Appoline - Bridgerton

Chapitre 35 - Un garde bien loyal

PDV CHARLES

Le garde presque endormi se leva pour arriver à notre rencontre, l'air visiblement contrarié qu'on vienne toquer à sa porte à une heure aussi tardive de la nuit, ou, bien aussi matinale ; le jour se levait à peine que nous étions là, à vouloir récupérer les chevaux de notre soeur.

- La demeure des Bridgerton n'est pas ouverte au public, vous pouvez débarrasser le plancher.

- Savez-vous à qui vous parler au juste, sir ?

Louis était diplomate, pour le moment.

- Je m'en fiche bien comme de mon premier balai, vous n'avez pas été annoncé, c'est malpoli de réveiller le Lord ou Lady Violet à cette heure-ci. Revenez à 9h.

Et laisser ma soeur partir sans ses chevaux ? Jamais. Elle nous tuerait à distance pour ne pas les avoir ramener à temps. Descendant de ma monture, je m'approchai de l'homme, à côté de mon fraternel qui commençait à perdre patience.

- Nous venons seulement récupérer les chevaux de ma soeur, il y a urgence alors vous nous laisser passer, soit on la joue à la manière forte et croyez-moi, mon frère a cruellement envie de vous décrochez la mâchoire, dis-je d'un calme olympien.

- Vous voudriez frapper un homme qui ne fait que son travail ?

D'un même mouvement, nous nous retournions tous pour voir Benedicte qui empestait l'alcool à des kilomètres, il revenait sûrement d'une soirée qui avait duré bien trop tard dans la nuit. A ses côtés était tenu droit comme un piquet, Anthony, il n'avait pas l'air ravi de nous voir devant son immense portail.

- Le problème est que nous n'avons pas le temps de trainer, dit Louis froidement.

- Vous pourriez peut-être me dire l'objet d'une visite aussi matinale,

Cette fois-ci, c'était Anthony qui avait prit la parole.

- Nous sommes seulement venu récupérer les chevaux d'Appoline, elle vous les a confié pendant un temps mais celui-ci est révolu.

- Pourquoi urgence il y a t-il ? questionna le Lord.

- Nous ne pouvons pas vous en dire plus, dis-je.

Le secret devait être gardé, ma soeur avait insisté sur ce point.

- Votre soeur m'a confié ses chevaux et c'est à votre soeur de venir les récupérer, sans vouloir vous manquer de respect, je ne vous fais pas confiance, peut-être est-ce vos parents qui sont derrière votre venue.

Le plan tournait visiblement très mal, je regardai Louis, nous étions en infériorité numérique, il était inutile de déclencher une bagarre pour récupérer Arion et Apollon.

- Rentrez chez vous, dit froidement Benedict. Si votre soeur voulait réellement ses chevaux, elle viendrait elle-même les chercher

- Nous avons promis à notre soeur de ne rien dire à quiconque mais nous lui avons aussi promis de récupérer ses chevaux.

- Et bien elle ne peut pas et nous perdons un temps cruel à discuter de cela ! s'énerva Louis.

- Pourquoi ne peut-elle pas ? Que se passe-t-il ? semblait s'inquiéter le vicomte.

- Nous resterons loyales à notre soeur et ne diront pas un mot, dis-je, le visage dur.

- Elle vous a interdis de nous dévoiler son plan mais vous a-t-elle explicitement interdis de nous dire où vous comptiez emmener les chevaux ?

Je regardai Louis, dire où nous nous rendions avec les chevaux n'était pas contraire à ce que notre soeur nous avait dit et c'était sûrement le seul moyen pour qu'on arrive à temps même si selon ma montre, nous avions déjà pris trop de retard.

- Nous allons en direction du port et si nous ne partons pas maintenant, jamais nous ne serons à l'heure.

Le visage d'Anthony changea ; il comprit rapidement ce qui était en train de se passer, ma soeur partait et lui venait de percuter qu'il allait vivre le reste de l'éternité dans un monde où elle n'existerait pas.

- Le Duc avait raison, elle trouve toujours un moyen pour s'en sortir,

La seconde après avoir murmuré ses paroles, il ordonna au garde d'ouvrir la grille et dans un même mouvement, nous nous dirigions tous vers les écuries pour récupérer les chevaux, sans un mot les uns pour les autres. Tout le monde comprenait que ce n'était qu'une question de temps avant que l'on puisse rattraper Appoline.

PDV APPOLINE

Les adieux avec mon frère avaient été plus dur que ce que j'avais imaginé, quelques larmes avaient coulé puis une dernière accolade avant que je ne grimpe à l'intérieur, lui restait sur le quai afin de réceptionner les chevaux. Une nouvelle aventure commençait pour moi sans que je ne sache réellement ce qui m'attendait de l'autre côté de l'horizon.

L'heure tournait sans que mes frères arrivent en compagnie de mes cheveux, il n'y avait qu'Edmé sur le quai qui avait l'air aussi inquiet que moi. Pourquoi avaient-ils du retard ? Plus les minutes passaient, plus il y avait du remue ménage sur le ponton et cela ne voulait dire qu'une chose : nous n'allions pas tarder à prendre le large.

Il fallait que je fasse quelque chose pour retarder le départ du bateau, selon ma montre, il ne me restait que quatre minute avant de partir, cela ne pouvait pas arriver sans mes chevaux, rien que de partir sans eux me donnait envie de pleurer. Je quittai le ponton pour me diriger vers la cabine du capitaine au pas de course,

- Sir, s'il vous plait, pouvez-vous attendre avant de prendre le large ? J'attends mes chevaux..

- Madame, avec toute la bonne volonté du monde, je ne pourrai pas attendre vos chevaux, vous savez, les marins ont déjà fermé l'enclos des animaux, ils devront prendre le bateau suivant s'ils veulent vous rejoindre, ria-t-il.

- Vous êtes le capitaine enfin ! Ordonnez à vos hommes d'ouvrir à nouveau l'enclos aux animaux et je n'aurai pas à partir sans eux ?

- Vous allez me parler sur un autre ton ma jolie, à votre place j'irai gentiment m'installer en cabine au lieu de venir me chercher des noises.

Son ton était menaçant, je quittais rapidement sa cabine en direction du ponton, valise tte à la main.

- Mon mari est marin, si vous décidez de faire revenir vos chevaux au prochain bateau, je pourrai faire en sorte qu'il s'en occupe.

Je me retournai, derrière moi se trouvait une femme assez jeune, elle tenait dans ses bras un bambin.

- C'est très aimable de votre part, je tiens tant à mes chevaux et par..

Au même moment, le bateau bougea, on manqua de tomber sur le sol tant le mouvement était brusque. Nous étions en train de partir, je repris rapidement mon équilibre pour me diriger vers la poupe, laissant la dame au dépourvu mais je voulais dire au revoir une dernière fois à Léon avant de prendre le large.

___

Bonjouuuuur, étant donné que les vacances approchent je vais vous poster un chapitre par semaine, ils seront postés tous les mercredis vers 21h ! Gros bisous !