Chapitre 45 - L'éclat

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Ce n'est que le soir venu que je rentrais chez moi, peu avant le couché du Soleil. Alors que je passais les portes de la maison, j'y trouvais le Lord de Bettenberg en compagnie de mes parents, ils se levèrent aussitôt qu'ils me virent.

- Tu étais chez les Bridgerton, n'est-ce pas ? demanda le Lord.

Je hochais la tête, il s'approcha alors de moi, sans que j'eu le temps de réagir, je sentis le coup partir sur ma joue gauche : il venait de me frapper et mes parents ne réagissait pas. Ils restaient stoïques face à ce coup, comme si cela leur importait peu.

- Tu te marieras à la première heure demain, le Lord à assez attendu.

C'était les mots de ma mère, quant à moi, je restai silencieuse, encore choquée de la gifle que je venais de recevoir dans l'indifférence de tous. Tout à l'heure, à table, j'avais été si sûre d'épouser l'homme mais désormais, j'étais certaine que jamais il n'allait me mettre la bague au doigt.

- Je sauve le peu d'honneur qu'il vous reste en vous mariant et c'est la seule façon que vous trouvez me remercier, dit le Lord. 

Un autre coup partis, puis un suivant ; tous au visage. Je peinais à tenir debout face à sa force, il finit par s'arrêter : enfin.

-  Hors de ma vue, dit mon père.

En quelques secondes, j'étais dans ma chambre ; il n'y avait personne d'autre que nous à la demeure, où étaient passés mes frères et soeurs ? Une fois dans ma chambre, je bloquai ma porte avec ma chaise, peu de temps après j'entendis toquer trois coups.

- Appoline, c'est moi, Mathilda.

Je pris une grande inspiration avant de lui ouvrir, elle entra sans attendre.

- Je vous ai préparé un bain, dans la grande salle d'eau, vous y serez en sécurité, c'est promis.

Elle devait avoir tout entendu.

-  Où sont les autres ? 

- Ils ont été invités à un dîner chez les Watson, vos parents les y rejoignent en compagnie du Lord.

- Préparez moi un cheval Mathilda, je ne passerai pas la nuit ici.

- Allez prendre un bain, je m'occupe du reste.

Je hochais la tête avant de me rendre dans la ledit salle de bain, la vapeur de la chambre était quelque peu rassurante après m'être fait ruer de coups par celui que je devais épouser ; je retirais mes vêtements qui tombèrent sur le sol avant d'entrer dans l'eau. Mon visage me faisait terriblement mal et même y passer de l'eau chaude n'arrangeait rien, allongée sur le dos, je me laissais glisser dans l'eau, les yeux fermés.

Souvenez-vous de votre promesse Anthony..Ne me détestez pas..Le vicomte m'attends pour un entretien.. Je vous interdis de lui parler de la sorte !... Lady De Bourbon, désirez-vous prendre pour époux Thomas Diserbo ?.. Vous avez beau crouler sous les richesses, vous êtes aussi seuls que moi..Si vous aviez voulu dire la vérité, vous l'auriez déjà fait..

Je sortis la tête de l'eau, je compris alors ce qui était en train d'arriver : tout était en train de se remettre en ordre dans ma tête, par flashbacks, j'avais des morceaux de ma vie en désordre qui tentaient tant bien que mal de se mettre à l'endroit.

Vous serez toujours la bienvenue, m'avait dit une fois Lady Violet.

C'est alors que je repensais au Lord de Bettenbger, comment avait-il su que j'étais chez les Bridgerton ? Ils avaient tous été avec moi aujourd'hui.. Sauf Anthony qui était partis pour une affaire urgente à régler, et si cette affaire avait été en lien avec mon fiancé ? Je retirai d'ailleurs la bague et la balança de l'autre côté de la pièce.

Je ne tardai pas avant de sortir du bain, Mathilde m'avait préparé des affaires confortables, je les enfilais avant de la rejoindre dans ma chambre, elle était en train de finaliser mon sac de voyage : elle aussi avait compris l'urgence de la situation.

- Vos parents ont demandé aux gardes de vous surveiller mais on est tous de votre côté Appoline, dit-elle avec le sourire.

Je hochais la tête, incapable de lui répondre.

- Un cheval est prêt à l'arrière de la maison, voulez-vous que je prévienne vos fraternels lorsqu'ils rentreront ? 

Je hochais la tête négativement, aucun d'entre eux n'avaient été présents.

- Asseyez-vous, pour éviter que vos pleurs ne gonflent, je dois y appliquer du beurre, me laisseriez-vous faire ? 

Pour seule réponse, je m'installa sur ma coiffeuse, elle s'appliqua alors, massant mes bleus ; je retins mes larmes tout le processus ; j'étais épuisée par ma journée et voilà que je me retrouvais à fuir comme une lâche le soir venu.

Personne ne pouvait m'obliger à faire ce dont je ne voulais pas ; il était exclu que je marie l'homme même si toute ma famille souhaitait que ce mariage voit le jour. Mathilde appliqua une petite quantité de beurre sur mes coups, elle restait silencieuse elle aussi ; comme si rien ne pouvait être dit après e qu'il venait de se passer. Au moins, elle m'aidait, c'était ce qui comptait le plus à mes yeux.

- Vous ne devriez pas tarder, dit la jeune femme en m'aidant à m'habiller.

Mon corps était couvert de bleus, de toute part, mon épiderme était abimée. En sortant de ma chambre, on tombait sur des gardes, qui, au vu de mon visage, comprirent qu'il était inutile pour eux de me garder prisonnière, je les remerciai en un regard.

Une fois dehors, je récupérais ma monture ; où devais-je aller ? Il n'y aurait que les Bridgerton pour m'accueillir à une heure pareille mais allais-je vraiment abuser de leur hospitalité ? J'avais déjà partagé la journée avec eux..

- Je vous couvrirai jusqu'au petit matin, partez sans crainte.

Appoline - BridgertonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant