Madame Harold n'avait pas mentis, la taverne d'Harold n'était pas si miteuse que ça. Cela pouvait faire l'affaire pendant quelques jours, le temps que je trouve un travail et un endroit où déposer réellement bagage, la question qui perlait sur mes lèvres était de savoir si oui ou non j'allais rester à Londres. J'avais payé pour deux semaines de chambre, ce qui me laissait le temps de réfléchir et de ne pas trop m'inquiéter pour l'avenir.
Qu'aurait fait Thomas ?
Il aurait commencé par dormir et c'est ce que je fis, rattrapant mes heures de sommeil en moins. J'avais finis par les avoir mes dix jours sans travailler, pensais-je bêtement en m'installant sur le lit inconfortable, qui plus est, il grinçait à chaque fois que je bougeais. Ce n'est qu'en début d'après midi que je me réveillais, non pas naturellement mais pas les coups donnés contre ma porte.
- Une seconde ! lançais, plus aigrie que jamais que l'on m'ait réveillé.
Une fois debout, je passai de l'eau sur mon visage avant de me regarder dans la glace, j'étais tout sauf présentable mais cela importait peu, j'allais renvoyer tout droit la personne de l'autre côté de la porte d'où elle venait, c'est à dire, loin d'ici.
- Anthony.
C'était tout sauf un invité attendu. Il entra dans ma chambre sans attendre mon autorisation, comme s'il était chez lui.
- Je peux savoir ce que vous faites là au juste ? Je dormais !
- Si vous venez de vous réveiller.. Cela veut dire que vous n'avez pas lu le Lady Whistledown ?
- Ecoutez Anthony, je suis certes passionnée de lecture mais ce ramassis de poussière ne m'intéresse en aucun cas.
Il me tendis alors la revue, je levai les yeux au ciel avant de commencer ma lecture.
"Chez lecteurs,
Selon les dires, la soirée d'hier était haute en couleur. Qui aurait cru que la jungle s'inviterait au château de la reine ? J'ai d'abord pensé que cela serait une bonne idée de mélanger petit peuple et aristocratie mais il va de soi que c'était une grossière erreur de ma part. Puissiez-vous me pardonner.
Par quoi pourrais-je donc commencer ? Nous avons la cruche de service qui n'est pas capable de se tenir en société. Un début de danse avec Colin Bridgerton dont elle se fiche pas mal puisque c'est en quittant la piste sous les regards de tous qu'elle continue sa soirée. Un numéro bien ridicule. Les parents pauvres apprennent-ils les bonnes manières à leurs enfants ou les envoient-ils dans le monde sans bagages ?
Nous avons aussi eu droit à une chute catastrophique mais étais-ce cela un prétexte pour batifoler avec les gardes ? Je suis en droit de poser la question étant donné que les jardins de la reine ont fait lieu d'activités immorales avec un homme dont je tairais le nom mais qui se reconnaîtra sûrement à ces lignes. Tu es le prochain à avoir ta tête sur ton piquet, nul raison qu'une femme prenne pour les péchés de tous.
Je pourrais continuer inlassablement sur le manque de respect que peut avoir Appoline envers sa propre personne mais je préfère vous laisser le loisir de commenter les activités d'une femme qui vit chez les Bridgerton à temps complet. Va-t-elle convaincre les filles de la maison d'être aussi dévergondées qu'elle ?
Cela dit, votre opinion à son égard pourrait changer si je décidais de dévoiler son petit secret ; certains serait surpris d'en apprendre plus sur son passé, encore plus catastrophique que le présent. Les françaises ne sont pas réputés pour être respectables et voilà que cela se confirme avec cette Appoline dont presque personne ne connaît l'histoire si ce n'est un petit mari mort, oui, sûrement mort d'effroi d'avoir à partager le reste de son existence avec une femme aussi frivole.
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Appoline - Bridgerton
FanfictionLa vie est une question de choix ; bons, mauvais, ceux qui apportent des conséquences, bonnes ou mauvaises, on tourne inlassablement dans ce cercle vicieux. Il s'est avéré que je finissais toujours par choisir les plus catastrophiques, pensant qu'il...