Chapitre 14 (suite)

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Étalé en travers de son lit, les bras en croix, Leï profitait de cet état de somnolence post digestion. Quand Vicky s'arrêta au seuil de la porte, il s'amusa de le voir ainsi inerte.

— Fatigué de ton après-midi, monsieur Landry ?

Le regard d'un bleu glacial pivota vers lui.

— Tu vas me le payer. Gatien est couché ?

— Oui, monsieur. Brossage de dents et pyjama oblige après les quantités impressionnantes de sucre avalées.

Vicky referma la porte et s'approcha doucement, les mains dans les poches de son sweat noir.

— Et autrement, tu veux me faire payer quoi au juste ? Le fait d'avoir passé une bonne journée ?

Leï se redressa sur ses coudes et avisa l'air confiant de l'homme qui partageait à présent la majorité de ses jours et de ses nuits.

— J'ai pas l'temps pour tes conneries, Alminno. Il est où mon cadeau ?

— Ton cadeau ?

Leï leva une main, la paume tournée vers le plafond.

— C'est mon anniv'. T'as voulu le fêter. J'espère que tu t'es pas dit que la présence des gens c'était un cadeau parce que c'est bien mal me connaître.

Vicky cogna presque ses genoux contre le bord du lit. Bras croisés, il jaugea Leï.

— Tu es sérieux là ?

— Archi sérieux.

— Tu es vraiment le plus grand emmerdeur que ce monde ait porté.

— Merci.

— Et arrogant !

— Et alors ?

— Insupportable.

— Arrête de m'flatter.

Vicky leva les yeux au plafond à mesure que le sourire en coin de Leï gagnait du terrain. Il ne bougea pas, même quand Leï se rapprocha avant de s'agenouiller sur le matelas juste devant lui. Il saisit les cordons du sweat noir qui lui avait appartenu, et il lui plut de songer à ce parallélisme qui les emprisonnait Vicky et lui. Le corbeau de tissu brodé dans le dos du sweat noir, son propre corbeau tatoué sur sa peau. Il n'eut guère besoin d'user de force, tirant les cordons à lui, il obligea Vicky à se pencher. Quand ses lèvres manquèrent de rencontrer les siennes, il ne les rejoignit pas et profita de leur proximité pour chuchoter :

— C'est toi le plus grand emmerdeur arrogant et insupportable. Parce que tu t'es pointé un jour, t'as décidé de chambouler ma vie bien rangée, avec l'arrogance de croire que tu changerais quelque chose. Et ça... ça c'était insupportable.

Il lâcha le sweat pour maintenir son visage tandis qu'il pressait enfin sa bouche contre la sienne. Vicky lui répondit, lutta ensuite pour se détacher de ce baiser.

— Tu ne peux pas m'insulter puis m'embrasser.

— Si j'peux.

Leï agrippa son sweat et bascula en arrière, entraînant Vicky qui se retint tout juste pour ne pas l'écraser.

— Non tu ne peux pas !

— Arrête de parler !

Toute velléité de discussion se soldait par un silence, sitôt que les bras et jambes de Leï s'enroulaient autour de lui.

— Pourquoi j'étais insupportable ? demanda Vicky.

— Tu me donnes un orgasmiversaire ?

— Tu ne.. quoi ? Non. Pas tant que...

Ultraviolet - (L&V) T.3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant