Chapitre 68

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Mais il y avait autre chose. Quelque chose de plus important, et qui pour eux deux, enfants des bas-fonds, était nouveau. Ils pensaient tous deux le savoir, mais c'était la première fois qu'ils le ressentaient.

Elle n'était pas seule.

Il n'était pas seul.

Ils étaient ensemble, encore et pour toujours.

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- J'ai trouvé, tu sais, un but que je tiens fermement atteindre.

La blonde se redressa de l'herbe, un sourcil arqué. Elle fixa son soldat qui abordait une expression mystérieuse.

- Je t'écoute, corbeau.

Le corbeau se leva d'un bond et posa une main sur le fourreau de sa lame.

- Tu devrais comprendre, assura-t-elle.  Tu viens des bas-fonds n'est-ce pas ?

Jarode Keith hocha la tête. Ayame écarta ses deux mains avec un sourire.

- Je veux reconquérir le mur Maria, annonça-t-elle. Grâce à ça, la population souterraine pourra vivre à la surface. Je veux que chacun ait la chance de respirer un air frais et de contempler le ciel.

La capitaine observa Ayame, impressionnée. Elle avait raison, s'ils prenaient le mur Maria, ils pourraient stopper un problème dont personne ne parle. Un problème dont seuls ceux qui viennent d'en bas se soucient.

Jarode se demanda brièvement ce qu'en penserait Livaï, s'il était au courant. Mais peut-être qu'Ayame lui en avait déjà parlé ?

Elle se leva à son tour et déposa sa main sur le crâne de la plus jeune. 

- Tu as un très bon fond, Ayame, fit-elle en ébouriffant ses cheveux.

[...]

Ayame Ackerman serra son blouson là où se trouvait son coeur en se souvenant de cette scène. Un doux sourire s'installa sur son visage et instinctivement, elle leva les yeux vers le ciel éclatant.

Le retour des dix survivants entre les murs avait été réjouissant pour la nation. Des cris retentaient de partout, alors qu'ils étaient venus avec la bonne nouvelle. Le mur Maria avait été conquis.

Pourtant, les dix survivants en question n'affichaient que de faux sourires. Certains ne prirent même pas cette peine. Ce qu'ils avaient vu et vécu restait encore dans leur esprit.

Pour eux, la réunion qui s'en suivit avec la reine Historia et le gouvernement militaire n'était que pur obligation. Ils décidèrent de dévoiler la vérité au peuple, la vérité qui confirmait la théorie d'Erwin. Les humains existaient en dehors des murs. Des civilisations évoluaient, grandissaient. Ils n'étaient pas seuls.

Quatre jours étaient passé depuis leur retour. Ils logeaient tous à la capitale temporairement. Surtout qu'Eren et Mikasa étaient au cachot pour insubordination et Sasha dans une chambre d'hôpital, récupérant petit à petit ses forces.

- À quoi est-ce que tu penses, Ayame ?

Jean s'adossa au mur. La femme, elle, était sur l'appuie de fenêtre, le regard porté sur la ville.

- À rien. Je me vide l'esprit.

C'était une réponse sèche. Elle voulait qu'il parte. Mais il n'était pas du même avis.

La Vie Est Belle, Mais Si CruelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant