Prologue

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Un an. C'est long quand on y pense. 365 jours. Beaucoup de semaines. Beaucoup de minutes. Énormément de secondes. J'ai toujours été nulle en maths alors pas la peine de faire le calcul.

Et pourtant c'est tellement court. Il y a un an, je me demandais pourquoi personne n'avait jamais eu peur de me perdre. Pourquoi on m'avait toujours abandonnée. Et pourquoi ma soeur réussissait toujours tout.

En un an, j'ai quand même réussi à faire évoluer ma carrière, changer d'agent, changer de milieu, voyager. Et rencontrer l'homme avec qui j'ai espéré vivre la parfaite histoire d'amour. Avant de retomber sur celui qui a gâché une partie de ma vie. 

Super. Une bonne année en tout cas. 

On va tenter de penser positif et de ne pas prêter attention à la douleur lancinante qui traverse mon ventre quand je pense à Sebastian.

Je ne lui ai pas reparlé depuis que je suis parti, le laissant planté au milieu de son salon. C'était en septembre. Nous sommes en mai. Encore une fois, je suis nulle en maths donc je ne vais pas me lancer dans le calcul. Enfin si. Je commence à compter sur mes doigts. Huit mois. C'est long quand même. 

Le truc c'est que je sais que j'ai foiré, que c'est de ma faute et que je devrais le rappeler. Après être parti presque en courant de son appartement, je suis rentré chez moi, j'ai contemplé dix minutes mon plafond, j'ai appelé mon agent pour annuler la plupart de mes rendez-vous et j'ai réservé un billet pour la Grèce. J'ai fais mes valises et je suis partie de chez moi sans vraiment savoir quand est ce que j'allais revenir en demandant juste à Scarlett de passer de temps en temps chez moi.

Et j'ai bien fais parce que je ne suis pas revenu depuis huit mois maintenant. J'ai fais ce que je n'avais jamais osé faire: ne rien planifier. J'ai visité la plupart des pays que je voulais, quand je voulais. Même si en achetant mon appartement j'avais consumé presque toutes mes économies, j'ai toujours su me débrouiller. 

J'ai réussi à tenir niveau argent en envoyant les photos de mes voyages à mon agent qui les vend ensuite à des particuliers et en faisant des boulots par-ci par-là.  J'ai vu plus que je n'aurais pu imaginé, et j'ai tellement découvert. Et j'ai aussi tellement découvert sur moi. 

Déjà que j'avais honte de l'histoire avec Arthur, alors là, après huit mois de réflexion... Comment j'ai pu être aussi bête ? Et déjà que j'avais peur d'avouer à Sebastian la vraie raison de mon éloignement, alors là... C'est encore plus compliqué de lui envoyer un message. 

Et puis, pour dire quoi même ?

" Eh salut Seb ! C'est moi Y/N,je sais pas si t'as effacé mon numéro mais voilà on s'est pas parlé depuis huit mois, j'ai fais un tour du monde et je me suis rendue compte que j'étais vraiment débile. Ca te dit qu'on se revoit ?"

Même moi je rigolerai. Cependant, ces huit mois m'ont permis de me rendre compte que j'étais beaucoup plus forte que je ne le pensais, que je savais ce que je voulais et surtout qu'Arthur était un pervers narcissique. Ca m'a permis de me rendre compte que je voulais revoir Sebastian, au moins pour une explication.

Je souffle en profitant des premiers rayons de soleil à Oslo. Il fait moins chaud qu'en Grèce. Mon avion est dans trois heures et il faut que je finisse ma valise avant d'appeler le taxi.

Il y a un an, je me lamentais car personne n'avait peur de me perdre. Après avoir rejeté la seule personne qui aurait tout fait pour moi, c'est à mon tour de lui montrer que je ne veux pas la perdre.

Everything [T O M E 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant