La Vie Est Belle, Mais Si Cruelle

Chapitre 54

Ils étaient dans une pièce poussiéreuse, où un agonisant attendait son heure dans son lit. Kenny s'était installé, puis avait discuté longtemps avec l'homme. Elle, elle s'était contenté de s'adosser au mur.

Elle ne s'était pas tellement demandé pourquoi il l'avait emmené ici. Ils passaient beaucoup de temps ensemble ces derniers temps.

Elle comprit, au fil de la discussion, que le vieux était le grand-père de Kenny. Il répondait aux questions de son petits fils sur les Ackerman. Apparemment, il en savait beaucoup sur eux.

- Kuchel tapinait dans un bordel des bas-fonds, expliqua Kenny en parlant de sa sœur. Elle s'est fait engrosser par un client et tient à garder le gosse. Sérieux... un moutard né dans un cloaque pareil, que veux-tu qu'il ait comme rêve dans sa vie ?

- Et il est où, le gosse ? demanda le vieux.

- J'en sais rien. Je l'ai laissé y a pas mal d'années là. Il a finalement appris à se battre, mais il est pas foutu d'arrêter de bouder.

Le vieux se tourna vers Kenny.

- Et cette petite, que fait-elle ici ?

Il parlait d'Ayame Sato, dix-huit ans, adossé au mur et qui était silencieuse depuis le début de la discussion. C'était une jeune femme grande, à l'allure ferme. Ici et là se trouvaient des pansements et des blessures encore fraîches. Ses yeux émeraudes, qui contrastaient avec ses cheveux noirs, semblaient vouloir tuer tout le monde.

- Elle ? fit Kenny. Je l'ai recueilli y a une semaine. Elle sait se battre, j'en ait fait ma partenaire.

- T'a partenaire ? répéta le vieux. Tu veux te marier ?

- Jamais de la vie ! répondit Ayame à la place de son maître. J'ai envie de gerber rien que d'y penser le vieux ! Il parle de partenaire de combat !

Kenny n'avait pas intérêt à parler du véritable nom de famille de Ayame. Il voulait beaucoup en parler, mais laissa tomber l'idée. Cette gosse était prometteuse, il pourrait l'utiliser longtemps.

Quant à Ayame, elle trouvait pour l'instant que Kenny serait un bon moyen de détourner l'attention de Ken Sato, histoire qu'il la laisse vivre sa vie.

[Retour au présent]

La brigade anti-humain attendait dans le domaine Reiss. Tous prêt à accueillir Livaï Ackerman et la gouvernante.

La porte s'ouvrit d'un coup, trois tonneaux furent poussé, et le combat débuta. En à peine quelques minutes, l'escouade Livaï avait prit le dessus sur ses opposants. En à peine quelques minutes, une dizaine d'entre eux furent exterminé.

- Les jeunes sont en train de tuer... commenta Ayame, la lame égorgeant l'un de ses anciens camarades.

Jean, Sasha, Conny, on voyait bien qu'ils tuaient car ils en étaient obligés. Ils avaient les mains sales, maintenant, eux aussi.

Ayame se tourna vers le caporal, alors qu'une voix familière lui parvenait aux oreilles.

- Houla ! s'amusait Kenny Ackerman. T'es devenu costaud, petit !

Il était en plein combat avec Livaï. Ayame détourna les yeux, les dents serrés. Elle esquiva une balle d'un de ses ennemis. En silence, elle leva les yeux vers Dom. Oui, Dom, celui qu'elle considérait comme son grand-frère.

Elle rencontra son regard. Cet homme était plus âgé qu'elle de deux ans. Il comptait la tuer. Et elle aussi devait s'occuper de lui.

- Eh bien, petite, tu essayes vraiment de me tuer ? crachait Dom.