One more try

Chapitre 46

472 jours avant.

Je me réveillai lentement, m'étirant paresseusement dans le grand lit avant de réaliser qu'il était vide. Je fronçai légèrement les sourcils, contrariée de manquer un réveil dans les bras de mon amoureux.

Je me redressai grâce à mon coude et constatai qu'il n'était ni dans la pièce, ni dans la salle de bain. Curieuse, je me levai, constatant que j'étais encore engourdie de nos ébats, et m'habillai à moitié avant de partir à sa recherche.

Une fois sortie de la chambre, la tâche ne fut pas aussi difficile que je l'avais imaginée. Bien que la demeure soit immense, il me suffisait de suivre le son de la guitare pour savoir où il était.

Je le retrouvai assis sur le canapé, un mug de café fumant posé sur la table basse devant lui à côté d'un carnet visiblement régulièrement utilisé. La guitare coincée sur sa jambe, il écrivait.

Je souris, devinant que ce carnet était le même que celui dans lequel il écrivait déjà quand nous étions ensemble. Je m'avançai silencieusement vers lui, sans qu'il ne remarque ma présence et, arrivant derrière lui, passait mes mains sur ses épaules nues pour venir entourer son cou de mes bras et embrasser la commissure de ses lèvres.

- Salut toi, souris-je

- Bien dormi ? s'enquit-il en se laissant aller dans mon étreinte

- Merveilleusement bien. Qu'est-ce que t'écris ?

- Un morceau pour le nouvel album, je pense.

- Tu penses ?

- Y a certains trucs que je préfère garder pour moi, précisa-t-il

- Et elle parlerait de quoi, cette chanson ? interrogeais-je, curieuse

Il leva la tête et planta ses yeux fatigués dans les miens avant de me voler un baiser.

- De deux ados, fous amoureux l'un de l'autre, qui s'embrassent sur une plage en regardant le soleil se coucher et qui chantent à tue-tête des vieilles chansons pop sans aucune consistance sur un air de guitare, quelque chose comme ça.  Tu veux entendre ?

- Non, tranchais-je sèchement, je veux pas l'entendre et je veux pas que tu la fasses écouter, et encore moins la chanter à tes quatre potes.

- T'es censée être amoureuse de l'un d'eux, me rappela-t-il

- C'est de toi que je suis amoureuse.

- Alors qu'est-ce que tu reproches à ma chanson ?

- Ils existent plus, ces deux adolescents, dis-je en me dirigeant vers la cuisine pour me préparer un petit-déjeuner, à quoi ça sert de parler d'eux à part remuer le couteau dans la plaie ?

- Skyler, soupira-t-il doucement en se levant

Il me rejoint rapidement alors que je coupais une banane dans un bol. Il posta derrière moi, entourant ma taille avant de poser son menton sur mon épaule.

- Je les vois, moi, ils sont toujours là.

Je me retournai vivement, plantant mes yeux dans les siens.