Chapitre 65

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- Tu m'avait dit que tu trouvais la vie belle, mais aussi cruelle...

Il fit une pause durant laquelle il esquissa un sourire.

- Je vais tout te faire découvrir, corbeau de malheur. La beauté de la nature t'éblouira tellement que tu oubliera toute la cruauté du monde.

Ayame hocha la tête avec une totale confiance en ses paroles. S'il le disait, alors c'était forcément vrai.

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Sous les acclamations du peuple, le bataillon d'exploration avait prit la route direction le mur Maria. Le but était simple et connu de tous : reprendre le mur. Le major Erwin avait galvanisé ses troupes, si bien que chacun marchait d'un air plus déterminé que jamais.

Ils s'étaient déplacés de nuit pour éviter les titans. Ils devraient arriver alors que le soleil se levait tout juste. En tout cas, c'était ce que le major avait prévu.

- Ayame, tu as pu dire au revoir à tes proches ? demanda Jarode.

- C'est vous, mes proches, répliqua la noiraude en détournant le regard.

Elle marchait en compagnie des gradés comme à son habitude. Tout le monde la considérait presque comme un chef d'escouade alors que personne ne l'avait nommée.

- C'est fou comme ça sonne faux venant de toi, gamine, se moqua Livaï.

- C'est ça, répondit-elle.

Près d'elle, Jarode passa un bras autour du cou de son ancienne subordonnée. Les insultes entre la blonde et le nain fusèrent en un instant, secs et violents. À deux pas, les chefs d'escouades Dirk, Marlène et Klass soupiraient de déjà-vu.

Le major Erwin laissait toujours passé ce genre d'ambiance avant une expédition. Il savait que dès leur arrivée au mur, ses soldats deviendront sérieux.

- Eh, la rêveuse ! appela soudain Livaï.

Ayame leva la tête vers lui. Ça faisait un moment qu'elle ne suivait plus la discussion qu'il avait avec Jarode, quoi que le terme "dispute" était plus approprié.

Livaï arqua un sourcil. Il attrapa le menton de la femme et l'obligea à le regarder dans les yeux. Il put admirer cette beauté émeraude qui l'animait.

- Tu es inquiète, Ayame Ackerman, analysa-t-il.

La concernée était comme hypnotisé par le gris du nain. Elle esquissa un léger sourire.

- Tu parles d'inquiétude alors que toi, tu es plus qu'inquiet. Tu es anxieux.

- C'est faux.

- Assume.

Livaï attrapa de ses doigts la joue de la femme. Ils avaient beau être en pleine marche dans la forêt la nuit, ils se fichaient de tout ça. Quand ils étaient ensemble rien d'autre n'était important.

- Tch.

Bien que pour chacun le trajet fut long, ils finirent tout de même par enfin arriver au mur. Ayame se hissa dessus et observa la vue qu'elle avait. Au loin se trouvait un dernier mur qui limitait le district de Shiganshina. Si elle y allait, elle pourrait enfin voir ce qu'il y avait vraiment en dehors des murs. En dehors du dernier mur qui protégeait l'humanité.

Elle leva les yeux vers le soleil qui se levait à peine.

Aujourd'hui, ils reprendront leur terres. Les habitants des bas-fonds pourront monter à la surface et y vivre pour toujours. Ils pourront cultiver les bêtes, regagner au fur et à mesure la population d'antant. Elle n'avait jamais connu la ville avant l'arrivée des titans, mais le mur Maria regorgeait sûrement de braves gens.

La Vie Est Belle, Mais Si CruelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant