Chapitre 8

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1304 jours avant.
Je tâtai ma table de chevet du bout des doigts à la recherche désespérée de mon téléphone pour faire taire l'alarme de mon téléphone qui tournait en boucle depuis au moins 5 bonnes minutes. La nuit avait été courte, et le réveil en était d'autant plus difficile.

Je me retournais dans mon lit, mes blottissant à nouveau dans mes couvertures quand ma mère ouvrit la porte.

- Debout, bébé, tu vas être en retard.
- Arrêtes de m'appeler bébé, grognais-je, la tête enfoncée dans mon oreiller
- Allez, debout. Répliqua-t-elle en repartant

Je soupirai et m'extirpai difficilement de mes couvertures pour descendre à la cuisine où je retrouvai ma mère.

- Bonjour, marmonnais-je, essayant d'être aimable
- Bien dormi ? me répondit-elle alors que je m'installais à table

Je hochai la tête en grognant une réponse positive, essayant de ne pas m'endormir dans mon chocolat chaud.

- Pas assez, visiblement, me taquina-t-elle

Elle vint s'asseoir à côté de moi, sa tasse de thé dans les mains, et je lui jetai un regard désespérément épuisé. Elle me répondit par un sourire  amusé.

- ça t'apprendra à t'endormir tard.

Aucun soutien. Je terminai rapidement mon petit-déjeuner et filai à la salle de bain, sachant pertinemment que j'avais du boulot si je ne voulais pas avoir l'air d'un zombie en arrivant au lycée.


Ma mère se gara près du lycée, je l'embrassai sur la joue et lui souhaitai une bonne journée avant de sortir de la voiture pour rejoindre Kay qui m'attendait déjà, une cigarette à la main, assise sur le muret devant l'établissement. Je claquai une rapide bise sur ses deux joues et m'assis à côté d'elle.

- T'as pas dormi ou quoi ?
- ça se voit tant que ça ? m'inquiétais-je

Elle pivota légèrement pour mieux m'observer et me fixa longuement.

- Non, ça va. Mais t'avais l'air tellement vide d'énergie en sortant de la voiture de ta mère que c'en était presque comique.
- Je t'emmerde.

Elle sourit et tira une taffe de sa clope. J'observais en silence le ballet  des voitures qui déposaient les élèves les uns après les autres devant  le lycée, alors que l'heure fatidique du premier cours approchait  dangereusement. Kay commença à me parler de sa sœur, se plaignant de  celle-ci, quand mon attention fut happée par Niall qui sortait de sa voiture. Il fut interpellé dans la seconde par un de ses amis qui  arrivait en vélo. Ils commencèrent à marcher tous les deux vers nous, pour entrer dans l'enceinte du lycée alors que Kay continuait de m'expliquer que malgré le fait que Mel, sa sœur, ait eu son permis il y a  deux ans déjà et qu'elle n'ait toujours pas de travail, elle refusait toujours de l'emmener en cours le matin, ce qui la forçait à prendre le  bus et qui l'indignait au plus haut point.

Le  regard du blond trouva le mien quand il arriva à notre niveau. Il me sourit et je ne pus m'empêcher de rougir, encore, alors qu'il me faisait  un clin d'œil complice.

- Skyler ! Allô, la Terre à la Lune, tu m'écoute ? C'était quoi, ça ? me demanda Kay
- Quoi ?
- Fais pas l'innocente. Il vient de te faire un clin d'œil là. Je l'ai vu.

Je souris à sa réflexion.

- Peut-être, ouais.

Ses yeux s'agrandirent.

- Quoi ? dis-je sans pouvoir contrôler mon sourire
- Niall Horan t'as souris et t'as fait un clin d'œil dans la même seconde.  C'est l'effet de la calculatrice magique ou tu m'explique ?
- Il est possible qu'on ait parlé hier par Facebook, admis-je, et par sms, aussi, peut-être.
- Ah oui ?
- Ouais, et il a mis un petit cœur quand il m'a dit bonne nuit.
- Ah oui ? répéta-t-elle à la fois choquée et euphorique

Je secouai vigoureusement la tête, lui faisait comprend qu'elle avait bien compris.

