Regarde-moi !

Chapitre 35 : Tout remettre en question.

 Amy

Nous étions allongés sur le lit, face à face, nu, recouverts par de simples draps blancs, à nous observer en silence. Nos respirations étaient accordées, et les battements de nos cœurs aussi. C'était calme et reposant, le temps semblait s'être arrêté.

- Merci, dis-je en brisant le silence.

- Pourquoi ?

- Merci de m'avoir permis de voir une partie de toi, même si elle est infime. Merci de m'avoir fait confiance.

Un léger sourire se dessina sur son visage.

- C'est plutôt à moi de dire ça.

Il caressa mes cheveux, puis mon front et il fit enfin glisser ses doigts sur ma joue. Il était doux et j'aimais ça. Mais je devais quand même m'assurer d'une chose avant de laisser mes sentiments pour lui prendre le dessus quit à briser cet instant de bonheur.

- Est-ce que tu vas m'abandonner de nouveau, demandais-je.

Je devais lui poser cette question parce que je savais que c'était une possibilité. Après tout, Katsu était un électron libre.

- Tu connais déjà la réponse.

- Je veux te l'entendre dire, je veux que sa sorte de ta bouche, je ne veux pas que ce soit juste une supposition.

Je savais et avais toujours su que cette relation serait bancale et souffrir était une option.

- Je dois régler certaines choses. Et je ne peux rien te promettre pour l'instant, dit-il en s'allongeant sur le dos.

- Quels genres de choses ?

- Je te dirais tout une fois que le problème sera réglé.

On en revenait toujours à la même chose. Il ne voulait toujours pas me parler.

- Pourquoi est-ce que tu fais ça ? Tu n'as pas encore compris que tu pouvais me parler ?

Il ne me répondait pas et ça me rendait folle. Je sentais une boule se former dans ma gorge alors que mes yeux commençaient à me bruler.

- Tu as promis que tu ne me ferais plus souffrir. Tu n'as qu'une chose à dire. Pourquoi est-ce que c'est si compliqué ?

Toujours aucune réponse.

- Regarde-moi au moins !

Je commençais à élever la voix. Il n'avait qu'à me dire « non je ne t'abandonnerais plus ». Qu'est-ce qu'il pouvait bien se passer dans sa tête à cet instant.

- Ça suffit, j'en ai marre, dis-je en me levant du lit.

J'attrapais un caleçon et un tee-shirt noir dans son armoire et les enfilais rapidement avant de me diriger vers la porte. Mais il se leva pour attraper mon bras.

- Je suis désolé, il chuchotait presque. Je n'ai pas réfléchi aux conséquences de mes actes.

Qu'est-ce qu'il essayait de me dire ?

- Je n'aurais pas dû te salir ce soir, continua-t-il. Je me suis laissé emporter.

- De quoi tu parles ? Tu ne m'as pas salie, tu m'as fait passer un des plus beaux moments de ma vie.

- J'ai cru pendant un court moment que j'avais droit au bonheur moi aussi, mais c'est faux.

Sa voix était devenue plus sombre. Je n'arrivais pas à parler, je l'observais juste en silence se rhabiller. Des larmes se mirent à couler le long de mes joues. Comment avait-on pu passer, si rapidement, du paradis aux enfers ?