Chapitre 33 - Conseil de la reine

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Le bal de la reine était à la hauteur des espérances de la bonne société anglaise ; des lumières de partout, valets & servantes étaient habillés comme des anges ; je ne cherchai du regard qu'Anthony, il y avait un monde fou, la crème de la crème de l'aristocratie, pensais-je alors que nous entrions avec Edmé.

- Le reste des De Bourbon, vous êtes en tout point splendide, dis Lady Danbury qui nous rejoignit.

- Je vous retourne le compliment Lady Danbury, vous êtes ravissante, commenta mon frère.

On la suivit à l'intérieur jusque'à l'immense salle de réception intérieur ; elle était double, avec une véranda qui donnait sur l'extérieur. A peine avions-nous mis un pieds à l'intérieur qu'Agnès nous rejoignit ; presque en courant, que y avait-il de si urgent pour se comporter ainsi en public ?

- Le Lord de Battenberg est là Appo, il dit à qui veut l'entendre qu'il a une annonce importante à faire.

Je roulai des yeux ; que y avait-il à annoncer ? Mon sang ne fit qu'un tour : notre prétendu mariage, j'avais clairement montré mon mécontentement la dernière fois que nous nous étions vu, voulait-il retenter en public ? Alors que ma petite soeur venait à peine d'arriver, je vis mon « fiancé » arriver derrière elle.

- Souriez Appoline, tout le monde vous regarde, commenta Lady Danbury. Nous devons tenir la face devant la reine.

Je pris une grande inspiration ; tenant toujours fermement le bras de mon fraternel, l'homme s'approchait bien trop vite à mon goût. Et moi, je regardai la foule afin de trouver un moyen de m'en sortir ; je repéra Colin, il tirait une moue triste avant de m'indiquer l'autre côté de la salle, là où Anthony se tenait avec Cressida ; les deux avaient les yeux vers nous.

- Oh Appoline ma tendre, vous êtes enfin là.
- Lord Bettenger, dit mon frère,
- Edmé, quel plaisir de vous revoir.

Le plaisir n'était clairement pas partagé vu la tête que tirait mon frère. Je reportai mon attention sur l'homme qui voulait se donner en spectacle, il tenait un verre de champagne à la main ainsi qu'une petite cuillère qu'il avait dû piquer à un valet ; deux choses qu'il fit titiller pour attirer l'attention de la salle, comme si nous ne l'avions pas déjà assez.

- Tout le monde, j'aimerai faire une annonce des plus heureuses.

Il bouscula alors Edmé pour m'attraper par l'avant bras, se fichant bien de me malmener devant mon propre frère qui serrait déjà des poings ; mon regard lui intima de ne rien faire, je ne voulais pas plus de scandale que je n'en avais déjà eu.

- J'ai l'heureuse satisfaction de vous annoncer le mariage d'Appoline et de moi même ici même à Londres, dans trois jours à Londres, Lady Appoline, ne serait-il pas temps que tu portes ta merveilleuse bague de fiançailles ?

Il déposa alors un genoux à terre ; m'affichant devant toute la salle, j'avais l'impression d'agir comme un robot en lui donnant ma main, il y glissa sa bague bien trop grande pour mes frêles doigts : de toute façon, j'allais la jeter ou la revendre dès que l'occasion se présenterait.

Je me rappelai alors le conseil de Lady Danbury et me mise à sourire alors qu'en réalité, je n'avais qu'une envie : fondre en larme. Je n'osais regarder le Lord mais portait mon attention sur Anthony qui finit par quitter Cressida ; j'eu espoir que ses pas se dirigent en ma direction mais il sortit de la salle de réception, sous les regards de tous.

La honte devait être cuisante, autant pour lui que pour moi. J'aurai tant aimé le rejoindre mais je fus encerclé par une ribambelle de femmes venus me souhaiter mes félicitations. Ce n'est qu'au bout une demie heure de faux sourire que je réussis à m'échapper prétextant vouloir me remplir la pense & c'est au buffet que je croisais Daphné, je n'avais pas encore eu l'occasion de lui parler depuis toute l'histoire.

- Ecoutez Daphné, je suis terriblement désolée de ne pas vous avoir dis la vérité au sujet de Simon, je..
- Je n'ai que faire de vos excuses Appoline.
- Elles sont pourtant sincères,
- Comment pourrais-je vous croire ?

Elle me regardait enfin dans les yeux ; son regard était cependant aussi froid que de la glace.

- Je n'ai rien dis pour ne pas vous mettre dans l'embarras, si vous et Anthony aviez su pour Simon, jamais je n'aurai revu votre frère et il m'était impossible de vivre rien que de l'imaginer.

- Et regardez où vous ont mené tout vos mensonges.

Elle partis sur ses mots, me laissant face aux tartes à la myrtille ; quelques secondes plus tard, la Reine arriva à ma hauteur, je lui fis une légère révérence.

- Des félicitations sont de mises quand à votre futur mariage, Lady Appoline Marie Elizabeth De Bourbon.

- Vous étiez au courant depuis le début, n'est-ce pas ?

- On ne peut pas réellement se jouer d'une reine sans qu'elle ne se joue de vous, j'ai gardé votre secret aussi longtemps que possible.

- Je vous en suis reconnaissante.

- Puis-je vous poser une question, Lady Appoline ?

- Cela va sans doute.

- La première fois, vous vous êtes battue pour l'homme que vous aimiez, Thomas, votre histoire à du faire le tour du monde tant les gens ont été choqué de votre fuite. Pourquoi ne faites-vous pas pareil avec Lord Bridgerton ?

- C'est différent, nous ne pouvons pas fuir.

- Mais vous pouvez toujours vous battre.

- Je crois bien qu'il est trop tard pour ça.

Appoline - BridgertonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant