Everything [T O M E 2]

Chapitre 6

Je regarde une nouvelle fois mon téléphone. Peut-être la centième fois en une heure. En même temps, ça va faire une journée que j'ai envoyé ce foutu message. Je deviens folle. Personne ne répond pas à ses messages en une journée. Même Sebastian ! Je soupire en ne voyant aucune notifications de sa part. Imaginer devenir folle pour quelqu'un que vous n'avez jamais embrassé. Pathétique.

Je me replonge dans mon travail mais c'est impossible. J'ai presque fini tout ce que j'avais à faire alors bien sur je me force comme ça je serai tranquille ce week-end.

C'est dingue non ? Etrange plutôt. Comment ,même avec la distance, les années (enfin l'année en l'occurrence) ,on peut toujours être aussi amoureux de cette personne. J'ai arrêté de me voiler la face: je suis bel et bien amoureuse mais pas la peine de s'épiloguer là dessus. Je veux juste dire que c'est bizarre. Parce que malgré tout ça, on n'arrêtera jamais de les aimer. Même si on ne la voit plus jamais.  Peut-être que c'est comme ça: soit tu n'aimes pas une personne soit tu l'aimes depuis le début et pour toujours. Malgré tout ce qu'il pourrait se passer, malgré la distance, les années, les reproches, les disputes, on les aimera toujours, peut-être différemment mais toujours. Comme si, lorsque la personne part, l'amour reste.

Je finis finalement ce que j'ai à faire et regarde ( encore) mon téléphone. Cette fois-ci j'ai bel et bien un message mais pas de Sebastian. C'est Aisha, une amie à moi, qui me propose de sortir avec elle et d'autres amies. J'hésite à accepter, je ne suis pas vraiment du genre à sortir mais ça peut être tentant. Je ne réponds pas et me lève enfin de ma chaise.

Je me demande si Sebastian pense parfois à moi en même temps que moi je pense à lui. Je veux dire, est ce qu'il pense aussi souvent à moi que je pense à lui ? Est ce qu'il pense à moi souvent ? Est ce qu'il pense à moi ? J'espère que oui, de temps en temps au moins, comme ça je ne me sentirai pas débile de penser à lui dès que je me réveille jusqu'à ce que je m'endorme.

Je regarde la date de mon calendrier alors que je me sers un verre d'eau. C'est presque mon anniversaire. Un an déjà. Tout a tant changé en un an alors que chaque jour paraissait le même. J'aimerai revenir un an en arrière pour tout effacer et tout refaire, mieux. Mais ça m'a servi de leçon, la plus dure que j'ai jamais eu à apprendre. Juste un an auparavant tout était différent. Putain. Je me rappelle encore du moment, de la sensation qui m'a prise, la première fois que je lui ai parlé. Un an avant il était là.

Je crois que le plus triste c'est qu'on s'est jamais vraiment dit au revoir. Enfin, pas aussi proprement que je l'aurai voulu. On a juste fini comme ça. Et comme on ne s'est jamais dis au revoir ça m'a toujours donné l'impression qu'un de nous deux allait revenir parce que rien n'était fini. On dit que si une relation se termine mal, c'est qu'elle n'est pas vraiment terminée. J'espère.

                                                                                     *

J'ai attendu la fin de la journée. Toujours pas de message. Je fixe mon écran vide avant de tapoter un message.

Moi

Je viens ce soir. On se retrouve où ?

Amuse toi, je me dis, il ne t'écrira pas.