Chapitre 1 - Une entrée à la française

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Le voyage jusqu'à Londres n'avait pas été une mince affaire, en réalité, il était plus éprouvant que ce que j'avais espéré. La dernière fois que j'avais mis les pieds dans cette ville, je n'étais qu'une enfant, ne sachant articuler plus de trois mots à la suite. Une femme tout autre venait à nouveau parcourir le sol de cette ville, accompagnée de ses deux chevaux. Qui aurait pu croire que je terminerai dans de six mauvais draps âgée à peine de 23 ans ?

- Les Bridgerton cherche un nouveau palefrenier, Marcus s'est cassé la pieds en tombant la semaine passée.. Bizarre que l'annonce soit toujours d'actualité, bourdonnait un homme alors que je venais de m'installer au bar.

- Une bière, la plus forte, s'il te plaît ! demandais-je au barman présent, lui tendant une pièce par la même occasion.

Il y a fort longtemps, j'avais partagé des moments avec les Bridgerton, du moins, selon les mots de ma mère.

- Pourquoi pensez-vous que l'annonce est toujours là ? Des palefreniers, il y en a à la pelle, demandais-je alors au groupe d'homme tandis que le barman silencieux me ramena ma bière.

- Le Vicomte est infâme depuis des semaines, il les renvoie tous un par un et quand il ne le fait pas, les autres le fuient comme la peste.

Pourquoi était-il infâme ? Je n'osais poser la question, je venais d'arriver en ville et loin de moi l'idée d'attirer l'attention.

- Il n'aura qu'à s'occuper de ses chevaux tout seul et puis c'est tout, râla un autre des hommes présents.

Il venait sûrement de se faire recaler par le vicomte, je terminai ma bière en quelques gorgées sous les regards ahuris des hommes présents. Il était temps pour moi de repartir. Je connaissais les chevaux mieux que personne, j'étais le palefrenier qui leur fallait ; même s'ils ne le savaient pas encore.

- Pourriez-vous m'indiquez la demeure des Bridgerton ? 

Je n'étais qu'à un quart d'heure à cheval de ladite-demeure ; j'y arrivai sans encombre, me déplacer sur le dos d'Arion était chose aisée mais se déplacer en permanence avec un autre cheval qui nous suit de près l'était moins ; par chance, l'animal était calme. Sur le bateau qui nous avait amené en terre anglais, c'était une toute autre histoire : histoire qui nous avais presque fallu nos billets. C'était comme si Apollon ne désirait pas quitter la terre de son maître, il semblait avoir eu sa propre opinion sur notre voyage à Londres et n'avait cessé de la montrer depuis.

Les domestiques vinrent à mon encore dès mon arrivée sur le domaine, qui au passage dépassait tout entendement ; il était majestueux, fleuri à souhait. Cela n'égalait pas Paris et ses jardins, cependant ; malgré mon départ, la France gardait une part importante dans mon coeur, pas sûr que cela soit réciproque cependant.

- Madame, êtes-vous attendu ? 

L'homme âgée d'une trentaine d'années avait l'air méfiant ; et pour cause, cela faisait trois heures seulement que j'étais arrivée à Londres, mon état devait sûrement être pitoyable aux yeux des autres. J'élargis alors mes lèvres en un sourire, pour. paraître sûr de moi.

- Le Vicomte m'attend pour un entretien concernant le poste vacant de palefrenier, dis-je en descendant de selle.

- Portez-vous garant pour votre père ou frère madame ? 

- Faites lui savoir que je suis là, et mettez mes chevaux aux écuries, ils ont grand besoin de se reposer. 

Je lui donnai les harnais avant de me diriger vers l'entrée de l'immense maison ; d'autres domestiques étaient présents. Une femme aux cheveux gris, plaqués en arrière s'avança vers moi d'un pas certain ; cela devait sans nul doute être la gouvernante.

Appoline - BridgertonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant