Chapitre 11

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647 jours avant.
J'interrompis mon mouvement, incapable de faire quoi que ce soit. J'avais l'impression qu'on venait de me frapper, tellement fort que ça ne faisait même plus mal.

- Quoi ? demandais-je en retournant dans le salon pour lui faire face
- Ton frère, répéta-t-il, j'ai vu les photos dans ton téléphone. Vous vous ressemblez vachement.

Je me laissai retomber contre le mur, le fixant sans savoir comment réagir. J'avais envie de vomir. Je n'étais pas prête pour ça. Je savais que ce moment allait arriver, mais je n'avais pas prévu que ça serait ce soir, maintenant. Je passais mes mains sur mon visage, essayant de trouver mes mots.

- Sky, ça va ? T'es toute blanche.
- C'est pas mon frère, Zayn, c'est mon fils, lâchais-je en plantant mes yeux dans les siens, mon piercing entre mes dents

Il ne réagit pas, estomaqué. Moi-même je ne réalisais pas vraiment que je venais de lui dire ça. Il ouvrit la bouche, mais la referma aussitôt, sans avoir dit un mot. Il baissa les yeux sur mon téléphone entre ses mains qui affichait une photo de Nolan. Il soupira, passa ses mains dans ses cheveux et plongea à nouveau ses yeux dans les miens. Il ne savait pas quoi dire, et moi non plus. J'avais peur de la réaction qu'il pouvait avoir si j'ouvrais la bouche. J'étais consciente que ça pouvait exploser à tout moment.

- T'es ... maman. Lâcha-t-il

Je ne savais pas si c'était un constat à lui-même où une interrogation qu'il m'adressait, alors je me contentais de hocher doucement la tête.

- Je ... Ok, souffla-t-il en se levant, je vais aller faire un tour, je crois.

Je déglutis difficilement. Je ne voulais pas qu'il sorte. Qu'il me dise de ramasser mes affaires et de sortir de chez lui, j'aurais compris, mais qu'il fuie comme ça, ça ne lui ressemblait pas vraiment. Il n'avait pas besoin de me le dire, j'avais compris, de toute façon. Il ne voulait pas d'une maman adolescente comme petite-amie. Je pouvais le comprendre.

Je le regardais enfiler une veste et se diriger lentement vers la porte. Il posa sa main sur la poignée et l'enclencha avant de se retourner vers moi.

- Reste. Va te coucher, je reviens vite, je serais là quand tu te réveilleras, ok ? Skyler, je veux que tu me promettes que tu ne partiras pas.

Il attendit ma réponse, les yeux suppliants. J'acquiesçai doucement et il hocha la tête, satisfait, avant de sortir. Il ne ferma pas l'appartement. Je pouvais partir, si j'en avais envie. Est-ce que j'en avais envie ? Je ne voulais pas que tout ce que j'avais réussis à construire avec Zayn parte en fumée.

Je restai immobile, assise sur le canapé encore de longues minutes avant d'attraper mon téléphone qu'il avait abandonné pour aller me coucher. Le lit était froid et bien trop grand. Sans le corps chaud et rassurant du pakistanais contre le mien, j'avais l'impression de me noyer dans les draps et multiples oreillers.



1286 jours avant.
Je me retournai une fois de plus dans mon lit, sans réussir à trouver le sommeil. Mon après-midi parfaite ne cessait de se rappeler à mon souvenir, me maintenant parfaitement éveillée.
Je décidai finalement de me lever et me dirigeai silencieusement vers la chambre de ma maman.

Elle n'avait pas posé de question. Elle savait que je n'avais pas été en cours, évidemment, mon lycée appelait nos parents dès qu'ils remarquaient que nous manquions à l'appel, mais elle s'était contentée de me sourire, rien de plus.

J'ouvris doucement la porte et marchais à pas de loup jusqu'au lit pour me glisser sous les couvertures. Je me couchai sur le côté, face au mur, et elle ne tarda pas à venir m'enlacer, collant mon dos contre son ventre, ses mains caressant lentement ma peau et mes cheveux.

One more tryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant