XXI/ And when thy heart

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D'une manière ou d'une autre – et à sa plus grande contrariété – des rumeurs imprécises sur sa maladie génétique s'étaient répandues dans l'école, probablement colportées par un élève hospitalisé au même moment que lui, qui avait entendu des bribes de sa conversation avec madame Pomfresh. Sa mère, qui avait fini par apprendre ce qui s'était passé,était venue lui rendre visite un soir dans sa Salle Commune, provoquant l'étonnement général des quelques étudiants alors présents sur les lieux : il ne leur révéla pas qui elle était mais tous finirent par comprendre qu'elle était une proche parente inquiète pour sa santé. Des moqueries sur sa fragilité avaient commencé à éclore un peu partout à Poudlard, débutant àSerpentard et se répandant parmi les Gryffondors, les Serdaigles et même quelques Poufsouffles amateurs de ragots déplaisants. Nikita tenta d'y tenir imperturbablement tête mais dut bientôt se rendre à l'évidence : sa réputation et son aura mystérieuse de mage noir russe étaient dissoutes à jamais. Même Peeves, d'ordinaire craintif à son encontre, commença à le suivre un peu partout en chantonnant qu'il se cachait en pleurant dans les jupes de sa mère lorsqu'il voulait qu'elle soigne ses bobos.

Désormais, il n'osait plus rencontrer Luna pour éviter de l'encombrer d'un fardeau supplémentaire de moqueries. Heureusement, en quelques conversations à cœur ouvert, il avait réussi à faire se rendre compte à Ginny Weasley la situation de son amie de Serdaigle, ce qui amena la rouquine à se rapprocher de sa camarade de classe : bientôt, les deux partageaient un fort lien d'affection mutuelle, ce qui réjouit énormément le cinquième année.

Les jumeaux le surprirent très positivement lorsqu'ils virent le voir un jour dans le Parc, alors qu'il lisait un livre d'arithmancie dans son coin, à l'écart des autres élèves. Comme si rien ne s'était produit depuis la semaine précédente, ils l'abordèrent gaiment en lui parlant de leurs nouvelles avancées en matière de conception de pétards et de feux d'artifice mineurs.

« On voulait savoir...

« ... où est-ce que t'en étais, avec le bouquin qu'on t'a dégotté avec Harry !

« Eh bien, commença prudemment Nikita, je l'ai pratiquement fini. C'était une lecture incroyablement instructive, encore merci de m'avoir aidé à l'obtenir !

« Mais il n'y a absolument pas de quoi !

« On le refera, si jamais l'envie t'en reprend !

« Il faudra simplement...

« ... qu'on trouve un moyen de le remettre à sa place...

« ... quand tu l'auras terminé... »

Le Serpentard pinça les lèvres et se gratta la tête : effectivement, la restitution de l'ouvrage à sa place dans la Réserve allait présenter le même problème que son « emprunt ». Bien qu'il sache à présent que Harry Potter pouvait se rendre invisible, ils allaient tout de même devoir agir prudemment – autant que la dernière fois, voire davantage étant donné que madame Pince n'allait plus tomber dans le même panneau.

Fred et George changèrent très vite de sujet, peu intéressés dans ce genre de détails pratiques :

« Heureusement que maintenant, on sait tous que tu n'es pas vraiment un mage noir ! fit remarquer George en riant.

« Hmm...

« Si t'en avais été un, ceux qui t'ont tabassé n'auraient plus été de ce monde, justifia Fred les propos de son frère.

« Pour être tout à fait francs avec toi...

« ... on ne te faisait pas entièrement confiance...

« ... jusqu'à il n'y a pas si longtemps de ça...

The Good SnakeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant