Introduction:

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- Je t'aime

- Ne dis pas ça. L'amour exige l'amour ; il est impossible de préférer sans vouloir être préféré. Vivre dans l'amour sans souffrir est impossible. L'amour est plus beau quand il est impossible, l'amour le plus absolu n'est jamais réciproque.


Je n'ai jamais trouvé de sens à ma vie, et je le cherche encore aujourd'hui. Avant d'arriver à Tokyo, je ne trouvais aucun intérêt aux activités basique de la vie, se sociabiliser, avoir une vie de famille, occuper son temps... La seule chose que j'aimais faire était d'étudier, être dans ma bulle, ne penser à rien et apprendre de nouvelles choses, c'était comme une sorte d'échappatoire. Ce qui me tenait le plus à cœur c'était la réussite de mes études, je venais de terminer ma deuxième année en licence de droit. Depuis petite je savais que le droit était une vocation faite pour moi. À 10 ans seulement, mon rêve était déjà d'être juge. Je ne voulais pas que comme moi d'autres enfants aient à subir la colère de leurs parents.

Ma mère est morte à ma naissance, je ne l'ai donc jamais connu. Je pense que c'est son décès prématuré qui a poussé mon père à me haïr.

Par chance, un an après la mort de ma mère, il s'est remis avec son ex-femme, c'est elle qui m'a élevée, comme sa propre fille. Elle avait aussi eu deux enfants plus âgés de deux ans avec mon père, des jumeaux, une fille nommée Stella et un garçon nommé Kaïto. Malheureusement ma belle-mère est repartie vivre au Japon à mes 10 ans, elle ne supportait plus le comportement violent de mon père, il s'était mis à boire et à jouer. Si elle avait pu m'emmener avec elle, elle l'aurait fait, mais aux yeux de la loi, c'était illégal.

Après son départ j'avais à peine 9 ans. Mon père à commencer à boire de plus en plus, chaque soir il était absent ou inconscient sur le canapé. Sa haine envers moi avait aussi augmenté. Il avait pris l'habitude de me battre et de me hurler dessus quand j'oubliais de lui acheter ses fameuses bouteilles, il voyait l'alcool comme étant l'aspirine de son âme. Je me souviendrai toujours du jour où il m'a frappé tellement fort et tellement longtemps que je n'ai pas pu sortir de la maison pendant au moins un mois, mon visage était déformé, et certaines de mes cotes devaient être cassées.

C'est moi qui faisais les courses, le ménage et qui me chargeait de toute la partie administrative.

Ma belle-mère inquiète de me savoir seule avec lui m'appelait régulièrement. J'ai toujours fait en sorte de paraitre heureuse et d'avoir une vie confortable. Je n'avais même pas de lit, je dormais sur un vieux matelas à même le sol. Si elle avait su dans quelle situation je vivais elle en aurait été malade, c'est pour cela que je n'ai jamais rien laissé transparaitre, jouer la comédie était devenue pour moi un jeu d'enfant.

Je me surprenais souvent à penser à ma vie d'avant, il arrivait que les jumeaux me manquent. J'étais très proche d'eux, j'adorais voler les affaires de ma sœur Stella pour l'imiter, avec mon frère nous partagions une relation plus bienveillante et protectrice.

Je suis restée chez mon père jusqu'à mes 19 ans, un soir alors que je rentrais de la fac et que je m'apprêtais à lui annoncer l'obtention de ma deuxième année, il m'ordonna, avec violence, de quitter les lieux avant de m'asséner plusieurs coups dans l'estomac. Il me balança un sac qu'il avait au préalable rempli d'affaires. Il empestait l'alcool. Ces dernières indications furent de me rendre à Tokyo pour aller vivre chez ma belle-mère, puis il me jeta violemment en dehors de la maison, me balancent un billet d'avion. Ma mère fut prévenue pendant que je me trouvais dans l'avion.

Si j'avais su ce qu'il allait m'arriver une fois là-bas, j'aurais remercié et serré mon père dans mes bras pour la première fois de ma vie.

Regarde-moi !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant