XXXX/ Make thee ?

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Le bureau des technologies non-maj', situé au bout du couloir du quatorzième étage consacré au Service des informations du MACUSA, était le seul occupé à cette heure tardive de la nuit. À l'intérieur, trois uniques occupants : Kevin Abbot, jeune Auror britannique, métis et de petite taille, qui ronflait tranquillement sur une chaise ; de l'autre côté de la pièce étroite, assis devant leurs ordinateurs respectifs, les époux Blake – dont les appareils disposaient d'un sort anti-ondes magiques pour qu'ils puissent fonctionner correctement dans ce bâtiment sorcier. Ils étaient dans cette position depuis des heures, pianotant inlassablement sur leurs claviers, examinant les écrans lumineux affichés à quelques centimètres de leurs visages pâles aux yeux cernés, totalement focalisés sur leur tâche.

Jonathan, bien que sorcier, provenait d'une famille Non-Maj' – ce qui expliquait sa connaissance parfaite de ce monde : depuis tout petit, il était un vrai féru de technologie et d'informatique, ayant toujours rêvé devenir ingénieur ou hacker – éventuellement les deux. Lorsqu'à ses onze ans, il avait appris être doté de capacités spéciales, il s'était évidemment lancé avec enthousiasme dans cette nouvelle passion ; cependant, au bout d'un an ou deux, il avait compris que, bien que sorcier, sa puissance magique n'était que très médiocre et ses chances de faire carrière dans ce véritable univers parallèle étaient très minces. Alors, il s'était remis à son bricolage, à ses jeux numériques : tout en poursuivant ses études à Ilvermorny, il gagnait en compétences non-maj' et, à l'issue de sa septième année, partit faire les études dont il avait tant rêvé étant gamin – avec l'aide de quelques sorts simples, il avait pu se fabriquer de faux diplômes pour être accepté à l'université. Dès lors, il avait principalement vécu dans le monde des Non-Maj', délaissant ses faibles quoique précieux pouvoirs, fondant sa famille avec une femme dépourvue de la moindre trace de magie mais grande experte en codage et en informatique – jusqu'à être un beau jour contacté par Arcturus Graves (ou du moins, l'un de ses innombrables intermédiaires).

Arcturus représentait à lui seul – des dires de nombreux hommes politiques haut-placés – la quasi-totalité du gouvernement magique américain. Bien que personne ne pouvait contester son intelligence et son talent à incarner une parfaite « éminence grise », tirant les ficelles dans l'ombre, peu de sorciers étaient au fait de sa véritable puissance magique – certains de ses détracteurs allèrent jusqu'à affirmer qu'il était en réalité un Cracmol, malgré les nombreuses occasions ayant prouvé le contraire. D'autres, à l'inverse, estimaient qu'il était sans doute presque aussi puissant que le grand Albus Dumbledore, un homme auquel Graves avait toujours voué un immense respect et même de l'admiration – bien qu'ils ne se soient rencontrés qu'une seule fois au cours d'un congrès sorcier international, alors que l'Américain n'était âgé que de vingt-cinq ans.

Quoi qu'il en fût, Arcturus Graves savait trouver des solutions originales là où ses confrères se contentaient de se lamenter en broyant du noir : face à plusieurs attaques de mages noirs terroristes – parmi lesquels des rescapés Mangemorts de la guerre en Angleterre – au début des années 2000, son idée avait été de recruter une équipe d'Aurors parmi des Non-Maj' familiers du monde sorcier afin de mener l'enquête. Suffisamment de familles magiques aux États-Unis étaient affiliées de près ou de loin à des gens « ordinaires », la tâche n'avait pas été trop difficile. Avec les formidables outils de communication inventés par les Non-Maj', ils avaient facilement pu remonter la piste des terroristes, jusque-là introuvables par la magie, et les arrêter.

Son idée avait tellement bien marché et suscité un tel enthousiasme au sein du MACUSA que finalement, une petite équipe régulière d'« informateurs informaticiens » fut montée, dans laquelle les époux Blake finirent par atterrir quelques années plus tard. Cela faisait presque six ans qu'ils effectuaient ce travail : bien qu'un peu répétitif par moments, ils trouvaient tous les deux cela très excitant d'apporter leur contribution à la « police magique » et n'auraient abandonné leur poste si particulier pour rien au monde !

The Good SnakeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant