TANYA。
Je descendais rapidement les escaliers en jetant quelques coups d'œil sur ma montre. Je pouvais me permettre de faire un petit déjeuner, j'avais encore le temps.
Je m'installais en face de mon « colocataire », il lisait son journal en sirotant son café, il jetait des regards remplis de sous entendus alors que je prenais mon jus d'orange.
— Tu sors dehors aujourd'hui ?
— Oui, je n'ai pas le droit ? Je ne suis pas dans une prison à ce que je sache, je rétorquais.
— J'aimerais juste que tu me préviennes à partir de maintenant, que je te cherche pas à l'autre bout du monde.
Je soupirais.
— Tu connais très bien la raison pour laquelle je reste ici.
Il pliait son journal et le jetait sur le côté de la table.
— Au fait, où en est-tu ? Tu as réussis à récupérer ma maison ? Je demandais.
Je le voyais regarder son téléphone, il s'empressait de récupérer son sac d'ordinateur en cuir et se levait de la table.
— On en reparle plus tard, je suis pressé.
Je récupérais mon sac de sport noir et quittais aussi le domicile, j'avais l'impression qu'il m'évitait ces temps-ci, je me demandais s'il avait perdu le peu de neurones qui lui restait à cause de l'accident.
On tombait nez à nez avec Michael, ce dernier paraissait surprit de voir Jakob en face de lui.
— Je suis venue récupérer Tanya pour son premier jour de travail, il annonçait en souriant.
Jakob mettait ses lunettes et l'ignorait totalement, il était tellement hautain, il m'énervait.
Alors qu'il était devant sa voiture, j'accourais vers lui et lui prenait l'avant bras.— Tu peux au moins le saluer, c'est la moindre des choses. Que tu le veuilles où non, Michael était comme un membre de ma famille, alors arrête ça.
Il s'approchait de moi et me chuchotait à l'oreille alors que je faisais un pas en arrière.
— J'ai oublié qu'il était « presque » ton petit-ami avant que tu ne gâches tout.
Il jetait un œil à Michael puis montait dans son tracteur, énervée comme je suis, j'avais mise un coup de pied sur son pneu. Mais il était intacte, c'était plutôt mon pied qui était en souffrance.
— Je te déteste sale connard, je criais, sa voiture avait déjà disparu.
— Allons-y, Michael me prenait par la main et me fit monter dans sa voiture.
— On pouvait aussi emprunter la mienne, je lui fis savoir.
— Laisse faire le chauffeur.
Le trajet se passait dans la joie et la bonne humeur, il m'avait tellement manqué, son positivisme, sa façon d'être, je me sentais de nouveau comme avant. Comme si tout était entré dans l'ordre, que mon père nous avait jamais quitté...
— Michael, après les cours, on peut faire un tour à la maison ? Juste pour s'assurer que tout est dans l'ordre.
J'avais tellement peur que ces pestes vendent les affaires de papa, je n'avais pas pu les récupérer le jour où elles m'ont mises à la porte.
— Bien sûr, ne t'en fais pas.
~
— Michael, merci de m'avoir accompagnée jusqu'ici, tu devrais rentrer.
Le sac sur l'épaule gauche, je m'étais baissée à la hauteur de sa vitre.
— Non, tu es folle ? Et si elles essayent de s'en prendre à toi ? Il s'inquiétait en détachant sa ceinture.
— Tu as oublié que je suis professeur dans un club de combat, je lui montrais mes petits biceps.
Il soufflait.
— Tu m'appelles s'il y a un soucis.
Je lui levais mon pouce en l'air et il faisait une marche arrière pour quitter la rue.
Je poussais le portail de la maison et la tristesse m'envahissait, elle était incompressible. Toujours présente quelque part dans mon coeur mais je n'arrivais pas à réduire la douleur que cela me provoquait.Dans le jardin, je me souvenais de nos souvenirs, de moi, ma mère et mon père faisant du jardinage. Ma mère adorait les roses et c'est pourquoi mon père en avait planté dans tout le jardin. Mais dorénavant, personne ne s'était occupé, n'en avait prit soin, donc elles étaient toutes fanées. Quelques feuilles se trouvaient même sur le sol.
Je prenais une grande inspiration et montait près de la porte, un message était affiché sur la vitre de celle-ci : Vendu.
Ces pestes avaient vendus la maison et s'étaient tirés avec l'argent. Mais à qui l'avaient-elles céder ? Et depuis quand ? Avaient-elles ce droit ?
J'essayais de pousser la porte mais celle-ci ne s'ouvrait pas. J'allais sonner chez ma voisine, le cœur battant à une vitesse infernale.
— Tanya ! Ça faisait longtemps que nous nous étions pas vus, comment tu vas depuis ?
La femme aux cheveux bouclés blanc qui se tenait près de moi était la femme la plus vieille de la rue, âgée de quatre-vingt ans, elle habitait avec son mari et son chien, elle était l'ex propriétaire de la maison avant qu'elle n'appartienne à mes parents.
— Je vais bien Adeline, j'ai vu que ma maison s'était vendu, tu sais depuis combien de temps ? Tu as déjà croisés le nouveau propriétaire ? Je la mitraillais de questions.
Elle laissait son livre sur la commode de son entrée.
— Je l'ai déjà croisée, c'est un jeune, il a les cheveux brun mais je ne lui ai pas parlé, cela doit faire quelques semaines déjà que la maison a été racheté, elle m'expliqua.
— Et les affaires à l'intérieur, sont-elles partis avec ma sœur et ma belle-mère ?
— Non, il me semble qu'elles ont juste prises leurs valises.
Cette histoire m'avait l'air de plus en plus étrange, ce qui était le plus bizarre c'est que Jakob pouvait être dans le coup, il est possible qu'il ai récupérer la maison mais alors pourquoi ne m'a-t-il pas prévenu tout ce temps ? Pourquoi ferait-il durer ce mensonge ?
Je remerciais Adeline et quittais les lieux, je me rendais dans le premier arrêt de bus, la tête pleine de questions et surtout une colère aussi grande que le Mont-Fuji. J'avais l'impression d'être trahie, trompée. Qu'est-ce que je pouvais bien attendre ? Mes parents m'avaient tant répété de ne faire confiance à personne, mais naïve comme je suis, je tombais dans le panneau à chaque reprise.
Avis ? ❤️
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Liars
RomanceTanya, hôtesse de l'air, âgée de trente ans a complètement abandonné l'idée de tomber amoureuse. Elle ne l'avait jamais été, même durant son adolescence, ce n'était pas maintenant que l'amour allait sonner à la porte, elle en était convaincue. Alors...