- Vous avez parlé, genre, comment ? se renseigna-t-elle
- Normalement, de tout et rien.
- Combien de temps ?
- Je sais pas, on s'en fiche, Kay ! ... Jusqu'à 2h30. Avouais-je

Elle  me regarda triomphante. Forcément, dans l'état actuel des choses, je ne  pouvais plus essayer de lui faire croire qu'il ne me plaisait pas.  C'était tellement évident que ça me faisait mal. J'avais conscience de toujours sourire comme une niaise quand on me parlait de lui et de  rougir à chaque fois qu'il posait ses yeux sur moi, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Pas plus que je ne pouvais empêcher mon cœur de  s'emballer dès qu'il était question de lui.

La cloche retentis,  nous obligeant Kay et moi à aller rejoindre les autres dans notre  classe. Quelle routine affligeante. Nous nous assîmes côte à côté dans  le fond de la classe. Écouter les profs et leurs cours n'était pas  vraiment notre activité favorite et ce n'était un secret pour personne.

Le prof d'anglais entra et Kay commença à me raconter comment elle avait  remballer Jimmy, le mec qui craque sur elle depuis la maternelle au moins quand mon téléphone vibra dans ma poche

From Niall ;
Salut toi, bien dormi ?

Je sentis mes joues rosir et me mordillais la lèvre pour ne pas trop sourire.

- Ohoh, chantonna Kay à mi-voix, Horan persévère ?
- Fermes-la, lui soufflais-je

To Niall ;
Pas assez, aha

From Niall ;
Désolé.

To Niall ;
Y a pas d'mal, c'était sympa.

Je me tournai vers Kay qui, je le sentais, lisait par-dessus mon épaule.

- « c'était sympa » ? Sérieusement, Sky ?
- Quoi ?
- C'est pas un peu léger ?
- Et tu veux que je lui dise quoi ? C'était tellement parfait, épouse moi ?
- Pourquoi pas ? me taquina-t-elle

Je lui jetai un regard désabusé avant que le prof ne nous reprenne.



658 jours avant.
Zayn  me quitta, un dernier baiser rapidement posé sur ses lèvres, et je me  retrouvai une fois de plus seule à la maison. Je retournai sur le  canapé et m'enroulai dans le plaid, allumant la télévision. Je tombai sur une rediffusion d'une série que je ne connaissais pas, n'ayant pas beaucoup le temps de regarder la télé, et portais la couverture à mon  nez, inspirant l'odeur de mon petit ami qui s'était imprégnée dans le  tissu.

Comment est-ce que j'allais pouvoir me sortir de ce  merdier ? Zayn campait sur ses positions, et je savais qu'avec toutes  les concessions qu'il avait déjà faites pour moi, c'était à mon tour de  faire des efforts. Après tout, il suffisait que je reste avec lui et que  je ne regarde pas Niall et tout irait bien. Et ce ne serait l'affaire  que de quelques fois, ce n'était pas comme si j'allais passer tout mon  temps libre avec eux. Ouais, tout irait bien.

« Ok. »

Lui envoyais-je rapidement. La réponse ne se fit pas attendre, il répondait même lorsqu'il conduisait, quand c'était moi.

« Quoi ? »
« Je veux bien qu'on fasse un truc avec les garçons, un de ces jours. »
« Vraiment ? »
« Oui. »
« D'accord, c'est génial. Je leur en parle et je te tiens au courant. Je t'aime. »
« Ok. Moi aussi, Zayn. »

Je  soupirai. J'étais consciente de me jeter dans la gueule du loup, mais  je lui devais bien ça. Peut-être que le courant ne passerait pas du tout  et qu'il renoncerait vite. Peut-être que je passerais finalement  au-dessus de notre rupture, peut-être qu'il m'ignorera royalement,  peut-être.

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