Chapitre 24: Katsu.

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3 mois plus tôt.

La première fois que je vis Amy, elle ne me parut pas intéressante, elle semblait être trop coincée, trop innocente, trop fragile...

Pourtant, elle m'observait -alors qu'elle était dans ma voiture- pendant que Sora me faisait le rapport de sa dernière mission. Elle ne détournait pas le regard, mes yeux croisèrent les siens et elle devint rouge. Elle devait penser que je ne la voyais pas, trop innocente, trop fragile.

Pas un mot durant le trajet, juste le bruit de la pluie qui tambourinait sur le pare-brise de la voiture et sa douce odeur qui embaumait l'habitacle.  Un regard en coin, je l'observais, elle était belle, ses cheveux encore humides collaient à son visage, à son cou. Ses yeux étaient d'un bleu profond, sa peu claire, et son visage fin. Elle était stressée, angoissée. J'adorais provoquer ça chez les gens, les voir mal à l'aise, voir dans leurs yeux qu'ils avaient envie de me fuir. Je voulais savoir si son âme pure allait me résister ou faillir comme toutes les autres. Je la voyais comme une proie une distraction. Je ne faisais aucune différence entre les amies de ma sœur et les autres.

- Merci beaucoup de m'avoir ramené. Disait-elle d'une faible voix.

Je voulais faire monter la pression, voir la panique dans ses yeux, car ça, c'est ce qui me rendait vivant. Je verrouillais la portière, et vis dans ses yeux cette panique qu'elle tentait de dissimuler. Putain, j'adorais ça.

- Est-ce que tu as entendu ma conversation au téléphone ? Demandais-je d'un ton menaçant.

- Non...

- Alors pourquoi est-ce que tu m'as fixé pendant mon appel ?

- Ce n'était pas pour ça, je me suis juste dit que tu allais tomber malade sous cette pluie glacée, rien de plus je te promets.

Elle s'inquiétait vraiment ? Non, c'était une excuse pour ne pas admettre qu'elle me matait. Elle devait se demander où je voulais en venir, je ne le savais pas moi-même, je voulais juste voir ses réactions, est-ce qu'elle allait me laisser la baiser comme toutes les autres ?                         

- Tu devrais t'inquiéter pour toi avant de t'inquiéter pour les autres. N'as-tu pas peur, seule avec moi dans cette voiture, avec personne à l'horizon ?

Je m'approchais de son visage, j'entendais les battements de son cœur qui s'accéléraient et sa respiration qui se faisait de plus en plus difficile, on y était presque, la panique commençait à la submerger petit à petit.

Pourquoi est-ce que je devrais avoir peur ? Me demanda-t-elle, d'une douce voix.

- Ne fais pas l'innocente, tu sais où est-ce que je veux en venir. Tu ne me connais pas, tu ne sais pas ce que je suis capable de faire. Je me rapprochais encore plus. 

- De quoi est-ce que tu parles ?

- Je suis sûre que tu as l'habitude de te faire sauter par tous les hommes que tu croises, la façon dont tu me regardais tout à l'heure sonnait comme une invitation. Dis-je en posant ma main sur sa cuisse.

Elle ne devait pas avoir connu beaucoup d'hommes, je le savais, mais je voulais la provoquer, l'énerver. Son regard était vide, mais sa respiration se faisait toujours plus rapide.

- Tu te prends pour qui au juste ? Tu ne m'attires absolument pas, je ne voudrai jamais d'un homme comme toi, tu me dégoutes. J'aimerais sortir de cette voiture et rentrer chez moi.

Sa réaction me surprit, je m'attendais à ce qu'elle se laisse faire, ou à ce qu'elle me gifle ou crie, mais au lieu de cela, elle avait gardé son calme, elle me fixait avec ses prunelles aussi bleues que l'océan.  Tu me dégoutes. Je retirais ma main de sa cuisse tout en ne la lâchant pas du regard. Mon corps se mit à ressentir des fourmillements, elle était intéressante finalement.

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