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- Je ne suis pas lâche ;

- Ce n'est pas de la lâcheté, que de passer à autre chose !

- Contre de l'argent, ça l'est. TU T'ES LAISSÉ ACHETER ! VOUS VOUS ÊTES LAISSÉS ACHETER PUTAIN

- J'aurais dû être plus sévère

- Tu aurais surtout dû sauver ta fille !

Je sentais ma jugulaire pomper dans mon cou. Je me levais violemment.

- TA FILLE UNIQUE BORDEL. ELLE ÉTAIT TA FILLE UNIQUE !

Je fixais ma mère. Elle avait refusé tout procès. Elle n'avait pas voulu se battre pour Jane. Elle avait baissé les bras, avait quitté l'état avec son époux, pour se terrer à Miami.

- Andrew-

Sa phrase fut interrompue quand la porte s'ouvrît derrière moi. Une silhouette verte s'approcha. Fais-chier.

LUCIA

J'étais restée quelques secondes à la porte, hésitante. J'avais vaguement entendu des voix. Je poussais alors la porte quand un homme, le même que tout à l'heure me fixa, les sourcils froncés, quand un peu comme s'il avait revêtu un masque, détendis ses traits. Je souris maladroitement quand Ace se tourna vers moi. Je l'avais trouvée.
      J'avais prévu de faire croire que je cherchais les toilettes quand je me rendis compte que le couple, discutant avec Ace n'était autre que l'homme qui m'avait proposé son aide pour investir dans mon centre culturel, car lui aussi était dans l'art et la justice. La femme assise sur le canapé en face de la porte par laquelle je venais de passer, était celle qui l'avait accompagné plus tôt. Mon excuse ne marchait donc pas, ils étaient là, plus tôt, quand j'avais dit que je me rendais déjà une première fois aux toilettes.
     Ace avait l'air furieux.

- Excusez-moi de vous avoir interrompu ;

Je refermais rapidement, mais doucement la porte avant de me retirer précipitamment quand j'entendis quelqu'un m'interpeller.

- Lucia !

Je me retournais pour voir la femme. Elle me souriait de toutes ses dents. Ni Ace, ni son mari n'était sorti pour venir voir. Et sans même le voir, je savais qu'Ace était actuellement en train de m'en vouloir.

- Oui ? Dis-je à une distance correcte

- Venez avec nous. Il ne faut pas partir comme ça, enfin

Je rebroussais alors chemin. Un malaise planait dans l'air. Je n'avais jamais voulu interrompre quoi que ce soit putain.

- Non, ne vous en fait pas. Je sais attendre. Je ne voulais pas vous déranger

J'analysais la femme. Ses traits. Elle m'avait l'air peinée d'après la forme de ses rides, mais elle était plutôt bien conservée. J'étais presque sûre qu'elle ne dépassait pas les cinquante-cinq ans. Elle avait les mêmes yeux que ceux d'Ace. Ou plutôt, Ace avait les mêmes yeux qu'elle... Se pourrait-il que cette femme soit sa mère ? Il y avait aussi une légère ressemblance au niveau des pommettes, hautes et saillantes. Bien marquées, comme celle d'un mannequin.

- Entrez, me força t - elle

Elle passa son bras dans mon dos, sans pour autant me toucher, en m'effleurant, et j'étais avec eux. Quelques instants plus tard, c'est son père qui se leva, il me proposa sa place, que je n'osais pas refuser. Je me sentais mal dans cette pièce. Je regardais alors un peu partout, quand Ace s'installa à mes côtés sans même me regarder un seul instant. Son père resta debout, les bras croisés en me souriant. Sa mère me proposa à boire, mais je refusais poliment.
     Comment se faisait-il qu'une pièce puisse être aussi sombre ? Ma robe verte n'était pas d'un grand éclat, pourtant on pouvait clairement dire qu'elle était la seule chose qui ramenait de la couleur ici.

STOLEN HEART [ DARK ROMANCE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant