Chapitre 32 - Edmé après Suzie

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Après le coup du lac, j'attrapai une grippe qui me cloua au lit pendant quatre bons jours ; ce n'est qu'arrivé au quatrième que j'arrivai à sortir de mon lit sans tituber, la fièvre était redescendue et mon mal de crâne avec, il ne me restait qu'une légère toux, sûrement une bronchite selon le médecin que mes parents avaient fait venir.

- Où est-ce que vous allez ? 

- Au bal de la Reine voyons, dit Edmé alors que je venais à peine de mettre les pieds hors de ma chambre.

- Tout le monde y est convié, dit Louis qui arrivait à ma hauteur. Ma soeur, tu as une tête à faire pleurer un mort.

- Je viens avec vous, prévenez les parents que nous auront du retard, dis-je en rentrant dans ma chambre.

Quelques secondes plus tard, une domestique entra ; ma femme de chambre était tombée malade en même temps que moi, je ne connaissais donc pas le nom de cette dernière. Au moins, j'étais propre, j'avais pris un bain il y a à peine une demi-heure. Alors que la bonne femme s'attaquait à ma chevelure bouclée, on toqua trois coups à ma porte avant que je n'indique d'entrer.

- Les parents partent en avant avec les autres, nous partagerons une calèche quand tu seras prête. Ils ne veulent pas faire attendre la reine. 

- Soit, excuse moi de te mettre en retard, répondis-je à Edmé.

- Il n'y a pas de mal, dit l'homme en sortant de ma chambre.

Il me fallu bien une petite heure pour descendre enfin les grands escaliers de la demeure ; j'étais fin prête à me rendre au bal de la reine. Je savais que cela allait être mon dernier bal et après l'après-midi que j'avais passé avec Anthony, je voulais le revoir ne serait-ce qu'une dernière fois. Qui plus est, il fallait que je trouve un moyen de faire venir mes chevaux de bon matin au port de Londres sans alerter autrui. 

- Pourquoi souhaites-tu venir au bal ? demanda mon frère aînée une fois dans la calèche. 

- En toute honnêteté, je souhaite revoir le Lord Bridgerton.

- L'aimes-tu réellement Appoline ? 

Je hochais la tête, nous étions toujours francs l'un envers l'autre avec Edmé et je ne pouvais lui mentir à ce sujet ; pas quand j'assumai clairement aimer l'homme.

- Je pourrai essayer de convaincre père de te laisser le marier.

- Ils ont fait venir Lord Bettenberg Edmé. 

- Agnès m'a raconté.. Il est odieux.

- C'est peine perdue. 

- Je refuse que tu te maries avec lui Appo. 

- Je ne marierai pas avec lui, finis-je par dire après quelques minutes de silence.

Je ne pouvais pas continuer à mentir ; à partir comme une lâche au beau milieu de la nuit.

- Que veux-tu dire par là ? 

- Je m'en vais pour les Amériques dans trois jours. 

- Tu es sûr de toi ?

- Je refuse qu'un homme dont je n'éprouve que du dégoût me touche Edmé, c'est la seule solution.

- La première fois, tu nous quittais avec un homme de confiance mais aujourd'hui, tu te retires seule. 

- Cela ne peut pas être pire que l'avenir qui m'attends. Il ne sera semé que de viols, d'enfants non désirés ; un malheureux futur que je me refuse Edmé, je ne serai jamais la fille parfaite que les parents souhaitent avoir. 

Il déposa sa paume sur la mienne, en signe de soutien.

- Nous partirons ensemble.

Il était hors de question que l'homme vienne avec moi même si l'idée était tentante.

- Je m'y refuse, vous devez veiller sur les autres comme vous l'avez en mon absence.

- Mais qui veillera sur vous ? 

- Je.. J'y arriverai seule Edmé, c'est promis. Je vous écrirai, j'en fais la promesse.

L'homme sera alors les poings, sûrement énervé contre le mur qui voulait faire de moi une femme bien malheureuse. Le reste du trajet se déroulait en silence.

Appoline - BridgertonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant