STOLEN HEART [ DARK ROMANCE ]

59.

Je jetai mon manteau à l'arrière de sa voiture et montai à l'avant. Ce matin, j'avais opté pour une tenue simple, mais jolie. J'avais mis des bottines types DcMartens noires avec une robe clair à fleur roses.
Très mauvais choix en saison hivernale, j'en étais consciente. Mais je voulais simplement être jolie. J'avais un trench-coat, bien évidemment acheté par ses soins, qui rattrapait le manque de couche de cette tenue, ce qu'il m'avait par ailleurs fait remarquer.
J'avais hâte. On se rendait dans le New-Hampshire et Ace m'avait annoncé quatre heures de route jusqu'à notre arrivée. J'avais donc assez de temps pour terminer un livre et en commencer un autre. Beaucoup de gens étaient surpris quand je disais que je lisais en voiture, mais pour moi, ce n'était rien d'exceptionnel, il suffisait de poser ses yeux sur les lignes... et de lire.

Au bout de plusieurs bonnes heures de route, je commençai à en avoir marre. Je fermai alors mon livre violemment et me tournais vers Ace.

- Ça en est où avec ton avocat ?

Il me regarda avant d'afficher une mine impressionnée.

- Je ne pensais pas que tu t'en soucierais à ce point-là

- Je me posais simplement la question

Il sourit

- Je vois...

Il m'avait l'air dubitatif, mais je m'en fichais.

- Alors ? Dis-moi, j'insistais

Je savais très bien où je voulais en venir : Alex. Mais avant, il fallait que je lui pose des questions sur le procès. Ce n'était d'ailleurs pas que je ne m'en préoccupais pas, mais je voulais aussi aider mon amie.
Alex me faisait beaucoup trop de peine. Voir que deux personnes s'aimant, soient autant séparés l'une de l'autre, m'agaçais.

- Eh bien... Il faudrait que tu rencontres l'avocat

- Ah bon ?

- Je pense qu'il va avoir quelques recommandations à te donner

- Et quand se déroulera ce procès ?

- Tu m'as l'air bien pressée, tient

Je ris mal à l'aise.

- Je m'intéresse, c'est tout. Dis-moi !

- Bientôt, Lucia

Je hochais la tête et il reprit :

- Je pense que la rencontre avec l'avocat, tu pourras la faire dans quelques semaines. Tout est un peu au ralenti, je travaille beaucoup

- Je comprends

Je ne dis rien de plus, essayant de m'imaginer sa vie, avec son travail, et cette affaire de procès. Je me demandais comment toutes les personnes dans son cas, dans ce monde faisait. La charge mentale devait être difficile à porter...

- Merci de m'aider

- Ça ne coûte rien

Afin de justifier son remerciement, il se lança dans une tirade, dans laquelle il me disait que nous les filles n'étions que des égoïstes, à ne nous préoccuper que de nous - mêmes.

- Mais nous les filles au moins, sommes loyales

- Un peu trop

Je levais les yeux au ciel. Il était évidemment encore vexé, et n'avait pas digéré l'histoire avec Alex.

- Tu sais...

Je me tournais vers lui.

- Est-ce que tu penses que tu pourrais m'expliquer pourquoi est-ce que tu hais tant Alex ?