Appoline - Bridgerton

Chapitre 25 - Lord de Bettenberg

Je ne partageais pas le reste du déjeuner avec ma famille, préférant me retirer dans ma chambre, c'est accompagné du Lady Whistledown que je montais à l'étage ; préférant me retrouver seule qu'avec mes parents. Assise sur mon lit, je commençais la lecture.

"Chers lecteurs,

Le clou du spectacle arrive enfin. Cette saison, certains ont réussi à se marier et d'autres à tomber de haut. Il est évident que le bonheur ne m'intéresse pas, je me nourris de scandales bien plus dramatiques les uns après les autres. Savourez celui-ci car ô grand jamais je ne pourrais rivaliser.

Nous savons tous qui est cette Appoline, la roturière qui court après les diamants, enfin, les Bridgerton. A mon grand étonnement, ce n'est pas la première famille sur qui elle a jeté son dévolu. Celle que je m'amuse à tyranniser depuis le début de la saison se trouve être une véritable menteuse hors-pairs.

Et si je vous disais qui elle est réellement ?

Appoline à vu le jour il y a bientôt 24 ans, c'est une vieille fille, je vous l'accorde. Où a-t-elle vu le jour ? C'est là que l'histoire se corse, les rôles sont inversés. Versailles, le luxe, la gloire et la beauté, c'est près de la galerie des glaces qu'elle naquit, non pas dans l'aile des domestiques mais bien celle de la royauté française.

Notre roturière de bas étage n'est d'autres qu'une duchesse, une De Bourbon ; promue à un avenir tracé, qui aurait cru qu'elle terminerait par nettoyer une écurie ? Si cela vous surprends, continuez votre lecture.

L'avenir certain dont elle disposait n'était qu'autre qu'un mariage bien heureux, son mari ? Le duc de Hastings. L'on raconte qu'il était éperdument amoureux de la dame, elle lui aurait brisé le coeur en partant avec son amant. Pas étonnant que lors de son arrivée à Londres, il disait à qui voulait l'entendre que jamais il ne se marierait. A sa place, j'aurai mis une croix sur l'amour, encore plus lorsque notre bien-aimée se permet de fuir la veille du jour J.

Et vous, qui préférez-vous, Simon le duc ou Anthony le vicomte ?

Oops, j'oubliais-je, la question ne se pose pas puisqu'ils sont tous les deux pris.

Votre Lady Whistledown."

Tout Londres savait, combien de temps faudrait-il à mes parents pour qu'ils décident qu'on devrait tous rentrer en France ? Alors que je passais l'après-midi à lire un livre, j'entendis quelques coups à ma porte avant qu'Edmé, Louis et Charles n'entrent une fois que je les ai eu autorisé.

- Soeurette, dit Charles en sautant dans mon lit, sans se soucier une seule seconde de casser les lattes.

- Nous avons à te parler, dit Louis,

- Et cela ne va pas te plaire, continua Edmé.

Je les invita à s'installer sur mon lit bien trop petit pour 4 personnes, cela ne faisait rien, on se sera, Charles à ma droite et les deux autres en face.

- Quand partons-nous ?

Il ne fallait pas être érudite pour comprendre que nous devions partir.

- A la fin du mois,

Soit, dans quinze jours pensais-je suite à la réponse de Louis.

- Cela veut dire qu'il te reste quinze jours pour trouver un moyen de rester à Londres si tu ne veux pas te marier avec Lord de Battenberg, les parents ont des vu sur l'homme, sa famille est noble, il porte un titre et sa bourse est pleine.

- Il ne sait à peine lire Edmé, penses-tu vraiment que je vais me marier à un homme tel que lui ?

- Ils ont déjà rédigé le contrat de mariage Appoline, si tu t'enfuies, c'est les gardes qui t'arrêteront. Ils ne seront pas aussi clément que la première fois.

La phrase de Charles me glaça le sang, j'étais soit vouée à me marier avec un homme que je n'aimais pas, soit trouver un homme que j'aimais en deux semaines. La mission était impossible, personne ne pouvait la remporter haut en la main. La seule personne qui pourrait être mon futur mari allait en épouser une autre, j'étais foutue, je ravalai mes larmes.

- Je.. J'épouserai le Lord de Battenberg, je n'ai pas le choix.

- N'y a-t-il pas un certain Bridgerton qui serait plus qu'heureux de demander ta main ? me fit remarquer Charles.

- Il est promis à une autre femme, Cressida Cowper si je ne m'abuse ? demanda Edmé.

- C'est exact.

- Le lord Battenberg ne doit pas être si terrible, vous pourriez toujours habiter à la cour, ce n'est pas lui qui t'en empêchera, commenta Louis.

- J'ai.. J'aimerai un moment seul s'il vous plaît les garçons.

Ils comprirent rapidement que si je restai, j'allais fondre en larmes et je voulais à tout prix m'éviter cette honte. C'est n'est qu'une fois la porte refermée derrière eux que j'éclatai en sanglot, je ne pouvais pas me résigner à vie pareille. Demain, je trouverai une solution mais aujourd'hui, je comptais bien vide mon corps de toute tristesse.