One more try

Chapitre 58

343 jours avant.

Zayn

J'inspirai longuement une nouvelle fois avant de laisser l'air sortir lentement de mes poumons. J'étais assis dans ma voiture toujours garée dans le parking de ma résidence, n'osant même pas mettre de contact.

C'était aujourd'hui. Le rendez-vous avait été fixé à 11h, ce qui me rappelait bien qu'il ne s'agissait pas d'un évènement quelconque. Ella Fitzgerald ne se permettait aucune perte de temps, et les rendez-vous, réunions ou meetings organisés entre 10h et 19h étaient réservés aux producteurs, réalisateurs et autres divers partenaires du succès de « ses » artistes. Toute engueulade, précisions ou réclamations de notre part se faisaient habituellement à des heures indécentes qui ne convenaient à l'emploi du temps d'aucune personne sensée. Mais il ne s'agissait de rien de tout ça.

Voyant que l'heure tournait dangereusement vite, je pris mon courage à deux mains et démarrai. Il n'y avait aucune chance que j'évite cet entretien. Le contrat était signé et je savais qu'Ella ne se gênerait ni pour me le rappeler, ni pour me venir me chercher elle-même s'il le fallait.

Avant même que je ne sorte de chez moi, l'écran de mon autoradio, relié à mon téléphone par Bluetooth, m'indiqua un appel de ma supérieure. Je décrochai immédiatement et sa voix légèrement modifiée par le haut-parleur claqua dans l'air.

- J'espère que t'es en route.

- Oui, j'arrive, répondis-je en retenant un soupire

- Très bien. Fais le tour, les photographes se sont tous passé le mot et j'aimerais autant que tu ne sois pas vu.

- D'accord, acquiesçais-je

- Génial, à tout de suite, on t'attends.

Elle raccrocha sans plus de cérémonies, comme à son habitude, et je m'engageai dans les rues de Londres, suivant le « trajet de secours ».

Il y avait deux manières d'accéder aux bureaux de Modest !Management : la manière simple et habituelle, et l'autre. Celle où on pouvait être vus et l'autre, qui nous obligeait à passer par des rues peu fréquentées, voire inconnues pour rentrer par un portail plus ou moins inconnu du grand public et complètement opaque à toute intrusion indésirable.

Garé à l'abri des regards indiscrets, je sortis de ma voiture et entendis qu'effectivement, il y avait foule devant l'entrée principale.

J'entrai dans la bâtiment, déclinai mon identité – comme si c'était nécessaire -, indiquai que j'avais rendez-vous avec Ella Fitzgerald et on me donna le chemin à suive pour accéder à son bureau – comme si c'était nécessaire.

Je pris l'ascenseur et longeai le couloir jusqu'à la porte fatidique. Trois jeunes femmes munies de lunettes de soleil bien que nous soyons à l'intérieur attendaient. Est-ce que j'allais devoir les rencontrer, puis choisir ? J'espérais sincèrement que non. L'une d'elle me sourit et je tentai de lui répondre, bien que mon sourire aie dû plus ressembler à une grimace qu'à un signe amical, avant d'entrer.

Contrairement à ce que j'avais imaginé, nous n'étions pas que trois dans la pièce. Je me retrouvais face à Ella, Paul et David – notre responsable aka manager officiel – ainsi qu'à une femme que je ne connaissais pas, et à un dos.