Jamais une journée au bataillon d'exploration n'avait été aussi longue pour Ayame. Il ne se passait rien. Absolument rien. Jarode n'était pas encore revenue de la capitale. Elle n'avait pas encore pu rencontrer son escouade, donc elle ignorait où elle devait se rendre.
Et comme sa capitaine n'était pas là, elle n'avait pas entraînement.
Alors, elle restait là. Allongée sur l'herbre, contemplant le ciel. C'était peut-être long et ennuyeux, mais qu'est-ce que le ciel était beau. Une étendue infini de bleu avec des tâches blanches qui dansaient ici et là.
Les tâches avaient bougé, au fil des heures. Et Ayame apprit et comprit à ce moment ce que voulait dire "le ciel bouge". Elle n'avait jamais pu le constater d'elle même. Car avant, seuls les ténèbres poussiéreux constituaient son plafond.
Elle pensait souvent à ce genre de choses. Juste en bas, il y avait beaucoup d'humains. Des humains enfermés comme des chiens. Dans la poussière, sans soleil, destinés à mourir jeune de famine et de maladie. Alors qu'en haut, les paysans et les bourgeois se plaignaient de la chaleur lorsque le soleil se pointait, et de la pluie lorsque les nuages arrivaient.
Et elle, dans tout ça ?
Elle avait abandonné son père en bas. Son père qui l'avait entraîné, qui lui avait appris tellement. Et qu'elle aimait.
Mais d'après Dom, il s'en sortait très bien seul. Sans compter qu'il avait accès à la surface, lui.
- Alors c'est bien toi Ayame Sato ?
La femme se redressa, surprise par la voix familière qu'elle entendait.
Elle tomba nez à nez avec deux hommes et une femme.
- Tu es bien Ayame Sato ? questionna un homme avec un cache-oeil.
- Oui, c'est moi.
La femme qui les accompagnait lui tendit la main. C'était une jolie rousse. Elle fixait Ayame de ses marrons, comme la première fois qu'elles s'étaient rencontrés.
Ayame se souvenait parfaitement d'elle. À l'attaque de Trost, c'était la rousse qui l'avait permis de se réveiller et de ne pas abandonner le combat.
Ayame prit la main que la rousse lui tendait et se leva.
Elle savait déjà qui c'était. Ces trois là faisaient partie de l'escouade de Jarode. Donc, de son escouade à elle. Il était vrai qu'elle n'avait jamais rencontré son escouade au complet.
- Le capitaine nous a demandé de t'aider à t'entraîner, mais d'après les dires, tu n'en a pas besoin ! sourit l'homme au cache-oeil.
Le troisième était un blond assez silencieux. Qui passait seulement son temps à la fixer.
- Contente que tu te sois reprise, Ayame ! avoua Nifa.
Les trois l'emmènerent vers le lieu d'entraînement de l'escouade Jarode.
Je n'ai rien demandé.
Ils étaient dix. Tous très sympas. Ayame n'eut aucun mal à s'adapter à cet environnement. Elle se prit rapidement d'affection envers Nifa, qu'elle respectait depuis leur première rencontre. La rousse était moins âgée qu'elle. Son sourire donnait à la noireaude envie de la protéger.
La journée se déroula ainsi. L'entraînement était supervisé par Nifa et l'homme au cache-oeil qui s'appelait Hiro. Les deux avaient une grande influence sur le groupe. Et d'après ce qu'elle avait compris, ils sortaient ensemble.
Nifa avait vingt-trois ans à peine alors que Hiro en avait trente et un. C'était une grande différence mais en ces temps de guerre où chacun pouvait mourir dès qu'il posait un pied en dehors des murs, ça leur était égale.
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La Vie Est Belle, Mais Si Cruelle
Fanfiction« C'est ça, rit, grinça le caporal. Mais à la seconde où tu trahis le bataillon, je serais là, et je m'occuperais de ton cas. Retiens bien ça corbeau de malheur : je garderai un oeil sur toi autant de temps qu'il le faudra. Ceux qui viennent d'en ba...