- Je vais avoir une entrevue avec elle demain, poursuivit Erwin. Est-ce que tu es d'accord pour faire équipe avec Ayame ?
- Si c'est ce que tu veux, pas de problème.
Erwin le savait, ce n'était pas Livaï devant lui mais bien le Caporal-chef. Sinon, jamais il n'aurait accepté si facilement.
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Ayame arriva dans leur endroit à eux.
Ils se réunissaient souvent la nuit dans cet endroit, le caporal et elle.
C'était à l'abri des regards, dehors, et une vue magnifique sur les étoiles les attendaient.
Elle ne se souvient pas de quand est-ce qu'elle avait commencé à venir souvent ici, mais le caporal ne lui interdisait jamais, alors, elle revenait toujours malgré le couvre-feu.
On aurait pu penser qu'ils se donnaient une sorte rendez-vous amoureux chaque soir, mais étrangement, aucun des deux n'y pensaient. Ils appréciaient le temps passé ensemble, c'est tout.
Les deux soldats ne se parlaient pas souvent, à part s'ils avaient quelque chose à se dire. Cette nuit, c'était le cas.
La noiraude s'installa à distance raisonnable de son supérieur. L'homme attendit quelque seconde avant de se tourner vers elle.
- T'es encore sur les nerfs ?
- Ça va. Je suppose que je suis obligé de vous expliquer.
- T'a tout compris.
Ayame soupira. Elle avait frappé Jean par excès de colère. Heureusement, personne à part le caporal ne l'avait prit comme ça.
Personne n'était au courant, et elle était censée mettre l'homme qu'elle détestait le plus au bataillon dans le parfum.
Quoi que... le verbe détester était à revoir. Elle avait pu voir pas mal de bonnes choses dans le comportement du noiraud, ces dernières semaines.
- Qu'est-ce que t'attend morveuse ? la pressa Livaï.
Il était tourné vers elle, son regard d'acier lui ordonnant de se grouiller. Ayame ne pouvait s'empêcher de contempler ses yeux gris à chaque fois qu'il faisait ça...
De toute façon, il faisait la même chose avec elle. Elle avait déjà sentit le regard insistant du caporal sur son visage.
Elle soupira juste pour l'agacer encore un peu, puis commença :
- Ce matin, je suis sortie en ville, fit la noiraude. J'y ai rencontré un messager qui m'a transmis une invitation. Je ne suis pas du tout en bon terme avec l'auteur de l'invitation. Cependant, il a en sa possession certains moyens de pression qui m'oblige à me rendre chez lui.
Livaï remarqua qu'elle était très vague dans ses propos. Elle ne voulait rien divulguer.
Et ça ne lui plaisait pas.- Qui est cette personne pour toi ?
- Il s'appelle Sato. Ken Sato. Je suppose que c'est ce qu'on appelle un père.
Elle n'aurait pas dû lui donner son nom.
Mais de toute façon, ça ne changeait rien. Il ne pourra jamais trouver cet homme. On ne trouve pas Ken Sato, c'est plutôt lui qui nous trouve.
Livaï hocha la tête. Il était soudain très curieux. Le fait qu'elle ne soit pas proche de son père ne l'etonnait pas. Il y avait beaucoup de monde dans le même cas. Surtout si elle venait des bas-fonds.
Mais il souhaitait en savoir plus. Bien plus sur la vie de son soldat.
Bien plus sur sa vie, à elle.
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La Vie Est Belle, Mais Si Cruelle
Fanfiction« C'est ça, rit, grinça le caporal. Mais à la seconde où tu trahis le bataillon, je serais là, et je m'occuperais de ton cas. Retiens bien ça corbeau de malheur : je garderai un oeil sur toi autant de temps qu'il le faudra. Ceux qui viennent d'en ba...