Chapitre 55 - K pour Kate

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La vie reprenait son cours normal, le lendemain, je me levais en même temps que les autres, sans pour autant descendre prendre le petit-déjeuner avec tout le monde. Me faire attaquer par Edwina dès le matin ne me tentait absolument pas, je préférais nettement plus prendre plus de temps que prévu dans mon bain aux odeurs de fleurs.

Après le dîner, j'avais préféré me retirer dans ma chambre plutôt que de rester discuter. Les Sharma avaient sûrement tout un tas de questions sur ce qui liait avec Anthony mais je n'avais que quelques souvenirs de notre histoire, rien de plus. Et je ne pouvais pas mentir, non, j'avais laissé tous les mensonges avec l'ancienne appoline et la nouvelle de pouvait pas recommencer.

- Martha, savez-vous où se trouve Anthony ?

- Il a passé la matinée dans son bureau, il doit sûrement y être encore, répondit-elle en terminant ma coiffure.

- Je n'apprécie pas cette Edwina, elle m'insupporte au plus haut point, finis-je par déclarer, vidant mon sac.

- L'on raconte qu'elle était plus agréable avant la mort de sa soeur, Kate. Les bruits de couloirs disent qu'elle a été en tout point désagréable à votre encontre, si vous voulez un conseil, si elles sort les dents, aboyez à votre tour. Ne vous laissez pas faire par le passé du vicomte, vous méritez votre place ici.

- Ne pensez-vous pas que s'écharper le chignon ne fera qu'envenimer la situation ?

- Elle doit être remise à sa place, avant d'en prendre de trop.

- Tu as sûrement raison, dis-je en me levant. Je vais essayer de voir Anthony avant le déjeuner, dis-je en m'éclipsant.

Je dévalais les marches, afin de ne croiser personne mais c'est sur Eloise que je tombai ; elle, je l'appréciais.

- Oh Appoline, vous êtes.. Là.

- Oui.. J'habite aussi ici, avez-vous donc déjà oublié que j'ai épousé votre frère il y a de cela quinze jours ?

- C'est exact mais vous êtes là, là, en bas de l'escalier. Magnifique coiffure, d'ailleurs, vos cheveux sont si éclats, qu'utilisez-vous comme produit ?

- Eloise, que se passe-t-il ?

- Vous n'apprécierez sûrement pas de savoir que le Lady Whistledown a sorti un autre article vous concernant,

- Soyez rassurez Eloise, je suis déjà au courant.

Elle soupira, soulagée de ne pas à avoir à m'annoncer la mauvaise nouvelle.

- Nous retournerons bientôt à Londres, la réputation de votre famille en a assez pâti par ma faute et il temps de la restaurer.

- Etes-vous sûr de vouloir retourner là bas ?

- Vouloir n'est pas vraiment le terme adapté mais je ne peux pas me cacher indéfiniment ici. Maintenant, si vous voulez m'excuser, je dois aller voir Anthony.

- Il est d'une humeur de chien, faites attention.

Je hochais la tête avec un léger sourire avant de me diriger vers son bureau, il se situait près de la bibliothèque, je l'avais repéré lors de ma petite promenade nocturne, avant hier il me semble. En ouvrant la porte de ce dernier, je trouvais Edwina, assise face au bureau, face à Anthony. Que faisait-elle ici ?

- Appoline, ravie de vous revoir, dit-elle en se levant pour me saluer, toujours avec une petite révérence d'hypocrite.

- Nous parlions justement de toi, dit Anthony.

- Et que vous amusiez-vous à dire sur moi ?

- J'étais en train de féliciter Anthony pour votre union.

Je regardais Anthony, il détourna le regard.

- Vous mentez. Maintenant, sortez immédiatement de ce bureau Lady Edwina, nous nous retrouverons au déjeuner.

Elle regardait Anthony en signe de soutien et avant qu'il n'ait eut le dire d'articuler une syllabe, je poursuivis.

- Dois-je me répéter ? Dehors.

Elle ne répondit pas, se contenta seulement de quitter la pièce, c'est moi qui referma la porte derrière elle.

- Qu'était-elle en train de manigancer ?

- Elle voudrait que j'annule notre mariage, dit-il tout simplement.

- Et que lui avez-vous répondu ?

- Qu'il en était hors de question. En doutez-vous ?

- Vous n'étiez pas vous même hier à table.

- Dites-vous cela car j'ai refusé votre signe d'affection après votre discours digne d'une des plus grandes actrices de notre génération ?

Touché.

Coulé.

- Je.. Je faisais révérence à ce moment, oui.

Comment pouvais-je lui annoncer que je me souvenais du moment où il m'avait appris à nager après ces paroles ?

- Je n'apprécie pas les marques d'affection en public, voilà tout.

- C'est noté, vous n'en aurez plus aucune de ma part.

- Avez-vous autre chose à me dire ?

- J'aimerai retourner à Londres, quand cela pourrait-il se faire ?

- Etes-vous certaine de vouloir y retourner ?

- Oui, je resterai dans la maison familiale, je ne risquerai rien.

- Dans trois jours, cela vous irez ?

- Parfait.

- C'est tout ?

Je n'appréciais pas la façon dont il me traitait, comme si j'étais en train de le déranger et qu'il avait plus important à faire que de m'accorder du temps.

- Cela me met mal à l'aise d'être comparée à Kate, comme hier.

- Rassures-toi, tu ne seras jamais comme Kate.

Sa phrase était cinglante, il se rendis compte de ce qu'il venait de dire bien trop tard.

- Ce n'est pas ce..

- Ce n'est rien, dis-je à contre-coeur pour ne pas déclencher une dispute.

Surtout que se disputer sur une morte, ce n'était pas franchement intéressant. Anthony avait le droit d'aimer cette femme ; après tout, elle devait être son premier amour, moi je n'étais que.. Je n'en savais rien, sans mes souvenirs, je ne savais plus trop réellement qui j'étais et il était devenu compliqué de savoir où me déplacer. M'avait-il épousé par pitié ? Sûrement, par amour ? J'en doutais jour après jour.

- Si c'est tout, j'aimerai être seul pour travailler.

Je hochais la tête et tournai les talons sans attendre, prenant soin de claquer la porte derrière moi. Il venait de me jeter dehors comme une malpropre, dans ma propre maison ! Je n'étais pas en colère contre lui mais seulement vexée, il fallait que je retrouve Eloise pour lui dire à quel point son frère était un imbécile de première classe mais en arrivant dans le salon, je tombai sur toutes les dames de la maison, Francesca y comprit. Je les saluais avant d'être coupé par Lady Mary Sharma.

- Appoline, pourrions-nous aller nous promener dans les jardins ?

Je ne pouvais évidemment pas refuser et c'est comme ça que je me retrouvais dans les jardins avec la mère de l'ancienne défunte femme de mon mari.

Appoline - BridgertonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant