Everything [T O M E 2]

Chapitre 25

16 appels manqués de Chris. Au moins une trentaine de messages de sa part. Je grogne et enlève les notifications pour regarder l'heure. 9h46. Mon téléphone n'a presque plus de batterie, évidemement je n'ai pas pu le faire charger. Mes yeux sont toujours collés par la fatigue et j'ai un peu mal au crâne. Je pose mon téléphone sur le drap et roule sur le côté pour me sortir du lit.

Putain. J'ai aucun souvenirs d'hier. Enfin, très peu.

Je tente de retrouver mes habits sur le sol, ce qui est plutôt compliqué vu que je ne dois pas réveiller l'inconnu dans le lit et que ma seule lumière est les premiers rayons du soleil. J'arrive à retrouver ma jupe et mon haut, ainsi que mes chaussures mais je crois que mon soutien-gorge et une de mes chaussuettes devront rester ici.

Je m'éclispe aussi discretement que je le peut et appelle un taxi juste après avoir refermer ma porte. Ce dernier arrive peu de temps après et je m'engouffre avec hâte dedans en donnant l'adresse de Chris.

Putain.

Chris va être furieux.

Moi à Chris :))

Je rentre. 

Je n'attends pas de réponse et ferme les yeux pour rattraper mon temps de sommeil en attendant d'arriver chez Chris. Je tente aussi de reconstituer la nuit dernière.

J'ai pleuré, ça c'est sur. Mais assez embarrassant déjà de l'avoir fais, pas la peine de s'attarder dessus. Je sais qu'après j'ai décidé d'aller en ville. En faisant le mur puisqu'il était minuit et que je ne voulais pas réveiller Chris. Quel âge j'ai en fait ? Un coup je joue avec des enfants de huit ans, un autre je fais le mur comme une adolescente. 

Une chose évidente c'est que j'ai couché avec l'un des mecs auxquels j'ai parlé dans le bar où je suis allé. Dans les grandes lignes, c'est ça. Je ne veux pas et ne peux pas me rappeler des détails. 

- Nous sommes arrivés mademoiselle.

- Merci, dis je en payant avant de sortir de la voiture.

J'espère que les premiers invités ne sont pas arrivés - même si ça m'étonnerait vu qu'il est loin d'être midi. Je dois avoir une allure des moins flatteuses, d'une part à cause de mes vêtements, d'autre part à cause de la honte et de la gêne que je ressens. Je sais que ça se voit sur mon visage. 

Le portail est grand ouvert quand j'arrive, ainsi que la porte de la maison. Je ne sais pas si Chris a vu mon message ou s'il a laissé tout ouvert au cas où. 

Personne ne semble être réveillé. La lumière est éteinte et tout les volets sont fermés. Ce n'est qu'en m'avançant dans le salon pour prendre les escaliers que je remarque que Chris est endormi dans la fosse de conversation, encore dans ses habits de la veille. Il a du m'attendre je constate avec un pincement au cœur. C'est vraiment un ami formidable alors que je suis ingrate.

Je m'éclipse et décide de rentrer et rester dans ma chambre le temps qu'isl se réveillent tous. En allant dans la mienne, je passe devant la supposée chambre de Sebastian. Je m'arrête brusquement, hésitante. Hésitante pour quoi ? Hésitante à rentrer dans la chambre pour constater que je ne suis pas la seule à m'être amusée cette nuit ? Hésitante à voir leur tendre chambre d'amour ? Hésitante à voir cette femme inconnue à la place que je désire tant, dans les bras de Seb ? 

Je ricane et secoue la tête pour m'avancer et aller dans ma chambre. J'ai à peine le temps de me jeter sur le lit que je m'endors à nouveau.

                                                                                                  *

Je réalise avec plaisir que j'ai pu dormir au moins une heure de plus. Cela m'a non seulement détendue et reposée, ça m'a aussi permis de faire le vide on va dire. J'entends des bruits dans le salon. Ils sont surement tous réveillés je pense en commençant à me préparer. Il est hors de question que je descend avec une tête de morte-vivante, surtout - je l'avoue- devant Alejandra. C'est donc avec soin que je me douche et m'habille pour descendre vingt minutes plus tard, la honte me collant toujours à la peau.

- Le restaurant était...fabuleux ! Exquis même ! Que ce soit la décoration ou la nourriture. Tout était millimétré, perfectionné. C'était un délice.

Comme avec les tonnerres, c'est le son que j'entends avant de voir Alejandra. J'aimerai pouvoir dire que sa voix m'est horreur et que je la déteste d'amblée mais ce n'est pas le cas. Je l'entends encore une fois remercier Sebastian pour le restaurant et le complimenter. 

Chris est de dos, préparant surement son petit-déjeuner - quelque chose de sportif, pleins de protéines comme d'habitude mais avec toujours une sucrerie car je sais qu'il ne se privera jamais pour un physique. Sebastian, assis sur une des chaises de bar, mange des fruits en écoutant la grande femme blonde à coté de lui, elle aussi assise. Je ne vois son visage qu'à moitié, ses grands yeux marrons bordés d'épais cils, sa bouche qui semble toujours formé en un sourire. Elle semble plus jeune que lui, plus jeune que moi peut-être aussi. Je ne sais comment faire savoir que je suis là alors j'observe un instant la scène avant de toussoter et de lâcher un timide "Bonjour".

- Salut. Bien dormi ?

Sebastian s'est directement tourné vers moi, son masque impassible sur le visage. Chris a à peine eu un mouvement mais a rit à la question que Seb m'a posé.

- Oui oui ça va, je marmonne en m'avançant.

- Oh... C'est vrai, semble se rappeler Sebastian quand je me poste devant Alejandra avec un sourire gêné. Alejandra, voici Y/N. C'est la meilleure amie de Chris et une bonne amie à moi.

Une bonne amie à lui. Je tente de ne pas grimacer.

- Y/N, tu rencontres enfin Alejandra, ma...

Il laisse sa phrase en suspens, ne sachant pas vraiment comment la finir mais Alejandra coupe court en m'enlaçant, me prenant par surprise.

- Je suis heureuse de te rencontrer. Seb m'a pas mal parlé de toi.

- Ouais...j'avoue..c'est cool.

Elle a l'air d'être très souvent heureuse quand même. Tu m'étonnes elle doit avoir la vie parfaite vu son sourire. Je m'écarte et lui sourit de façon un peu forcé avant de me diriger vers les placards pour manger. Chris s'éloigne automatiquement, froid. Il va falloir que j'arrive à lui parler avant que les invités arrivent.