Chapitre 49 - Suzie

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Pour la première fois depuis l'incident, je fis une nuit sans cauchemars. Ce n'est qu'au petit matin que je me réveillais, non pas éclairée par la lumière mais plutôt avec la sensation d'avoir bien dormi. Entrouvrant les yeux, je croisais le regard d'Anthony qui avait l'air bien réveillé lui aussi.

- Tu es magnifique, même au réveil, 

Mon visage n'était certes plus gonflée mais j'avais encore des bleus, il mentait dès le matin, je roulais des yeux.

- Que vous arrive-t-il ? 

Je me redressai, tournant mon visage en sa direction.

- Je n'apprécie pas les compliments, voilà tout, 

- La prochaine fois je dirai que vous êtes un laideron, comptez sur moi.

- Cela me paraît plus adapté, 

- Cessez de dire des bêtises, 

C'était à son tour de lever les yeux au ciel, je quittais le lit, décidant d'aller ouvrir les volants. L'air était frais, agréable. 

- C'est aujourd'hui que nous partons pour Aubrey Hall ? 

- C'est exact, les valises d'à peu près tout le monde sont prêtes, nous prenons la route en début d'après-midi, après le déjeuner, si cela te convient

Je hochais la tête avant de me diriger vers la porte de la chambre, la déverrouillant.

- Appoline ?

- Oui ? dis-je en tenant la poignet, prête à ouvrir la porte.

- Merci, de ne pas m'avoir laissé dormir sur le sol, 

Je ne répondis pas, ouvrant seulement la porte. Il était temps pour moi que je retourne à mes appartements, les échanges avec le vicomte m'avaient paru plus léger. Presque réconfortant, après tout, nous étions mariés, il fallait que cela soit au moins cordial entre nous. 

- Anthony, puis-je vous demander une faveur avant de partir ?

- Tout ce que vous voudrez, 

- Mon.. Mon ancienne femme de chambre Martha à sûrement dû être viré, serait-il possible de l'embaucher ? Votre personnel est sûrement compétent mais elle m'a aidé quand.. Elle m'a aidé, j'ai confiance en elle.

- Je ferai en sorte qu'elle nous rejoingne à Aubrey Hall, si c'est ce que vous désirez.

- Merci, 

Je m'éclipsai alors dans le couloir, croisant quelques valets et femmes de chambre au passage. Une fois arrivée dans ma chambre, je tombai sur le lit, de dos, les mains noués au niveau du ventre. Nous avions réussi à faire croire à tout le personnel que notre première nuit avait té charnelles puisque quelques sourires m'avaient été adressé. Ma vie n'allait être qu'une mascarade, mais au moins, je n'aurai pas un mari violent à mes côtés. Mon mari en aimait une autre, bien que ce soit moi, il était tombé amoureux de l'ancienne version, que se passera-t-il lorsqu'il finira par comprendre qu'elle était morte ?

- Lady Appoline,

Je me redressai, Lady Violet se trouvait à l'entrée de ma chambre, je n'avais pas fermé ma porte complètement, grossière erreur. Elle tenait entre ses mains un plateau où se trouvait le petit-déjeuner de la maison.

- Vous n'avez pas avalé de vrai repas depuis que vous êtes arrivés ici il y a de cela trois jours, pourriez-vous me faire plaisir et ne serait-ce que grignoter ? 

Elle entra pour déposer le plateau sur ma table de chevet, avant de s'installer sur le rebord du lit, à mes côtés.

- L'heure n'est certainement pas à la fête mais j'espère qu'un jour, vous serez contente d'être entré dans notre famille. Je ne vous dérange pas plus longtemps, 

Appoline - BridgertonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant