XXXIV/ Threw down their spears

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Un homme et une femme sortirent de l'avion en se tenant la main. L'homme était roux, avec de longs cheveux noués en un catogan qui masquait à moitié son oreille droite manquante, avait probablement été plutôt râblé par le passé – bien qu'il ait actuellement l'air quelque peu amaigri et fatigué – et était habillé dans un élégant costume sombre vieux jeu avec comme seule touche de couleur une lavallière magenta qui jurait affreusement avec ses taches de rousseur.

La femme, quant à elle, aurait pu paraître plutôt quelconque – brune, de taille moyenne, la peau mate, vêtue d'une chemise et d'un pantalon noirs, souples, et d'une pèlerine grise – s'il n'y avait pas eu cette étrange lueur de détermination, voire d'une folie mal contenue, dans son regard surprenamment bleu pâle.

Les deux amants se glissèrent avec agilité entre les troupeaux de Moldus attendant leur avion ou leurs bagages et sortirent de l'aéroport d'un pas léger et vif, tous deux impatients. Personne ne les attendait car ils n'avaient pas annoncé leur venue. Ils se sentaient comme deux oiseaux libres de voler où bon leur semblerait.

Toujours accrochés l'un à l'autre, ils traversèrent Londres en bus, ne s'arrêtant jamais pour prendre des photos ou acheter des souvenirs, observant seulement attentivement leur environnement comme s'ils craignaient d'être surveillés. La femme sortit simplement des lunettes de soleil de sa manche à un moment donné, après s'être aperçue que son regard fixe mettait les gens mal à l'aise.

Ils marchèrent ensuite sur quelques centaines de mètres, dans un quartier peu touristique de la ville, et atteignirent une auberge miteuse, à moitié en ruines. L'enseigne à peine lisible à cause de la moisissure indiquait : « Le Chaudron Baveur ».

Quelques minutes plus tard, ils ressortirent. L'homme était visiblement mécontent ; la femme... impossible à dire. Ils se remirent en route.

OooO

Environ une heure plus tard...

« Oh, George ! Ça fait si longtemps ! Viens ici, que je te serre dans mes bras ! »

Ginny Weasley étreignit celui qui avait l'apparence de son frère, l'air parfaitement sincère. « George » se soumit à son câlin sans dire un mot, la tapotant affectueusement dans le dos. Lorsqu'ils se séparèrent, il regarda autour de lui : ils étaient à l'hôpital Ste-Mangouste, à l'accueil des visiteurs au rez-de-chaussée. Il n'apercevait aucun visage connu.

« Je suis aussi ravi de te revoir, Ginny... Dis, où sont papa et maman ? Je pensais qu'ils seraient avec toi... »

Ginny lui adressa un sourire un peu gêné et tripota nerveusement une mèche de ses cheveux avant de répondre :

« Oh... mais tu n'as pas annoncé ta venue ! Je suis très étonnée de te trouver ici, d'ailleurs... »

George fronça les sourcils et se gratta la tête, surpris.

« Tiens ? Étrange... j'avais pourtant envoyé un hibou...

« Ça ne fait rien, ça ne fait rien, le voyage est long entre le Brésil et l'Europe, il est peut-être tombé dans l'océan ou s'est fait manger par un requin...

« Oui, tu as sans doute raison sœurette. Au fait : voici Rica Sanchez, Médicomage. C'est à cause d'elle que je suis revenu, je l'ai rencontrée par hasard au Brésil et elle m'a parlé d'une méthode de soins révolutionnaire et de travaux de recherches expérimentaux prometteurs pour guérir la Moldulite ! Ça m'a immédiatement fait penser à Nikita... il parait qu'il ne va pas très bien ces temps-ci ? »

Ginny le dévisagea un moment, comme si elle essayait de le percer à jour. Puis, elle hocha la tête avec gravité et soupira.

« Non, il ne va pas bien... on a dû le transférer à l'hôpital hier. Apparemment, son cas est... étrange... Est-ce que vous en avez discuté durant tes visites ?

The Good SnakeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant