XXXIX/ Did he ho made the Lambs

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La haute toiture du siège du MACUSA, en plein cœur de New York dans le Woolworth Building, décorée d'arabesques dorées et de sculptures élancées mettant en valeur les immenses fenêtres semblables à des vitraux, fit forte impression sur Harry Potter, qui venait ici pour la première fois. De même, les membres de son équipe – se tenant un peu en retrait derrière lui – laissaient échapper des « Oh ! » et des « Ah ! » admiratifs. Il n'était venu qu'avec six Aurors : Solen Crickerly pour sa sagacité et son aptitude à trouver des solutions originales en toutes circonstances, Clarence McMillan pour ses compétences de Médicomage (elle s'était réorientée dans ses études juste après la guerre contre Voldemort), le loyal Gregor Weiss sur lequel il pouvait toujours compter, Thomas Fischer qui, bien que parfois trop nerveux, était un as dans l'invocation de sorts de protection, Nataniel Murdoch, un grand gaillard maigre et peu loquace, repenti d'un passé criminel, et enfin Kevin Abbot, le plus jeune de l'équipe, dont l'insouciance parfois irréfléchie était contrebalancée par son optimisme et sa bonne humeur à toute épreuve.

Ron était venu aussi, mais pas Ginny, demeurée en Grande-Bretagne avec les enfants pour les vacances de Noël qui venaient tout juste de débuter. Hermione, quant à elle, ne faisait que passer pour régler les détails administratifs de leur enquête, et comptait repartir très vite, jugeant qu'elle serait plus utile à tout le monde derrière un bureau plutôt que sur le terrain – où elle considérait avoir échoué à deux reprises. De plus, cette position en retrait lui permettrait d'étudier davantage tout l'aspect magique théorique du sortilège de Lebedev, aidée de Verhoven, afin de tenter de trouver d'autres solutions que celle, si peu efficace pour le moment, qui consistait à capturer le Russe vivant et à l'obliger par Merlin-sait-quel moyen à effectuer le rituel inverse d'échange des corps. Cela constituait également une protection de plus pour George, dont la vie était peut-être toujours menacée par un éventuel retour clandestin de Nikita en Angleterre.

Pour le moment, c'était la directrice du département de la Justice magique anglaise qui guidait la petite troupe d'Aurors à travers le vaste hall, qu'elle avait déjà visité une fois par le passé contrairement à ses deux meilleurs amis. Ron et Harry, marchant à ses côtés, pivotaient le crâne à s'en tordre la nuque dans le seul but d'embrasser du regard tous ces éléments si exotiques et inédits pour eux : le Ministère Magique anglais, situé dans les souterrains, était fade, sombre et oppressant en comparaison de cet immense gratte-ciel américain.

« Bonjour, madame Granger-Weasley, retentit soudain une voix devant eux, sur l'escalier principal. Que nous vaut l'honneur de votre visite, ainsi que de celle de ces messieurs qui vous accompagnent ? »

Ils levèrent tous la tête vers un homme de taille moyenne d'une cinquantaine d'années, presque chauve, bedonnant, vêtu d'une robe de sorcier sombre outrancièrement chère et ornée de motifs dorés et argentés. Ses mains potelées à la peau fine et nacrée étaient décorées de quelques bagues, dont la plus voyante ressemblait à une chevalière de famille de Sang-Pur – un écusson à l'effigie de ce qui semblait être une hyène ou un coyote ; son visage large aux traits étonnamment fins et distingués s'ornait d'un subtil sourire.

Hermione se tourna à demi pour dire aux huit Aurors derrière elle :

« Je vous présente Arcturus Graves, directeur du Service des affaires majeures et vice-président du Congrès... Monsieur Graves, voici Harry Potter, directeur du Bureau des Aurors britanniques, et son équipe – ainsi que Ronald Granger-Weasley, mon époux. »

Les sourcils soigneusement épilés du politicien se haussèrent de surprise au nom de Harry Potter, mais son sourire étrange et un peu trop bienveillant pour être tout à fait sincère demeura en place. Tout en esquissant quelques formules de politesse pour leur souhaiter la bienvenue, il s'avança vers le directeur du Bureau des Aurors britanniques et lui tendit sa main blanche et grasse, que Harry n'eut d'autre choix que de serrer :

The Good SnakeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant