Chapitre 70 - FIN -

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- Allons les voir une dernière fois. Tu as aussi pas mal de souvenir là-dedans, non ? Dans les bas-fonds.

Livaï prit son air impassible. Sachant totalement qu'il cachait son intérêt, Ayame afficha un air amusé.

- Très bien, accepta-t-il. Allons-y.

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Jamais Livaï n'avait vu son corbeau lui parler des bas-fonds avec tellement de joie et d'humeur. Son visage rayonnait et elle serrait sa main pour l'obliger à aller plus vite.

Maintenant, il descendait les escaliers en courant, entraînée par ce petit corbeau agitée. Il la regarda, ses cheveux noirs flottaient à cause de leur vitesse, et ses yeux émeraudes brillaient d'excitation.

Quiconque aurait été proche d'eux aurait remarqué le sourire amusé de Livaï et ses joues devenues rosée.

- Voilà la ville ! fit Ayame en s'arrêtant brusquement.

Toujours éclairée par des lanternes, poussiéreuse, étouffante. Elle était encore assez remplie. Cette ville restait ce qu'elle était : un repère de truand et de vaurien. Tout le monde se lançait des regards méfiants, rien n'allait bien.

Ils marchèrent entre les rues, ignorants tous les regards mais la main prête à dégainer à tout moment.

- Où est-ce que tu vivais, toi ? demanda Ayame.

- Pas loin, vers le nord.

Ayame serra la main de Livaï.

- Allez décoince-toi !

Livaï arqua un sourcil. Pourquoi et depuis quand cette morveuse était si heureuse de se trouver dans les bas-fonds ? Il se souvenait bien du fait que c'était l'endroit qu'elle haïssait le plus.

- Amuse-toi c'est tout !

- Ta un peu trop de joie à mon goût.

- Livaï, tu as oublié ? Bientôt, les bas-fonds seront vidé. Nous avons réussi à reprendre nos terres ! Certains enfants sont déjà à l'orphelinat à la surface. Il faudra juste tuer tous les titans du mur Maria, puis la population pourra y retourner ! Cette ville... cette ville ne verra plus d'enfants abandonnés, de femmes abusés, d'hommes corrompus...

Livaï observa son sourire joyeux.

Elle avait raison.

Ce lieu, qui les avait vu tous les deux grandir pourra enfin être désinfecté. Il faudra attendre, mais c'était pour bientôt. Et ce, parce que le bataillon s'était battu. Battu jusqu'à la mort.

- À toi de me suivre maintenant, annonça Livaï.

Il guida Ayame dans des dizaines de petites rues, elle se laissa faire avec un micro-sourire sur les lèvres.

Elle reconnaissait quelques rues, dont celles où elle avait rencontré Kenny. Ce fameux Kenny Ackerman qui n'avait aucun espoir en son neveu. S'il le voyait ! Il n'en avait pas l'air, mais Livaï dégageait une aura de combativité impressionnante. Une aura agréable à ressentir.

Ils montèrent une sorte de falaise jusqu'à se trouver totalement en hauteur. Cet endroit était vide. On pouvait y observer toute une partie de la ville souterraine. Livaï s'installa sur l'herbe, bientôt suivit d'Ayame.

- Ça ne vaut pas le ciel, mais c'est pas mal non ? demanda le noiraud. C'est ici que je venais, autrefois, avec mes deux camarades.

De haut, on voyait plusieurs points de lumière. Maintenant qu'elle savait ce qu'était les étoiles, elle se rendit compte qu'elle pouvait y trouver des similitudes.

La Vie Est Belle, Mais Si CruelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant