Voilà que je devais me joindre à un dîner avec les Bridgerton alors que je n'avais qu'une envie : dormir. Une invitation ne se refusait pourtant pas et malgré ma fatigue, j'accepta. En moins de temps qu'il n'en fallu pour le dire je me retrouvai en sandwich entre Colin et Benedict, face à Eloise, Lord Anthony se trouvait en bout de table, en bon maître de maison, les enfants étaient de l'autre côté.
- Appoline, vous pourriez nous parler de vous ? demanda Lady Bridgerton tandis que l'entrée était en train d'être servis.
- Il n'y a pas grand chose, j'ai grandis en France et puis un beau jour j'ai eu envie d'air frais alors j'ai débarqué à Londres, le voyage à été long.
- En a-t-il valu la peine ? demanda Eloise.
Le silence planait,
- Il est encore trop tôt pour le dire.
- J'ai voyagé en France, à Versailles, le Roi est.. Il est aussi cocasse que notre très chère reine, les français sont très accueillants avec les étrangers. Tellement accueillant que j'y suis resté un mois.
- Avez-vous connu du monde pendant votre séjour à Versailles ? répondis-je à Colin.
Peut-être avait-il des nouvelles sur ma famille, le contact avait été rompu dès mon départ avec Thomas.
- J'ai rencontré tout un tas de personnes fort bien sympathique, les Montesquieu, Rochechouart et même les Bourbons, les bruits courent qu'ils ne se montrent que très peu en société depuis un fâcheux incident.
Bingo ; on ne pouvait pas se rendre à Versailles sans faire connaissance ou entendre parler de ma famille. Si j'avais su pour les voyages de Colin un tantinet plus tôt, c'est il y a bien longtemps que je l'aurai cuisiné sur Versailles.
- Quel incident ? demanda Eloise, curieuse.
- Je n'ai pas l'habitude de colporter des rumeurs mais l'on raconte que leur seconde fille s'est enfuie avec un roturier, eux maintiennent que c'est dans un couvent qu'elle se trouve.
Je me retins de rire ; moi, dans un couvent, sérieusement ? Cela ne pouvait pas être réel, même dans le monde le plus fou.
- Cela me rappelle Lady Mary, elle s'est bien enfuie avec son mari, dit Lady Violet.
- Qui est cette Lady Mary ? demandais-je,
Ma question jeta un froid à table ; pourquoi ?
- C'est la mère de Kate, finit par cracher Anthony. Cessons de parler de futilités, cela pourrait donner de mauvaises idées aux enfants.
- Croyez-vous que partir avec la personne que l'on aime est une futilité doublé d'une mauvaise idée ?
- Quitter sa famille pour un homme que l'on vient de rencontrer est une mauvaise idée mais vous êtes encore bien trop jeune pour le comprendre, me répondis Anthony.
- Cessez votre ton condescendant, ces mots sonnent comme des inepties, surtout venant de vous.
- Surtout venant de moi ?
Le ton montait, tout le monde se regardait ; d'une seconde à l'autre, le dîner pouvait tourner en dispute.
- Sans le départ de Lady Mary, jamais vous n'aurez pu rencontrer Kate, étais-ce une si mauvaise idée qu'elle quitte sa famille pour l'homme qu'elle aime ? Pardonnez moi de soutenir que c'était sûrement la meilleure décision de sa vie.
Il ne répondit pas, prenant le temps d'assimiler ce que je venais de dire.
- Vous parlez comme si vous connaissiez les Sharma.
- Ou comme quelqu'un qui a quitté sa famille pour un homme, continua Benedict à la suite d'Anthony.
- Ma famille était contre mon union, j'ai seulement suivi mon coeur, quoi que cela m'en ait coûté.
C'était bien la première fois que je me confiais sur ma vie passé, sans pour autant leur donner tous les détails, je n'allais pas leur dire que j'étais celle dont Colin parlait.
- Et je ne regrette pas, ce n'était ni une futilité, ni une mauvaise idée, la seule chose un tant soit peu regrettable était de ne pas l'avoir fais plus tôt.
- Mais maintenant vous vous retrouvez seule, sans famille ni mari, dit froidement Anthony.
- Anthony ! lança sa mère, furieuse.
- A quoi bon aimer si c'est pour être si seule en fin de compte ? Quel perspective d'avenir avez-vous Appoline ?
Sous la table, je serrai les poings, il était de plus en plus détestable.
- Pour être honnête, je n'en sais rien.
- Cela confirme mes pensées.
- Quels sont vos perspectives d'avenir à vous, Lord Bridgerton ? Après tout, vous êtes bien aussi seul que moi.
- Quand le temps sera opportun, je trouverai une épouse, aurait des enfants et perpétrais le nom de ma famille. L'amour restera en dehors de cette histoire.
Cette annonce sembla mettre tout le monde sur le clou.
- Le Lady Whistledown avait donc raison, as-tu quelqu'un en vu ? demanda Lady Bridgerton.
- Cressida Cowper fait courir le bruit qu'elle était la fameuse blonde dont parlait l'article.
Difficile de répondre à Eloise que cette blonde se trouvait à table en ce moment même.
- Ce qu'à raconté cette Lady Whistledown est faux, je n'étais en aucun cas avec une blonde ce soir là.
- Mais tu souhaites trouver une épouse convenable, repris Lady Violet.
- Je ne le souhaite en aucun cas, c'est mon devoir, c'est tout.
Il m'était préférable de mourir que de me marier une homme que je n'aimais pas au nom du devoir ; qu'il aille en enfer, ce fichu devoir, je me gardais bien de lui dire. La discussion ne s'éternisa pas, le dîner étant bientôt terminé. Je n'avais qu'une hâte : rentrer dans ma chambre pour aller me coucher, la journée m'avait semblait interminable et il me fallait du repos avant d'enchaîner avec celle de demain, elle serait bien pire.
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Appoline - Bridgerton
FanfictionLa vie est une question de choix ; bons, mauvais, ceux qui apportent des conséquences, bonnes ou mauvaises, on tourne inlassablement dans ce cercle vicieux. Il s'est avéré que je finissais toujours par choisir les plus catastrophiques, pensant qu'il...