Chapitre 58 - Début de bonheur

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Ce n'est que le lendemain que je me réveillais, en sursaut ; nous devions prendre la route aujourd'hui et je n'avais toujours pas préparé mes affaires. En me redressant, j'aperçu Anthony sur le fauteuil, je lui avais dis que je l'attendais mais au lieu de ça, je m'étais réfugiée dans ma chambre.

- Quelle heure est-il ?

- 16h,

- Oh non.. On devait retourner à Londres aujourd'hui..

- Il ne reste que nous et quelques domestiques Appoline, tout le monde est partis.

Au moins, j'avais retardé personne, ça, c'était une bonne chose. Mieux encore, Edwina n'était plus dans les parages.

- Pourquoi ne m'avez-vous pas réveillée ?

- Tu dormais si paisiblement, je n'ai pas voulu te réveiller.

Je rabattu mes jambes sur ma poitrine, toujours sous la couette ; je portais la même tenue qu'hier et mon corset n'avait pas été serré. Bien qu'on soit mariés, je préférais me couvrir un minimum.

- Merci, cela.. Cela m'a fait un bien fou. C'est.. Les deux derniers jours ont été épuisants, quand je suis dans ma chambre, cela me demande bien moins d'effort, c'est sûrement pour ça que je m'y plais. Un peu trop.

- Ici, tu es coupé du monde, tu n'as pas à choisir quelle Appoline tu seras, je.. Je n'ai fais attention à quel point cela pouvait être dur pour toi de vaciller entre celle d'avant et celle d'aujourd'hui.

- J'essaye, j'essaye vraiment de me souvenir de qui j'étais Anthony, si vous saviez comme j'essaye, mais je n'y arrive pas.

- Tu n'as qu'à être celle que tu veux, ni celle d'avant, ni celle de maintenant, soit celle que tu veux réellement, sans te soucier de ton passé.

- Je vais décevoir tout le monde.. Ils s'attendent tous à revoir celle qu'ils ont aimé..

- Je vous promet qu'ils ne veulent qu'une chose Appoline : votre bonheur.

- Et quand est-il de vous ?

- Vous savoir heureuse est tout ce qui m'importe Appoline.

Comment pouvait-il être aussi bon avec moi ? L'homme était toujours là éveiller aux petits soins pur ma personne, s'effaçant par la même occasion. Il avait sacrifié sa vie pour une femme qui le connaissait à peine. J'aurai tant aimer lui dire que je me souvenais de notre moment au lac mais je ne pouvais pas lui affliger l'espoir qu'un jour, je me souvienne de tout, surtout pas quand l'avenir était aussi incertain. Cela n'aurait comme effet que des mauvaises ondes d'espoir, nous étions en train de partir sur un nouveau départ, il ne fallait pas tout gâcher.

Je finis par lui tendre ma main, toute sourire.

- Alors enchanté Anthony, je suis Appoline De Bourbon, accessoirement Appoline Bridgerton puisque je suis aussi votre femme.

Il se leva du fauteuil pour venir s'installer sur le rebord du lit, me serrant la main, tout aussi amusée que moi par ma prestation.

- Le plaisir est partagé, devrais-je vous tutoyer puisque nous sommes mariés ?

- Je dirais que oui mais je ne vous tiendrais pas rigueur des vouvoiements persistants.

- Vous avez l'air d'être une femme si généreuse, c'est bien pour ça que je vous ai épousé, non ?

- Entre autre, il me fallait aussi une famille d'urgence et en tant que bon samaritain londonien, vous vous êtes porté volontaire,

- J'avais besoin de faire ma bonne action de l'année et vous tombiez pile au bon moment, c'est là que les grands esprits se rencontrent,

On éclata de rire, l'ambiance était légère. On passa le reste de l'après-idi à apprendre à se connaître à nouveau, il me parlait de ses frères et soeurs pendant que je lui posais tout un tas de questions pour en apprendre plus. Ce n'est que le soir venu que l'on prit la route pour Londres, en moins de temps qu'il n'en fallu pour le dire, je m'endormis dans la calèche.

* * *

- Appoline, nous sommes arrivés..

J'ouvris difficilement les yeux, en réalité, je les entrouvrir tellement j'étais épuisée et surtout, courbaturée de partout. A peine fus-je sortis de la calèche, titubante de fatigue que je sentis Anthony me porter, déposant ma tête contre son torse, j'étais bien mieux loti que s'il avait fallu que je marche jusqu'à ma chambre.

* * *

Pour une fois, je me levais à une heure acceptable, le Soleil venait à peine de se lever et j'étais déjà sortis de la salle de bain attenante à ma chambre. Je n'occupais plus une chambre d'amie mais une vraie chambre, dans le même couloir que celle d'Anthony, à quelques pas l'un de l'autre. C'était rassurant, de le savoir aussi près.

Je rejoignis la famille pour le petit-déjeuner, les plus petits avaient déjà mangés puisqu'ils avaient cours de solfège de bon matin, il ne restait qu'Eloise, Colin et Lady Violet à table ainsi qu'Anthony. Je pris place à droite d'Anthony, j'étais quelque peu contente d'avoir ma place attitrée.

- bien dormi ? lança Colin. Il est rare de vous voir aussi tôt, seriez-vous tombé de votre lit ?

- Presque, dis-je en tartinant de beurre une tartine. Et vous, être debout à une heure aussi matinale, vous n'avez pas d'amis avec qui faire la fête jusqu'au levé du jour ?

On riait, j'aimais bien l'ambiance qui régnait à table.

- A vrai dire, j'essaye de rester le frère le plus lucide lorsqu'Anthony n'est pas là.. On ne peut pas vraiment compter sur Benedict..dit-il avec un sourire.

- Ce n'est pas Benedict qui aime la fête, c'est la fête qui est éperdument amoureuse de Benedict, dit Eloise,

- Cela doit être de famille, dit Anthony. Ma mère raffole des bals et des soirées mondaines,

- Cela fait une éternité que je n'ai pas été à un bal, dit-elle, presque mélancolique.

- N'y a-t-il pas le bal des Harrington demain soir ? demanda Eloise.

- Oui mais je ne suis pas certaine d'y aller, après ce qu'à écrit cette Lady Whistledown..

- Je pense que nous devrions tous y aller, peut-être cela aidera à redorer l'image de.. Des Bridgerton.

De notre famille, aurais-je voulu dire mais je n'étais qu'une pièce rattachée, là sans vraiment être là ; je ne pouvais pas prétendre être leur égale.

- Tu es sûr de toi Appoline ? demanda Anthony. Tu sais ce que cela veut dire ? Voir du monde ? Les regards ?

- Merci Anthony pour ta description mais je ne suis pas née de la dernière pluie, je sais comment fonctionne un bal, encore plus quand on nous a jeté la pierre.

- Ok très bien, comme tu voudras, nous irons.

Appoline - BridgertonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant