- Appoline, es-tu prête ?
Je me redressai, Anthony se trouvait à l'entrée de ma chambre. J'avais quelque peu la tête qui tournait mais j'étais prête à prendre la route. J'essuyais une larme qui roulait le long de ma joue en me relevant.
- Cela vous gêne-t-il si nous partageons la même voiture ? Nous serons avec Daphné et Simon, son mari.
- Je sais qui est Simon, j'ai lu la chronique à scandale, répondis-je, monotone. Et non, cela ne me gêne pas de partager ma voiture avec un homme que j'ai abandonné sur l'autel, sa femme, et mon m.. Et vous.
J'attrapai le pochon que Suzie m'avait ramené pour le mettre dans ma poche, tout près de moi.
- Je pensais que la visite de votre soeur vous rendrez de meilleure humeur, dit l'homme en arrivant à l'extérieur.
Je ne pris la peine de répondre, saluant seulement Daphné et Simon en entrant dans la voiture. J'étais bien trop fatiguée pour faire la conversation, j'aurai aimé avoir plus de temps avec Suzie mais l'univers en avait décidé autrement. Une fois installée, la route commença, elle allait être longue.
- Cela va nous faire du bien à tous de nous retrouver à Aubrey Hall, dit alors Daphné pour combler le silence.
- Il en va de soi, nous y avons tous de très beaux souvenirs, continua Anthony.
- Cela sera l'occasion pour qu'Appoline puisse s'en créer à son tour, ajouta Simon.
- Nous allons à Aubrey Hall dans le seul but de m'éloigner de mon ex fiancé violent, je ne suis pas dupe.
- Te changer les idées ne te fera pas de mal,
- Nous ne l'avons pas déjà fait hier en nous mariant ? rétorquais-je à Anthony. Finis le fiancé violent, je passe au mari à la pitié à la circonférence aussi grande que la terre.
- Appoline, je ne pense pas qu'Anthony ait pitié de vous, répondit Simon.
- Vous étiez d'accord pour ce mariage, rajouta le principal intéressé.
- Ce n'était pas un mariage d'amour maintenant, si vous le voulez bien, j'aimerai me reposer, dis-je en appuyant ma tête contre la vitre.
Plus personne ne parla, je fermais les yeux et priais intérieurement pour m'endormir le plus vite possible. Je faisais partie de cette famille mais seulement sur le papier, j'étais pourtant obligée de passer du temps avec eux. Etais-je en train de regretter de m'être mariée ? La réponse était positive, j'aurai pu partir en Amérique, prendre un train ou bien partir à cheval.
Au lieu de ça, on m'avait passé la bague au doigt, j'étais consciente que l'homme m'avait sauvé des griffes des Duc mais je ne pouvais m'empêcher d'être en colère après ce qu'était venue me ramener ma soeur. J'avais aimé Thomas, au point d'en abandonner le duc de Hastings à l'autel. Voilà que je me retrouvais quatre ans plus tard à épouser d'un homme qui.. Je ne savais rien sur lui, c'était ça le plus terrible.
C'est alors que je lis, allongée sur son lit de mort, le corps transpirant. Thomas s'apprêtait à mourir. Le médecin m'avait supplié de ne pas rentrer dans notre chambre mais je n'avais pas pu le laisser seul, surtout lorsque nous avions sentis qu'il ne passerait pas la nuit. Malgré son état, au plus mal, il sourit en me voyant.
- Apo, tu ne te mettras donc jamais à écouter les médecins..
Le cadre changea, cette fois-ci nous étions bien plus tard dans la soirée. J'étais assisse sur le rebord du lit, lui tenant ses mains bien trop brûlantes pour un homme d'une vingtaine d'années, pour un homme tout court.
- Je veux que tu me promettes que tu ne t'effondras pas sur ton sort mon coeur, tu vivras, encore et encore..
- Thomas, non, tu ne vas rien me promettre du tout, s'il te plaît, reste encore un peu, tu sais comme je t'aime, il faut que tu restes..
- Je t'aimerai toujours, quoi qu'il arrive, je t'aimerai toujours mais tu dois me promettre Apo, vis, pour Arion, Appolon, vis ta vie pour nous deux, d'accord ? Promets le moi,
- Je ne veux pas te perdre Tom', je ne veux pas te perdre, je te le promet mais je ne veux pas te perdre, on pourrait vivre nos vies tous les deux..
- C'est ce que j'aurai aimé mais.. Je t'aime Appoline Diserbo, je t'ai aimé dès le premier jour où je t'ai rencontré, jamais je n'aurai pu croire à un amour aussi fort que le nôtre, j'espère qu'un jour tu retrouveras l'amour, je ne veux pas te savoir seul, je t'aime tellement.. Si tu savais comme je t'aime..
Il passait sa main sur mon visage, me caressant la joue tout en essuyant les larmes qui y glissaient..
- S'il te plaît ne me laisse pas Thommy chéri, je t'aime tellement, je.. Nous avons l'éternité devant nous, l'Univers n'attends que nous..
- Il n'attends que toi mon amour, tu dois croquer la vie qu'il te reste à pleine dent, je t'aimerai toujours, d'accord ? Ce n'est pas parce que je ne serai plus là que l'amour que je prote s'arrêtera, d'accord ?
Je hochais la tête avant de déposer un baiser sur ses lèvres, sa température corporelle était bien trop élevée, cela faisait déjà quatre jours que son état empirait et rien n'avait fait redescendre la maladie.
- Je t'aime, murmurons-nous en même sur lors de notre baiser.
Et lorsqu'il se termina, l'homme s'en alla. Un cri transperça alors la pièce, mon cri, je criai de douleur tout l'amour que j'avais pour lui tout en sanglotant. L'homme pour qui j'avais tout abandonné venait de mourir, emporté par une grippe. Je le suppliai de se réveiller mais rien n'y faisait, son corps était peut-être là mais son esprit, lui, sa vie, n'était plus.
- Appoline, Appoline, je suis là, tout va bien, ce n'était qu'un mauvais rêve..dis Anthony tout en me prenant dans ses bras, je m'étais sûrement endormie sur ses genoux.
C'est alors que j'ouvris les yeux, ils étaient embués de larmes. Ce que je venais de vivre était un cauchemars, bien trop réels.
C'était mes souvenirs.
- Faites arrêter la voiture, dis-je simplement en essuyant mes larmes.
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Appoline - Bridgerton
FanfictionLa vie est une question de choix ; bons, mauvais, ceux qui apportent des conséquences, bonnes ou mauvaises, on tourne inlassablement dans ce cercle vicieux. Il s'est avéré que je finissais toujours par choisir les plus catastrophiques, pensant qu'il...