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TANYA。

— Tu as fini de ranger tes afffaires ? Me demandait la voix à l'autre bout du fil.

Je souriais en prenant un cintre entre les mains, le téléphone étant sur le haut parleur.

— J'y suis presque !

— Tanya, dis-moi comment tu es parvenue à les expulser, c'est ce con qui t'as aidé n'est-ce pas ?

Jakob entrait dans la pièce, un sac à la main, il semblait offusqué par notre conversation mais surtout par les propos que tenait Michael.

— Je te rappelle plus tard.

— Je vais cogner ce bouffon un jour, il lâchait le sac sur le bureau et croisait les bras.

— C'est bon Jakob, il a juste peur pour moi, c'est mon ami c'est tout.

Il s'asseyait sur la chaise et m'observait entrain de faire mon rangement.

— On se comprends entre mec, pour toi c'est un ami, mais pour lui c'est tout autre chose, il m'aiguillait.

Je m'étais approché de lui et avais posé une main sur ses cheveux.

— Ne me dis pas que tu es jaloux, tu es un enfant ?

Il m'avait tiré par le bras et je me retrouvais sur ses genoux, le fauteuil à roulette se décalait légèrement.

— Et si je le suis, qu'est-ce que tu comptes faire ? Je pensais que tu commençais à m'aimer.

Pourquoi est-ce qu'il me regardait ainsi ? Essayait-il de me faire perdre les moyens ? Ou voulait-il sincèrement entendre des mots sortir de ma bouche ?

— Je...

Il me déposait un baiser sur les lèvres. Puis il se levait en me laissant planté au milieu de la pièce.

— Je sais que tu me détestes, je vais aller chercher les cafés, il m'avait fait un coin d'œil avant de fuguer.

Oh non, je crois qu'il a compris que je suis tombée amoureuse de lui.

Je rangeais mes bouquins dans la bibliothèque quand je le sentais m'enlacer par derrière.
Il me chuchotait des mots aux oreilles, je frissonnais.

— Tu me dis s'il y a quoi que ce soit qui te gêne, d'accord ?

Je lui répondais rapidement alors que mon coeur frappait fortement dans ma poitrine.

— Il me manque un livre, je sais pas où je l'ai mis...

Je l'entendais rire dans mon dos.
— C'est le livre qui apprends l'amour ?

— Comment tu sais ça ? Je lui lançais alors qui me tendais un verre de café.

— Je te l'ai emprunté.

— Quoi ? Mais tu sais que j'y ai écris des choses à l'intérieur, c'est comme un journal intime pour moi !

Il buvait son café tranquillement sans me répondre, il avait son sourire en coin habituel et un détail attirait mon attention.

— Pourquoi sur ta tasse c'est écrit monsieur ?

— Je suis un homme non ?

Je regardais sur ma tasse et lisais « madame »

— Jakob, ce sont les gens mariés ou en couple qui font ce genre de choses...

En plus je trouve cela tellement puéril, qui est-ce qui se cache sous ces airs de dure à cuire ?

— On est en couple non ?

— Vraiment ? Un vrai couple et pas pour de faux ?

— Tu sais depuis longtemps que j'éprouve des sentiments pour toi et tu commences toi aussi à m'aimer, alors on peut dire qu'on forme un couple non ?

Je me suis longtemps battue contre moi-même, j'en suis arrivée à la conclusion que deux sentiments pouvaient coexister dans un même cœur. Une partie l'aimait, l'appréciait alors que l'autre, le détestait, le méprisait. Je ne pouvais ignorer la vérité qui était mis à nu, ma rencontre avec lui avait bouleversé ma vie, ma famille, tout ce que je croyais avoir accompli, toutes ses montagnes russes que j'avais subies, je pensais que ça allait en valer la peine, mais je m'étais détrompée. J'avais rapidement comprise que malgré tout mon acharnement, mes efforts, il y avait une force supérieur qui contrôlait mon existence à sa guise. C'était ce qu'appelait couramment les autres, le destin.

Je me suis intégrée dans le crâne que chaque événement vécu a une raison derrière elle, je ne cherche même plus à trouver un sens à ma vie. La vie est abstrait, lui trouver un sens serait un complet non-sens.

— Si tu es encore un peu perdue, disons que je suis en période d'essai d'accord ? Si tous ce passe bien tu m'embauche, il ajoutait sur un ton d'humour.

Nos petits doigts se liaient et le marché était conclu.

Tellement j'étais préoccupée par mon déménagement, je n'avais pas remarquée que ses phalanges étaient abîmées et saignaient, il retirait rapidement sa main pour la passer dans ses cheveux comme de rien n'était.

— Tu t'es battu, je concluais.

Il s'en allait déballer le paquet de cintre, m'ignorant totalement.

— Avec qui tu peux bien avoir des différends ? Je le questionnais tout en traversant la maison pour aller chercher une trousse de soin.

Je l'entendais marmonner  des mots mais ils étaient complètements incompréhensibles.
J'avais imbibé le coton de lotion cicatrisante et l'appliquais sur ses plaies. Il m'observait faire et son regard pesant sur moi me gênait petit à petit.
Mon ventre coulait gargouiller mais je me contenais comme je pouvais.

— Ça lui apprendra, pour qui est-ce qu'il se prends pour lever la main sur toi ?

Mon dieu, il s'est bagarré avec son frère à cause de moi. Son frère, alias mon ex. Je trouvais cette situation tellement ironique, comment...comment de tout les hommes sur terres pouvais-je tomber sur le frère de mon ex ? Comme s'il n'y avait pas assez de monde sur terre !

— Tu n'avais pas à frapper Aston, je peux très bien me défendre, je te rappelle que j'enseigne les cours de combat, si je voulais le fracasser je l'aurais déjà fais.

Il m'avait pris la main.

— Et je peux te demander pourquoi tu ne l'as pas fais ? Regarde-moi ça, il décalait une mèche de cheveux et touchait mon cou.

Je me regardais dans le miroir sur pied, en effet, la marque qu'il m'avait faite était toujours là.

— Je ne veux plus que tu encaisses tout toute seule, je suis là maintenant et je te protégerais tu as compris ? Je m'en fiche si je dois être son ennemi, je le serais, ce ne seras pas difficile pour moi d'agir de la sorte. C'est pas comme si on s'entendait à merveille...

Ses yeux noisettes ne me quittaient plus.

— Je ne veux pas te séparer de ta famille.

— Ne t'en fais pas pour ça, je n'ai plus de famille depuis que mon père a trompé ma mère avec sa meilleure amie. Si je leurs rends visite, c'est uniquement pour ma pauvre mère.

Aujourd'hui, j'avais vu une nouvelle facette de Jakob. Il s'était habitué à sa solitude et malgré que sa famille soit en vie, il les avait enterrés depuis bien longtemps. Désormais pour lui, que deux personnes comptaient, sa mère...et moi.


Avis ? ❤️

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