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Tanya。

Je m'étais installée auprès de Jakob avec deux tasses fumantes et un paquet de biscuit.

— Je suis désolée, c'est tout ce qu'il y'avait dans les placards. Je chuchotais en m'installant sur le coussin face à la baie vitrée.

Il avait beaucoup neigé en seulement quelques minutes et j'avais proposé à Jakob de rester ici ce soir, cela me semblait dangereux de s'aventurer à descendre la montagne pleine de virage par un temps pareil. De plus, mon estomac ne l'aurait probablement pas supporté.

— Ce n'est pas grave, tout me va tant que tu es avec moi.

Je lui avais souris et ma main se retrouvais dans la sienne. Je savais que notre histoire était quelque peu compliqué mais je voulais franchir toutes ces épreuves avec Jakob. On observait la neige décorer le sol tout en goûtant à nos tisanes.

— Tu viens souvent ? Je demandais en mangeant un biscuit au chocolat.

— Ici ? Non, assez rarement. Juste quand je veux être à l'écart de tout le charabia qui peut y avoir dans ma vie. Quoi qu'il advienne, je ne vendrais pas cette maison, je ne la quitterais pas. C'est l'œuvre du travail compliqué de mon père et de ma mère, leur premier investissement. J'y ai beaucoup de souvenir, il faut que je me contente de garder mes beaux souvenirs et que j'oublie le reste n'est-ce pas ?

Tu as raison.

La pièce était à nouveau baignée dans le silence. Il s'était levé pour aller chercher quelque chose puis revenait pour s'asseoir à sa place, une guitare à la main.

— Tu sais en jouer ? J'étais étonnée.

— J'ai quelques bases, je prenais des cours quand j'étais plus jeune.

— Tu veux bien me jouer un morceau ?

Il me souriait pour toute réponse.

Les sont qui s'échappaient des cordes me transportaient dans un univers parallèle. Jakob semblait s'épanouir, jouer de cet instrument lui permettait de s'évader. Certains y parvenait grâce aux livres, d'autres grâce aux films, Jakob lui, c'était sa guitare. Ses yeux suivaient le mouvement de ses doigts, il n'avait même pas fait une fausse note. À la fin de sa prestation, je l'applaudissais et essayais même de siffler. Il avait rit, pour la première fois depuis longtemps et j'étais encore tombée sous son charme tout en riant moi aussi. Vous savez certaines personnes ont des rires qui sont transmissibles, qui, en les entendants, vous contaminent, vous vous mettez à rire aussi, Jakob avait cette spécificité.

— Tu sais pourquoi je rigole ? Il me lançait en gonflant ses joues.

— Parce que je n'arrive pas à siffler?  Je tentais.

Il secouait la tête en désapprouvant.
— Parce que tu es comme une petite fille qui ne sait pas manger.

Je ne comprenais pas pourquoi il me disait cela, pourtant je n'y avais pas de miettes sur le sol...

— Il faut que j'arrange ça, il continua.

Il avait déposé l'instrument non loin de lui puis avait déposé une main sur ma nuque et de l'autre, il m'avait rapproché à lui par ma taille.

— Qu'est-ce que tu fais ? Qu'est-ce j'ai ? J'étais septique.

Il ignorait complément mes paroles et il penchait la tête en réduisant l'écart entre nous. J'avais enfin compris la nature du problème, je m'apprêtais à le lui dire mais ses lèvres me coupaient dans mon élan. Sa main sur ma nuque, ses lèvres s'écrasaient timidement sur les miennes alors que je fermais les yeux. Sa douceur me surprenait et lorsque sa langue entrait en contact avec la mienne, une fois encore les dragons faisaient la guerre dans mon estomac, ma main s'accrochait sur le col de sa chemise avec difficulté alors que je me retrouvais à califourchon sur lui. Nos langues dansaient et mon coeur battait tellement fort que j'avais peur qu'il l'entends.

Son autre main sur mon dos, il jouait avec mes cheveux qui se retrouvaient entremêlés par ses doigts. Un son rauque fuyait de sa gorge et je me détachais à contre coeur de ses lèvres pulpeuses.
On reprenait nos respirations, des sourires scotchés sur les lèvres. Une fois que j'avais gouté à ce fruit interdit, je n'arrivais plus à m'en défaire. Mes regards étaient encore braqué sur ses lèvres et c'est son intervention qui me déconcentra.

— Tu n'as plus de chocolat maintenant, il me disait en passant son pouce sur mes lèvres.

J'aurais espéré en avoir encore pourtant...

Le corps et les joues en feu, je décidais de lui poser une question qui me brûlait le coeur depuis ce matin.

— Jakob..

— Hmm ?

— Tu sais ce matin tu parlais avec ton père, de nous, fin...De, de la gestation pour autrui.

Il avait encadré mon visage de sa main et me regardait droit dans les yeux.

— Je pense que tu n'as pas compris quelque chose.

— Qu'est-ce que c'est ?

— Je veux avoir un enfant seulement avec toi, je veux un enfant de toi et de moi. Si on ne peut pas, ce n'est pas grave. Il n'y aura pas d'héritier ou de je ne sais quoi et point barre. Toute cette histoire m'a apprit que ce qui importait en réalité, c'était la santé. Tant que tu es en bonne santé auprès de moi, c'est ce qui est le plus important pour moi.

J'avais déposé ma tête contre son torse, j'étais tellement chanceuse d'avoir cet homme qui m'aimait de tout son âme...

Avis ? 🫶

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