Appoline - Bridgerton

Chapitre 28 - 2 coeurs brisés

Je n'avais jamais dis ça ; elle le savait, je le savais mais les autres ne le savaient pas, c'était un leurre que j'acceptai volontiers, curieuse de savoir ce qu'elle voulait me dire en privé, sans public pour nous écouter, quand bien même étais-ce mes frères et soeurs, elle me prit alors par le bras.

Parmi les nombreuses personnes présentes, j'essayai de repérer les Bridgerton mais je n'avais vu que Colin, difficile de les trouver tant la salle de réception était immense.

- Savez-vous combien de coeurs avez-vous brisé Appoline ?

La discussion s'annonçait tout sauf agréable, je ne pouvais pas prétexter vouloir rentrer puisque nous n'étions même pas arriver aux jardins encore, traversant l'immense salle sous les regards des autres invités.

- 2, continua-t-elle voyant que je ne répondais pas.

Je pensais à Simon, mais qui était le deuxième ?

- Il y a d'abord eu Simon à Versailles, le pauvre homme est revenu encore plus brisé qu'il ne l'était déjà, savez-vous ce que son père lui a dit après que tout le monde se soit rendu compte que vous étiez déjà loin ? Il l'a incité à mettre fin à ses jours.

Son père était à l'image du mien ; froid, mauvais, distant. Aurais-je cru qu'il irait jusque là en apprenant mon départ ? Certainement pas. Mais cela ne m'aurait pas pour autant poussé à rester.

- Je n'étais pas au courant, j'en suis désolée.

- Je me suis promis de protéger les Bridgerton, reconstruire cette famille après la mort de Kate était l'affaire la plus dure qu'il m'ait été de faire. Le plus dur était Anthony, Violet m'a raconté la claque que vous lui avez mise lors de votre première arrivée en tant que roturière. Aussi peiné que cela me déplaît de l'admettre depuis que vous êtes près de lui, il n'a jamais été aussi joyeux. Et vous venez de lui briser le coeur Appoline.

- Nous n'avions pas d'avenir ensemble.

- Lors de votre chute, nous avons longuement discuté.

- A mon sujet, je présume.

On arrivait enfin au niveau des jardins, faiblement éclairés.

- Il est venu me demander mon aval pour vous épouser, toute sa famille lui avait donné et il ne restait que moi. Il allait vous épouser, roturière, duchesse ou princesse Appoline.

Je m'arrêtai net ; m'attendait à tout sauf à ça.

- Et lorsque vous vous êtes réveillés, vous l'avez poussé dans les bras d'une autre. Il n'est pas trop tard pour réparer votre erreur.

- Il est trop tard Lady Danbury.. Mes parents m'ont promis à un autre.

Son regard changea ; elle avait presque l'air attristée, elle qui avait l'air d'ordinaire si méprisante à l'égard des autres éprouvait-elle de la pitié quand à ma situation ? Certainement.

- Tu n'as pas eu ton mot à dire dans cette union.

- Elle sera effective dès mon retour en France.

- Alors il faut vous trouver une bonne raison de rester en terre londonienne.

- C'est inutile, Anthony me déteste, il compte se marier à Cressida et quand à moi, j'épouserai le Lord De Battenberg.

- Seriez-vous à ce point sotte pour abandonner ? Vous avez la chance de trouver ce qu'on nombreux n'ont pas la chance, l'amour, par deux fois.

- Cela suffit Lady Danbury.

Mon ton était sec mais je ne voulais pas continuer de parler de cela, j'étais venue profiter de la soirée avec ma famille, pas mettre un plan pour Anthony. Il avait fait son choix, j'avais fais le mien. Je ne pouvais pas faire machine arrière alors que je m'étais faite à l'idée de quitter ma famille une seconde fois en ayant cette fois-ci la certitude de ne plus jamais les revoir. Ce n'est plus une journée qui allait nous séparer mais des semaines de voyage qu'ils ne feront jamais.