STOLEN HEART [ DARK ROMANCE ]

13.

ACE

Quelques jours plus tard
10h

Je fermai mes boutons de manchette avant de décorer mon poignet, d'une montre simple, cette fois-ci. Mon regard passa dans la glace juste en face de moi. J'avais l'air plus qu'épuisé.
      Mais cela n'était en rien surprenant. Avec tout ce que j'avais dû gérer lors de mon voyage d'affaire, et tout le stress accumulé, la fatigue n'était que trop peu évidente. Mes insomnies ne dataient pas d'aujourd'hui et ça ne faisait pas de doute qu'elles avaient été amplifiées avec la mort de Jane. Mais je savais aussi que je stress était un bon moyen de les aggraver.
         Après quelques clignements d'yeux répétitifs, dans un grand soupire, je passai mes mains dans mes cheveux. J'enfilai mon long manteau noir et quittai ma chambre avec ma femme de ménage me suivant.

- Je t'ai préparé ton café, comme tu ne t'assiéras jamais pour le prendre, je l'ai confié à Allen qui te l'a emmené dans la voiture.

Je ne répondis rien à ça, et ignorais simplement la vieille femme. Je n'étais pas d'humeur, elle avait donc bien fait. Je traversai le salon et rejoignis mon bureau à la recherche de ma pochette de documents et de mon arme que je glissai dans la ceinture de mon pantalon.
   J'avais des comptes à régler, au nom de mon entreprise et mes nerfs étaient tendus à vif. J'avais eu du mal à dormir et même quand j'avais fini par m'endormir j'avais eu un sommeil agité. Alors, aujourd'hui j'étais loin d'être d'humeur. Mes clés à la main, la mâchoire resserrée, je quittai mon penthouse avant de descendre à l'entrée du building où m'attendait déjà Allen, mon chauffeur dont Bridget avait parlé plus tôt.
Il me salua rapidement, m'ouvrit ma portière et une fois que je fus installé, la referma avant de me rejoindre dans le véhicule mais à sa place de chauffeur c'est-à-dire derrière le volant. Il démarra et le trajet se fit dans un profond silence. Allen avait l'air préoccupé mais je n'en tins pas compte. Il n'arrêtait pas de me jeter des coups d'œil furtif qui, bien qu'ils se voulaient discret étaient loin de l'être.
Je continuai alors à l'ignorer tout en avalant le café noir de Bridget, en m'assurant que le dossier que je devais remettre ce matin à Johnson était suffisamment solide pour le mettre à terre et le faire regretter d'avoir fait ce qu'il avait fait ces derniers jours. Mais, pas trop non plus pour que sa douleur soit plus conséquente lors de ma véritable vengeance. Je me souris alors tout à coup à moi-même, satisfait que cet imbécile m'ai tendu une perche pareille. J'allais jubiler. J'allais avoir un avant-goût de ma vengeance finale. Ce qu'il avait fait il y'a quelques jours de cela, avait été la bonne raison de l'atteindre que j'avais tant souhaité et attendu. Je détestais le semblant de pouvoir que ce type avait. Et le voir croître ainsi, m'exaspérait. Je détestais penser que lui s'enrichissait, se confortait dans cette situation tandis que d'autres souffraient. J'avais donc hâte d'arriver, et d'avoir une discussion concrète avec lui. Voilà quelle était ma mission du jour : Me rendre à L'Arena, son club.

- Vous êtes sûr Monsieur ? Me redemanda Allen pour la cinquième fois ce matin

- Je ne vais pas te le répéter, je suis sûr et certain. Quelqu'un doit remettre cet imbécile de Johnson à sa place, et puisque les autorités ne feront rien face à lui je le ferai moi-même.

Il ne dit rien un moment et reposa son attention sur la route devant nous avant de reprendre.

- Je ne pense pas que ce soit prudent de s'y rendre seul

Il m'arracha un petit rire.
La peur était quelque chose que je détestais au plus haut point. C'était un sentiment qui impliquait que la personne effrayée soit inférieure à ce qu'elle craint. Je ne voulais pas me sentir inférieur face à Johnson. Je ne voulais pas me dire qu'il avait grignoter la dignité que je m'étais tué à reconstruire.