Chapitre 36

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- Je ne l'ai jamais demandé, car je m'en foutais, commença Ayame, mais quel est ton nom, Livaï ?

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Un silence planait entre les deux soldats. Ils étaient dans une rue presque déserte, dans le mur Sina. Livaï était sur Ayame et la menaçait de son couteau rouge.

Il avait prit soin de le remettre sur son cou, on ne savait jamais avec les voleuses.

La question de la noiraude planait encore dans l'air. Livaï ouvrit la bouche, puis se ravisa. Il appuya sur le couteau déjà sur le cou d'Ayame.

- C'est moi qui pose les questions, morveuse, cracha le caporal. Comment t'a pu avoir ce couteau ? Comme ta grande bouche l'a si bien dit, c'est un héritage des Ackerman. Un héritage précieux.

Ayame ignora sa question. Elle savait qu'il ne la tuerait pas, elle n'avait pas peur. Il était capable de tout, à part la tuer.

Car son chers Erwin lui en voudrait, sinon.

- Personne ne connait ton nom, Livaï. Mais toi, tu en as conscience, n'est-ce pas ?

Au grand étonnement d'Ayame, elle remarqua que la main de Livaï tremblait. Non, tout son corps était parcourus par des tremblements.

- Dis-moi comment tu as eu ce couteau, souffla Livaï d'une voix lasse. Dis-le et je répondrai à tes questions.

Ayame se résigna face au ton presque suppliant de son supérieur.

- C'est Kenny qui me l'a donné. Il l'a volé.

Maintenant, on ne pouvait lire que de l'incompréhension dans le regard du caporal-chef.

- À toi.

Livaï soupira. Il n'avait pas le choix, elle avait obéit c'était à son tours.

- Je suis peut-être un Ackerman.

La noiraude, surprise, cacha ses émotions.

- Peut-être ?

- J'ai jamais eu confirmation. J'ai rencontré Kenny à la mort de ma mère. Il m'a recueilli. Puis un jour, il m'a donné un couteau d'un bleu profond. Il m'a dit qu'il l'avait trouvé sur ma mère sans me donner plus d'explications. J'ai appris par moi-même ce que signifiait ce symbole.

Kenny... Alors c'est comme ça que Livaï l'avait rencontré. Et il possédait aussi un des quatre couteaux.

Ayame se contenta d'hocher la tête. Le caporal-chef se leva pour la laisser enfin partir. Il laissa le couteau près d'Ayame qui s'empressa de le reprendre.

En silence, ils montèrent sur leurs cheveaux. Au cours des derniers mois, ils avaient tellement prit l'habitude de se disputer que cette engueulade n'était que routine à leurs yeux.

Ils prirent ainsi chemin vers le QG du bataillon. Aucun des deux ne parlaient. Chacun réfléchissait aux nouvelles informations qu'il avait sur l'autre.

Pour Ayame, c'était clair, elle devait questionner Kenny. Elle devait lui demander s'il en savait plus sur son caporal.

S'il était son ennemi.

Lorsqu'ils arrivèrent, Livaï lui proposa de faire leur rapport chez Erwin. Ou plutôt, lui ordonna d'un ton sec.

- Nan. Va à l'infirmerie. T'es blessé comme un chien le nain.

- À cause de qui ? aboya Livaï.

- Ton incompétence.

- Je t'assure que je te ferais payer ton affront sale corbeau de malheur.

La Vie Est Belle, Mais Si CruelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant