Chapitre 63 - Parfum de vanille

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Le voyage jusqu'à Paris avait été bien trop long pour moi, j'avais partagée ma calèche avec Eloise et Violet tout le long, nous avons pu échanger sur tout et n'importe quoi en prenant bien soin d'éviter le sujet d'Anthony. Depuis notre dispute, nous ne nous étions pas adressés la parole sauf pour les salutations matinales, il passait ses nuits dehors et ses jours enfermé dans un bureau alors que grand bien lui fasse.

A Paris, il ne pourra plus fuir derrière quatre murs. J'avais, par chance, eut le temps de prévenir Edmé de notre arrivée et des invités surprises, je n'avais pas eu sa réponse mais j'étais certaine que la lettre était arrivée à bon port. Une fois que les voitures arrivaient dans l'allée, j'étais surexcités, de loin, je pouvais chacun des membres de ma famille se tenir debout, je ne pouvais distinguer leur expression du visage. 

Une fois la calèche arrêtée, je ne perdis pas une seconde avant de sortir. Tout le monde était là, même Agnès ! J'étais si heureuse de les revoir que les larmes arrivèrent, prête à couler dès que je pris dans mes bras Suzie, j'étais si heureuse de la revoir après bien trop de temps passé loin l'une de l'autre.  

- Oh ma soeur ! Je suis si heureuse de te revoir ! 

Elle me serrait si fort dans ses bras que je cru que j'allais étouffer. Après trop peu de temps d'accolades, je finis par tous les présenter. Les garçons ne s'étaient pas vu depuis la dispute devant la maison des Bridgerton, tout était allé très vite ce jour, je n'avais rien voulu entendre de la conversation jusqu'à ce que Lady Violet me fasse signe que je pouvais sortir de voiture.

- Vous êtes ici comme chez vous, dit Edmé aux Bridgerton, tout en nous faisant rentrer. Nous vous avons préparé l'aile Est du manoir, les bains sont chauds pour que vous puissiez vous débarbouillez, le voyage à dû être long. 

C'était le cas, tout le monde était épuisé, y compris moi. Charles s'occupait de Colin et de Benedicte ainsi que de Gregory, il se chargeait de leur montrer leur chambre respectives pendant que Louise accompagné d'Agnès prenait le relai avec Eloise, Francesca et Hyacinth. Il ne restait plus que Louis qui prit en charge la mère de famille ; une ribambelle suivait avec les valises. Suzie et Edmé s'occupait de nous emmener vers ma chambre ainsi que celle d'Anthony, mes souvenirs étaient encore un peu confus mais je savais qu'il restait une des plus grandes chambres dans l'aile Est, ma favorite, elle offrait une vue sur les jardins absolument parfaite.

- Et voilà pour vous, dit Edmé en s'arrêtant devant la porte. 

Je regardais Suzie, elle savait qu'Anthony et moi n'étions pas en bon terme, je lui avais dis de ne rien dire mais.. J'aurai pensé qu'elle ait pensé à nous choisir une chambre chacun pour éviter tout conflits. Au lieu de ça, on se retrouvait coincés ensemble le temps d'un séjour dans la capitale.

- On vous laisse vous reposer, prenez le temps qu'il vous faudra, le dîner sera servi dès que vous le désirerez, dit Suzie en ouvrant la porte, nous invitant à entrer.

La chambre était baignée de lumière, une douce odeur de vanille y planait, j'étais si heureuse de retrouver un endroit familier. Des domestiques nous avaient suivit avec nos valises qu'il déposa au pieds de l'immense lit. 

- On vous laisse, à tout à l'heure, dit Suzie en sortant, elle prit soin de refermer la porte derrière elle après les remerciements de mon mari.

La salle de bain était attenante, c'est de là que venait les effluves de vanille. 

- Nous allons être obligé de partager une chambre visiblement.

- Je suis aussi ravie que vous. 

- Vous n'avez qu'à aller vous laver en premier, j'irai après. 

- Avez-vous pris soin de dire au revoir à vos amantes avant notre départ ? 

- Ne commencez pas.

Je ne répondais pas, me rendant seulement dans la salle de bain. Une fois à l'intérieur, je pris grand soin de verrouiller la porte avant de me déshabiller et d'entrer dans l'eau agréablement parfumée. J'essayais de ne pas trop tarder pour laisser le loisir à Anthony de sentir autre chose que le fauve. 

Une fois à l'extérieur, j'entourais la serviette autour de ma poitrine avant de retourner dans la chambre principale, j'avais oublié de prendre des vêtements. 

- Vous n'êtes pas habillée.

- Quel sens de l'observation incroyable, répondis-je à l'homme. Une domestique est en train de de changer l'eau, vous pourrez aller vous laver dans quelques instants. Auriez-vous l'amabilité d'ouvrir ma valise ? 

Il hocha la tête tout en se dirigeant vers nos valises, je récupérais une de mes robes ainsi que des sous-vêtements ; je me tournai vers l'homme l'air de lui dire de se retourner, il comprit directement et se tournait vers le mur. 

- Vous devriez demander une autre chambre à votre frère, dit l'homme alors que je m'habillais. 

- Allez donc lui demander vous même,

- C'est votre frère.

- L'humiliation n'en sera que plus grande. 

- C'est ce que vous voulez, qu'on ait la même couche pendant deux longues semaines ?

- Ce que je veux à l'instant T, c'est que vous m'attachiez mon corset, si cela n'est pas trop demandé. 

Il se retournait, je lui donnais mon dos afin qu'il puisse user de ses doigts pour attacher les lacets. 

- Vous n'avez pas répondu à ma question,

- Je dormirai avec Suzie lorsque votre présence me deviendra insupportable Anthony, soyez rassuré.

Il ne répondit pas, je sentais seulement ses doigts effleurer mon dos de temps à autre, cela me rappelait toutes les fois où il avait eut à me défaire mes lacets pour je ne sais quelle raison.

- J'ai toujours refusé les avances de Sienna, elle.. Elle faisait seulement en sorte que j'arrive au domaine sans accroc. 

- Alors vous n'avez pas couché ensemble ? demandais-je en me retournant.

J'étais face à lui, bien plus proche que jamais ; je préférais qu'il me mente droit dans les yeux plutôt que derrière mon dos.

- Je n'ai touché aucune femme depuis vous, Appoline. 

- Je n'arrive pas à vous croire, dis-je en haussant les épaules.  

- Vous avez envie d'entendre que j'ai couché avec Sienna, pourquoi ? 

- Pourquoi pas ?   

- Je suis un homme d'honneur, vous restez ma femme. 

Je reculais de quelques pas, installant un mètre de sécurité entre nous.

- Ravie d'apprendre que c'est votre parole qui vous empêche de jouer à la fille de joie. Vous devriez aller vous laver, vous empestez.

Je n'attendais pas sa réponse avant de quitter la chambre. L'homme ne m'aimait plus, la preuve, c'était seulement sa parole qui l'avait empêché d'aller aller voir ailleurs, pas son amour pour moi. Notre passé ainsi que notre avenir était mort, il n'y avait aucun espoir. Je dévalais les marches pour rejoindre mes fraternels au rez-de-chaussée, c'est sur Edmé que je tombais en premier.

- Tu ne vas donc pas te reposer ? 

- Me reposer pour quoi faire ? demandais-je en souriant. On se reposera, quand on sera morts ! 

Tout le monde était dans le salon, sauf les Bridgerton qui étaient restés dans leur chambre pour récupérer de toute la fatigue qu'avait engendré le voyage. Je passais la soirée avec ma famille, rien qu'eux et moi, autour d'un bon repas et d'anecdotes sur nos vies et souvent la leur, que j'avais bien trop manqué.

Appoline - BridgertonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant