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Je me mis alors à ranger le reste de mes affaires, que dans la précipitation, plus tôt, je n'avais pas rangé.

- Félicitation pour ta note

- Ferme - la

Je n'avais pas besoin de sa gentillesse soudaine. Je voulais par.tir.
   Il eu l'air surpris de cette réponse pour une raison qui m'échappais. Mais ne dit rien.
Tout à coup, alors que je le sentais toujours me fixer, je sentis des larmes monter. À ma plus grande horreur.
Je fermai légèrement les yeux dans le but de les refouler. Elle devait rester enfouie. Il ne devait pas me voir comme ça.
   Je me crispais alors tout à coup. Et ce que je redoutais tant s'annonça plus vite que je le pensais.
Alors que j'étais sur le point de me lever, je me rassis doucement, la tête embrumée. Le tout, sous le regard d'Ace.
Je lâchai mon sac quand mes poumons se vidèrent.
Ace lui continuait de me fixer incrédule.

Flashback

- Voilà, comme ça

J'avais travaillé toute l'après-midi avec Abuela sur une petite tasse de débutante car à neuf ans je ne savais pas encore faire grand-chose.

- Il faut que tu fasses lentement bouger la terre. Tu la sens glisser dans tes doigts ?

- Oui ! C'est drôle ! M'écriais-je heureuse de voir ma petite boule de terre prendre forme

- Qu'est-ce que ça te fais ?

J'avais rapidement compris que je ne savais pas répondre à cette question. Je ne savais pas quoi dire. Qu'est-ce que ça faisait de toucher de la terre ?
Alors j'avais décris ce qu'elle me faisait à l'intérieur de moi. C'était plus facile à décrire.

- C'est doux. Ça me fait me sentir légère.

Un silence se fit alors. Abuela ne dit rien. Je fermai les yeux. Respirant la légère odeur d'humidité de son atelier. L'air frais de la climatisation et le soleil d'été  qui s'infiltrait par la fenêtre en face de moi et frappait ma peau encore parfaite à l'époque.      
    J'inspirai doucement et un mot me vint soudainement tandis qu'Abuela continuait de guider mes petites mains d'enfant.

- C'est apaisant finissais-je par dire 

Je sentis un sourire se former sur les joues rondes de ma grand-mère juste derrière moi.

- Lors de ta prochaine crise pense à ça. Pense à la sensation que te procure la terre. Ce que ça fait quand elle glisse entre tes doigts. Sa douceur.

     J'avais été diagnostiqué comme étant sujette à des crises d'angoisses un peu plus souvent que les personnes normales lors de moment stressant.
Le médecin avait suggéré que je prenne des anxiolytiques mais Abuela et mes parents avaient refusé jugeant cela trop dure pour une enfant.
         Abuela avait donc trouvé une autre alternative. Me faire un peu de thérapie quand on sculptait et lorsqu'on faisait de la poterie.
Elle m'avait bien aidé à trouver des astuces. Car lors de ces crises là, j'oubliais comment respirer. Ce n'était plus du tout un réflexe pour moi. Et même me calmer, parfois n'aidait pas. J'étais comme sous de l'eau. J'agissais comme si je pensais qu'il ne fallait pas que je respire. C'était donc un véritable combat contre la machine incroyable que j'avais dans ma boîte crânienne. Mais Abuela avait finit par m'aider en quelques sorte. Sauf que cela n'avait pas suffit quand après une dispute avec Daniela - notre première - j'avais eu une crise de spasmophilie.
       C'est là qu'on avait compris que j'avais vite besoin moi aussi d'inhalateur. Les anxiolytiques c'était peut-être non, mais j'avais compris que lors de certaines crises plus fortes que d'autres, un peu d'aide médicale n'était pas de refus.

STOLEN HEART [ DARK ROMANCE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant