Chapitre 32 : Un ami.

2.2K 102 7
                                    

Katsu

            Je n'avais plus le droit d'exercer un quelconque pourvoir sur elle, la toucher et la désirer m'était interdit. Je n'avais pas le droit de vouloir la posséder, alors que je n'avais même pas été capable de la protéger. Je ne pouvais qu'observer en silence sa beauté. Elle me détestait, me haïssait et elle voulait que je souffre autant qu'elle avait souffert. Je ne pouvais pas lui en vouloir, je méritais le dégoût qu'elle ressentait pour moi. Je m'étais fait la promesse de ne plus la tourmenter parce que c'était devenu une personne qui comptait à mes yeux. Mais voir un homme la toucher devant moi si rapidement était trop prématuré. Seulement un mois s'était écoulé depuis que j'avais décidé de m'éloigner d'Amy. Cet homme, qui la dévorait comme si elle lui appartenait, prenait ma place et lui faisait tout ce que je ne pouvais plus lui faire ressentir. Il pouvait la toucher, sentir son parfum si enivrant, l'embrasser, lui parler et même lui faire découvrir le plaisir charnel qu'apporte le sexe sans que je n'aie mon mot à dire. Mais ce qui me torturais le plus c'était le regard qu'elle portait sur moi lorsque cet homme la touchait. Si je ne m'étais pas fait toutes ces promesses, j'aurais tué cet homme sur le champ, et le regard provocateur qu'elle m'adressait me mettait dans une colère noire. Je ne ressentais pas de dégoût, parce qu'aucune de ses actions n'aurait pu me faire éprouver une telle chose mais, sur le moment je la haïssais. Je la haïssais pour deux raisons : la première était qu'elle avait désormais un pouvoir sur moi et la deuxième, était sa conscience totale de ce pouvoir et le fait qu'elle s'en serve pour me faire souffrir à mon tour. Je voulais, qu'elle aussi, ressente la même chose que moi, alors j'avais utilisé Hana et son ami pour lui montrer que moi aussi je n'avais plus besoin d'elle, mais ça ne semblait pas l'énerver. Elle se jouait de moi comme je m'étais joué d'elle au début de notre rencontre, et elle semblait prendre du plaisir à me défier.

- Tu ne veux pas qu'on rentre ? Demanda Hana, on sera mieux chez toi pour s'amuser tous les trois.

- Non, je reste ici, rentrez si vous voulez, je vous rejoindrais plus tard.

J'avais arrêté de regarder Amy quelques secondes mais, cette petite inattention avait suffi pour qu'elle disparaisse de mon champ de vision, l'homme aussi avait disparu. Un déferlement de colère, de frustration et de doute avait envahi mon esprit, je me posais mille questions alors que je les cherchais dans la foule. Sans m'en apercevoir j'avais dérogé à la première de mes promesses, ne plus intervenir dans ses choix. Je la vis, seule, innocente et si belle, au milieu de toutes ces personnes. Elle semblait désorientée, elle ne m'avait pas vu alors que je me trouvais à seulement quelques centimètres de son visage. Une femme la bouscula en dansant et elle perdit l'équilibre, je la rattrapais de justesse avant qu'elle ne s'accroche, difficilement, à moi. Son regard était vide, son corps brûlant et ses jambes tremblantes, si je ne l'avais pas aidé à se tenir debout elle se serait effondrée sur le sol. Combien avait-elle bu de verres pour se retrouver dans cet état ?

Dehors, une pluie battante s'abattait sur nous, je la pris alors dans mes bras pour la protéger le plus possible et pour qu'elle n'ait plus à marcher.

- Combien de verre est-ce que tu as bu ?

- Deux, dit-elle d'une faible voix.

- Si tu dis la vérité alors c'est que tu as été droguée. Est-ce que quelqu'un t'a offert un verre ?

- Oui, Dario.

- C'est le même enfoiré qui t'a touché ?

- Oui... Je suis désolée, dit-elle en pleurant.

- C'est moi qui suis désolé.

Je reconnaissais parfaitement les symptômes de la drogue qu'elle avait ingérée, c'était sans aucun doute du GHB. Je devais vite la sortir d'ici et l'aider à faire disparaître la drogue que son corps avait absorbée. J'aurais dû, encore une fois, intervenir plus vite.

Regarde-moi !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant