Chapitre 1

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Ayame avait les pieds suspendues dans le vide. Elle fixait le monde avec un sourire innocent qu'elle ne se reconnaissait pas. Une ville entière s'offrait à elle, surmonté d'un vaste ciel d'un bleu pur. Le bleu le plus beau qu'elle ait vu de sa vie. Un bleu envoûtant, qu'elle pourrait contempler des heures et des heures.

Elle était là depuis dix minutes. Enfin, c'est ce qui lui semblait. Mais en réalité, cela faisait une heure qu'elle se trouvait là, ses prunelles émeraudes captivées par cette immensité.

Elle enviait tous ceux qui vivaient de l'autre côté du mur. Car oui, elle était sûr qu'il existait une autre Humanité. Une Humanité vivant à des milliers de kilomètres, pouvant voir le ciel tous les jours sans qu'un mur n'obstrue leur vue. Pouvant se sentir libre. Peut-être même leur monde existait sans que les titans ne les préoccupent ?

Et elle, elle faisait partit de ce petit monde. Trois murs, des titans menaçant de les manger. Et eux, les humains.

Elle n'avait jamais vu de titan. Et tant mieux.

Ayame décida qu'il était temps qu'elle rentre chez elle. Pas dans les bas-fonds. Jamais. Si elle y retournait, on l'obligerai à y rester alors même qu'elle venait de s'en aller.

Alors qu'elle se levait, prête à quitter le mur Rose, elle ne sentit pas l'homme qui s'approchait d'elle.

- T'es qui ?

Ayame se releva brusquement. Un homme se trouvait à un mètre d'elle. Des lames en mains, et un équipement sur lui. Son regard furieux en disait long sur ce qu'il pensait.

S'il était là, sur ce mur d'une longueur de cinquante mètres, c'était qu'il devait faire partie de l'armée.

Je suis foutue.

Elle recula de quelques pas, en levant les mains.

- Eh, appela l'homme en avançant à son tour. Je t'ai posé une question.

Elle observa l'uniforme du soldat. Sur son torses, de petite ailes étaient dessinée.

Le bataillon d'exploration. Je suis vraiment foutue.

Ayame fixait l'homme, toujours les mains levé, puis soudain, elle se retourna et se mit à courir aussi vite que possible.

Le soldat arqua un sourcil, soupira, puis se mit lui aussi à courir. Où cette gosse comptait aller, alors qu'elle se trouvait sur un mur de plus de cinquante mètres ?

Il se contenta de la suivre à son aise, tandis qu'Ayame courait de toutes ses forces. Elle avait bien évidemment un plan. Puisqu'elle avait été capable de monter, elle était capable de descendre.

Elle attendait d'arriver au dessus de la rivière. Il y avait bien un lieu où elle pouvait tomber sans risquer de mourir. Même si elle ne comptait pas entrer dans l'eau, c'était mieux que de sauter du mur avec le risque de peindre la terre de rouge.

Pour monter, elle avait utilisé des grappins assez spécial qu'elle s'était fabriquer. Ayame se retourna légèrement. L'homme trotinait à peine, mais l'expression qu'il avait au visage était terrifiante.

Il me sous-estime.

La femme sauta, un léger sourire aux lèvres, elle sentit pendant une fraction de seconde ce fameux vent qu'elle aimait tant, cet instant de liberté alors qu'elle sautait dans le vide. Puis, elle actionna ses grappins, et en moinsde temps qu'il le fallait, elle arriva à terre sans une seule égratignure.

Elle jeta ses grappins par terres. Dommage qu'ils n'avaient qu'une seule utilisation.

Mais c'était sans compter le soldat qui la suivait. Une masse tomba sur elle, l'obligeant à se mettre à genoux. Lorsqu'elle leva les yeux, elle vit le soldat du bataillon lui tenant l'épaule d'une main, et la menacer d'une lame de l'autre. Son regard était plus noir que jamais.

La Vie Est Belle, Mais Si CruelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant