𝐋'𝐚𝐦𝐨𝐮𝐫 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐮𝐱 𝐥𝐚𝐧𝐠𝐮𝐞𝐬 | 𝐁𝐚𝐣𝐢 𝐱 𝐑𝐞𝐚𝐝𝐞𝐫

Chapitre 1

Mai 2005, un appartement dans Paris

Point de vue de T/p

Ce sont mes dernières minutes dans ma chambre avec mon chat, Gertrude. Je suis allongée sur le sol, la tête posée sur mon sac à dos et la boule de poils est sur mon ventre, en pleine sieste. La pièce est complètement vide, tout comme le reste de l'appart. Nos meubles sont dans un avion actuellement, ça fait vide. Ma mère a décidé qu'on allait déménager au Japon il y a quatre mois seulement, heureusement que je n'étais pas particulièrement attachée à mon collège, j'avais pas d'amis de toute façon. Elle nous a dit que c'était pour son boulot, une nouvelle opportunité pour ses livres et que découvrir un autre pays serait une expérience incroyable pour nous. Pas besoin de se casser là-bas pour découvrir un autre pays, la Belgique c'est moins loin et au moins ils parlent le FRANÇAIS. Non mais le Japon, sérieusement ? J'ai dû apprendre la langue en quatre mois. J'en ai bavé pour finalement savoir m'exprimer comme un gosse de six ans. Je sais à peine écrire japonais, en même temps ils sont bizarres eux, avec leurs dessins.

Depuis que mon père est parti quand j'avais six ans, ma mère s'est renfermée dans ses bouquins qu'elle écrit. C'est Justin qui nous gère la plupart du temps, Gabriel et moi. Je trouve ça égoïste dans un sens, mais au moins elle est encore là, elle. Maman n'est pas une mauvaise mère, on partage des bons moments ensemble, ils sont juste beaucoup plus rares qu'avant.

Je ferme les yeux, en espérant m'endormir un petit moment avant de prendre l'avion, cependant la porte du salon s'ouvre et je sais que ma mère va m'appeler, enfin, gueuler dans le couloir.

Maman : T/P DÉPÊCHE TOI DE METTRE GERTRUDE DANS SA CAISSE ET VIENS, ON VA ÊTRE EN RETARD.

Je soupire et me lève sans lui répondre. Mon chat s'est réveillé en sursaut ce qui me fait rire. Je l'attrape et l'enferme dans la caisse, je lui donne un supplément de friandises car je me sens coupable, le pauvre va être seul pendant des heures. Je prends mon sac et la caisse tout en regardant une dernière fois ma chambre, puis je sors rejoindre le reste de ma famille, sans le moindre sourire, je suis trop dégoûtée de partir.

Moi : T'as quoi toi ? *Je regarde mal Gabriel qui me fixe depuis que je suis arrivée.*

Gabriel : Moi ? Rien, je me disais juste que t'étais moche, et adoptée aussi. *Il me tire la langue tout en souriant.*

Moi : C'est toi qui dit ça ? Tu ressembles à un chacal en décomposition. Et si j'ai été adoptée, au moins ça veut dire que moi j'ai été voulue. *Je lève mon doigt d'honneur dans sa direction.*

Justin : Détendez-vous sinon je vous rappelle vous n'êtes que des restes, les parents n'avaient plus suffisamment de force pour concevoir des gosses respectables comme m-...

Gabriel et moi : Ta gueule le brouillon, t'étais juste un test pour eux !

Notre mère qui était sortie pour interpeller le taxi revient avant que Justin ne réplique. On se dépêche de quitter l'appartement, nos affaires dans les mains.

Une fois dans la voiture, je m'asseois derrière, entre mes deux frères. J'ai quasiment pas de place, c'est chiant. Gertrude est sur mes genoux, on dirait qu'il me supplie de le libérer. Je sors un bâtonnet de viande qu'il mâchouille.

Gabriel : Tu le gaves trop mais pas grave, continue. Ça fera plus de viande pour le repas de ce soir. ~

Je lui mets un coup de coude en l'insultant et ma mère se retourne en nous grondant comme si on était des gamins. Je souffle du nez et enfonce mes écouteurs dans les oreilles. J'écoute ma musique sur mon MP3 que j'ai eu comme cadeau pour mon départ, de ma propre part, merci moi.

Une trentaine de minutes plus tard, je me sens secouée de tous les côtés. J'ouvre les paupières en comprenant que je me suis assoupie. En voyant une main levée près de mon visage prête à me gifler, je m'écarte. C'était Gabriel qui me prévenait gentiment que nous étions arrivés. Je sors du taxi avec mes affaires et je suis ma mère dans l'aéroport.

Moi : Wow quatre heures d'attente, j'avoue qu'on était vraiment en retard.

Gros silence. D'habitude je suis plus joyeuse mais là j'ai du mal. J'ai pas envie de quitter mon pays, je veux pas tout recommencer depuis le début. Justin pose une main sur mon épaule et me fait un sourire rassurant, il comprend ce que je ressens.

Les heures s'écoulent lentement, je décide donc de faire une sieste sur les genoux du plus âgé de la fratrie.

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Voilà c'était le premier chapitre. J'espère que vous avez aimé ! N'hésitez pas à commenter pour que je puisse savoir ce que vous en pensez !