Chapitre 3: Stabilité retrouvée.

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Ce matin-là, j'étais motivée, j'avais pris soin, la veille, de préparer tous mes papiers, ils m'attendaient dans une pochette sur mon bureau. J'avais aussi sélectionné, avec précaution, ma tenue. J'avais choisi de porter une petite jupe noire plissée avec des collants, un joli pull couleur crème ainsi qu'une paire de basket blanche. Avant de partir, un petit tour rapide dans la salle de bain, et j'étais enfin prête à partir. Il ne me manquait plus qu'à mettre ma doudoune pour affronter le froid de l'hiver.

- Bonne chance ! Je suis sûre qu'ils vont t'adorer, tu vas être acceptée. Dit Stella.

- Merci, j'espère juste ne pas me perdre sur le chemin.

- Mais non, ne t'inquiète pas, à tout à l'heure !

Kaïto dormait encore, et à ce que j'avais compris, certains de leurs amis avaient dormi à la maison. C'était donc avec la plus grande discrétion que je quittais les lieux.

Après m'être trompée trois fois de station de métro, j'arrivais enfin à la faculté. Elle était vraiment très imposante, et son architecture victorienne dénotait totalement avec celle de Tokyo. En voyant l'immense bâtisse qui se dressait devant moi, je redoutais encore une fois de me perdre dans ces grands et interminables couloirs.

J'avais toujours comme une boule d'angoisse dans le creux de mon estomac, m'adapter dans un nouvel endroit avait toujours été compliqué pour moi, je le voyais comme un défi à relever.

- Tu sembles perdue ? Dit une douce voix derrière moi.

C'était une jeune femme qui s'adressait à moi, elle était très jolie, elle avait de beaux yeux noisette, et un visage fin qui respirait la douceur.

- Ça se voit tant que ça ?

- Oui, c'est même flagrant, je me présente Hinata Tanaka. Dit-elle enjouée tout en me tendant la main.

- Enchantée, Amy Muller. Répondais-je timidement, lui rendant son geste.

- Dis-moi ce que tu cherches, ce labyrinthe n'a plus de secrets pour moi.

- Je cherche l'administration.

- On n'est pas loin, je vais te montrer ou c'est, suis-moi.

- D'où est-ce que tu viens ? Demanda-t-elle.

- De France.

- J'en étais sûr ! Tu parles vraiment bien japonais mais ton léger accent de trahis, et puis c'est rare de voir des yeux bleus comme les tiens. Ils sont très beaux.

- Merci...

Après de longues minutes à attendre, j'avais enfin pu obtenir une entrevue avec le directeur de l'établissement, tout c'était très bien déroulé, il m'avait fait attendre encore quelques minutes puis m'avait donné une réponse positive. Je pouvais commencer les cours à partir de la semaine qui suivait. Hinata avait attendu tout ce temps avec moi, nous avions discuté un long moment, de son parcours scolaire, de ses envies de voyager ainsi que de ses motivations. J'en avais retenu que c'était une personne très gentille et très énergique. Par chance, elle avait le même âge que moi. Une pensée jusque-là nouvelle se mit à germer dans mon esprit, étais-je en train de me faire une amie ? Elle avait réussi à me mettre à l'aise directement, c'était surement dû à sa bonne humeur communicative. Hinata avait gentiment proposé de m'attendre le lundi matin avant d'aller en cours. Nous avions échangé nos numéros pour s'organiser.

- Merci beaucoup, sans toi je serais encore en train d'errer dans les couloirs.

- Je t'en prie ! Je te présenterai mon amie Yumi, je suis sûre que vous allez bien vous entendre ! Je te dis à la semaine prochaine, je dois aller en cours, bisous. Dit-elle en s'éloignant et en me faisait signe de la main.

- À la semaine prochaine !

En rentrant à la maison, je m'empressais de raconter la bonne nouvelle à Stella et Kaïto, et accessoirement à leurs amis qui squattaient encore le canapé du salon.

- C'est super ! Je savais que tu allais être accepté, t'es une vraie intello de toute façon. Dit Stella.

- Pourquoi est-ce que tu t'embêtes encore à étudier, fait comme nous travaille. Répondit Kaïto d'un air désinvolte. Sinon je suis quand même fière de toi, ils t'on laissait rentrer sans rien dire ?

- Ben oui pourquoi ?

- Parce que t'es pas plus grande qu'un collégien. Il dit ces mots en m'ébouriffant les cheveux.

- Ah Ah Ah, très drole, t'as cherché longtemps dans t'a petite tète avant de la sortir celle-là ! Répondais-je en lui donnant un coup dans l'estomac.

- Mais c'est qu'elle mordrait la petite. Ajouta-Sora, leur ami si imposant.

- Non mais c'est pas vrai, vous allez vous liguez contre moi ou quoi !

Il me tira la langue avant de décrocher son téléphone, après une courte discussion avec son interlocuteur il déclara :

- On doit y aller, le patron nous attend, tout le monde est déjà sur place, Stella, tu peux rester là si tu veux.

Tout le monde quitta les lieux précipitamment, on pouvait alors entendre le son des motos rugir jusqu'à l'intérieur de la maison. Stella était donc restée avec moi, nous avions passé un après-midi à se raconter des potins, à prendre soin l'une de l'autre, un après-midi comme je n'en avais jamais passé. J'avais trouvé ça plutôt agréable. En fin de soirée, nous avions regardé un film d'horreur, puis l'heure de se coucher était arrivée. J'avais entendu Kaïto rentrer vers une heure du matin. Qu'est-ce qu'ils avaient bien pu faire à une heure si tardive ? J'avais pris la décision de l'interroger le lendemain matin. 

Regarde-moi !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant