658 jours avant.
Assise à mon bureau, je profitais de la sieste de Nolan pour ne rien faire, à vrai dire. Le meuble en bois devant lequel je me trouvais témoignait encore d'une vie que je ne pouvais plus avoir. Des bibelots, des livres de cours, une calculatrice, une trousse, des feuilles éparpillées, le tout couvert de poussière. Seul mon appareil polaroïd, posé dans un coin, était encore utilisé régulièrement. Offert par ma mère pour mes 14 ans, je l'avais tout de suite adopté, capturant le moindre instant de ma vie. J'étais avide de souvenirs, de preuves. J'avais besoin d'avoir une trace des événements par lesquels j'étais passée. Les bons, comme les mauvais. J'avais souvent pensé tenir un journal intime, mais les mots n'étaient pas ce que je maniais le mieux. De nature impatiente, consigner ma journée sur une page blanche me semblait une perte de temps, alors que la photo permettais de figer l'instant présent. Une pression sur le déclencheur, et c'était fait. Le souvenir était immortalisé sur papier glacé. Dès que j'avais un moment, je notais soigneusement la date sous le cliché, et ma mémoire se retrouvait comme emprisonné.Nostalgique, je me levai et allai chercher l'album photo dans lequel tous mes instantanés étaient consignés. J'allais me caler contre mes oreillers et feuilletais lentement le livre de ma vie.
Sur la première page, ma mère, souriante, le jour de mes 14 ans. La première photo. Sur les pages suivantes des photos du collège, puis du lycée, de mes copines, de nos soirées, de nos après-midis shopping, du Starbucks, quelques paysages pris chez Amélia, ma correspondante Française, de la bande de beaux-gosses de notre lycée dans laquelle se détachais une tignasse blonde que j'aurais pu reconnaître entre mille, du jour où j'avais fait mes piercings. Des souvenirs. Certains me firent sourire, d'autres pas. Certains étaient durs à regarder, d'autres pas. Et au détour d'une page, ma grossesse apparu. Une photo pour chaque semaine, consignant chaque centimètre de tour de taille pris, montrant mon ventre qui s'arrondissait. Un premier cliché de Nolan, puis un deuxième, et un troisième, et des dizaines d'autres. Je m'attardais quelques secondes sur les images qui relataient ses premiers mois de vie, attendrie, avant de tourner une nouvelle page et de tomber sur les quelques photos de Zayn, avec ou sans moi. Une où nous étions tous les deux, souriants, une autre, prise juste après la première où nous faisions la grimace, une où il était seul, ne faisant que fixer l'objectif sans même sourire, mais avec une telle intensité que je ne pus retenir un frisson. Zayn torse nu sur son lit ; Zayn à la fenêtre en train de fumer ; Zayn plein de farine après une bataille de nourriture : Zayn au réveil, le visage à moitié enfouis dans son oreiller. Mais aussi la vue de Londres qu'il avait de son appartement, le champ de bataille blanc que représentait sa chambre après que nous ayons percé tous ses oreillers en plume lors d'une bataille de polochons, le macdo pour huit que nous nous étions enfilé à deux, mes jambes entremêlées aux siennes lors d'une soirée Dvd. Ou encore, moi, dans le miroir de son salon, vêtue du t-shirt qu'il avait porté toute la journée, tirant la langue ; moi, de profil, en train de m'attacher les cheveux, révélant les suçons qu'il s'était amusé à me faire ; moi, morte de rire par terre. Il avait même réussis à capturer le tic insupportable que j'avais de toujours mordiller ou jouer avec les piercings qui décoraient ma lèvre inférieure. Je ne pouvais pas nier qu'il était une partie importante de ma vie, même si je refusais de lui céder la place qu'il méritait.
Arrivée à la dernière page contenant des photos, je revins en arrière, cherchant la photo datée du 14 juin 2010. Une fois trouvé, j'observais longuement le cliché, m'imprégnant des moindres détails.
885 jours avant
Je me réveillais, mon sommeil perturbé par l'humidité désagréable qui m'entourait. Je passais ma main sur mon drap, sous mes fesses, et constatais que mon lit était bel et bien trempé. Je soupirais, presque honteuse, quand une douleur me prit dans le bas du ventre. Je posais ma main sur ce dernier, et m'emparais rapidement de mon téléphone, composant son numéro par réflexe. Une tonalité, puis deux, et une troisième. On raccrocha, sans même chercher à savoir pourquoi j'appelais, me laissant converser avec le répondeur.

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One more try
FanfictionNiall a 19ans, il a une carrière mondiale, une teinture blonde à refaire tous les deux mois, des millions de fans, des yeux d'une couleur absolument surnaturelle, des amis irremplaçables, une quinzaine de guitares, un talent fou, un accent irlandai...