STOLEN HEART [ DARK ROMANCE ]

46.

J'avais été nauséeuse toute la matinée. J'avais tourné en rond dans cette chambre, et étrangement, je voulais m'inscrire à une association anti-vente d'Hamster. Dire qu'ils devaient constamment vivre, comme ça, entre quatre murs me paraissait effroyable. Ils n'étaient que nourris, servaient uniquement de divertissement aux enfants (Pour mon cas, je divertissais Ace) et c'est tout. Une telle cruauté devrait être interdite.
Il était dix-neuf heures quarante. Alex m'avait laissé l'une de ses brumes pailletées, que j'avais appliquée sur chacune de mes longues jambes au teint basané.
Je me fixai de nouveau dans le miroir, hésitante. J'étais belle. Très belle. Mais est-ce que c'était réellement ce que je voulais ? La famille d'Ace... Sa FAMILLE. J'attrapai une des nombreuses serviettes qui m'entouraient et frottais vigoureusement mes mains contre les fibres du linge.

- Pas de str-

Je me relevais en voyant Ace rentrer. Il était encore en train de fermer sa Rolex, je suppose. Mon regard ne le lâcha pas un seul instant. Je sentis son parfum envahir la pièce. Cet homme était l'incarnation même d'Apollon.
Fais-chier. Il était si beau. Il leva la tête vers moi, cette mâchoire toujours aussi serrée. Il n'avait pas l'air enjoué, mais lui au moins y avait sa place à ce gala.

- Désolée, j'ai mis un peu de temps, dis-je sans raison apparente en lâchant la serviette, gênée

- Allons-y, me dit-il

Je reculais d'un pas puis d'un autre. Il n'avait rien dit sur mon apparence. J'entendis mon cœur battre dans mes oreilles en le voyant s'éloigner. Je ne pouvais pas faire ça... une voix me poussait réellement à y aller. Histoire de respirer, de peut-être trouver une occasion de m'échapper.

- Lucia ?, Se tourna t - il vers moi, une main tendue dans ma direction, que j'attrapai

Mes oreilles sifflaient quand je revins à moi.

- Oui...

Je le suivis hors de cette pièce, que je n'avais jamais encore quittée.

- Pas de chauffeur, je conduirai ;

Je ne répondis pas, le ventre bien trop noué. Je retirais ma main de la sienne. Je ne voulais pas faire monter le stress, et encore moins avoir à m'appuyer sur lui.
Il faisait sombre, mais je pouvais voir où nous allions. On avait traversé un long couloir, toujours dans le silence, silence rompu par le bruit de mes Louboutins. On descendit une grande cage d'escalier certainement en marbre, si je devais en croire l'adhérence offerte à mes chaussures.

- Fais attention à toi

- Hum

Je commençais à vraiment regretter d'avoir refusé son aide. Le pire qui pourrait m'arriver ce soir, était que je m'écroule dans ces escaliers, là, ici, devant lui.
Finalement, non sans mal, je finis par atteindre la dernière marche. Je me retournai sur mes pas. Je n'avais pas prêté attention à la hauteur de l'étage. Ce que je trouvais encore plus extraordinaire, était le fait que deux grands escaliers, tous deux imposants montaient vers le niveau supérieur.

- On y va, me dit-il froidement

Je ne dis rien cette fois-ci. Je me sentais hésitante, et j'avais vraiment le sentiment de n'être qu'un objet d'exposition pour lui.
« Fais-toi un nom, demain. ». Ceci avait été la dernière phrase que m'avait offerte Alex.
On traversa le hall d'entrée, surplombé par un lustre imposant. Cependant, ce n'était pas cette lumière-là, qui nous éclairait, mais plutôt la lumière extérieure qui traversait les vitres de la porte. Le peu de lumière que je recevais suffit pour me rappeler qui j'étais.