𝐋'𝐚𝐦𝐨𝐮𝐫 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐮𝐱 𝐥𝐚𝐧𝐠𝐮𝐞𝐬 | 𝐁𝐚𝐣𝐢 𝐱 𝐑𝐞𝐚𝐝𝐞𝐫

Chapitre 4

Point de vue de T/p

Ça fait maintenant une semaine que je suis au Japon. Je prends petit à petit le rythme, même si c'est encore très compliqué. Je ne suis pas retournée en cours depuis que j'ai quitté le collège le premier jour. La cause : je suis malade à cause de leur eau. C'est vraiment con mais c'est vrai. Gabriel s'est moqué de moi en l'apprenant mais Justin lui, il me commande mes repas et s'occupe de moi. Maman est trop bizarre, elle passe ses journées enfermée dans sa chambre, elle fait aucun bruit et nous dit de ne pas la déranger.

Je ne suis pas sortie pendant ces sept jours donc je n'ai croisé personne. Mais aujourd'hui je dois retourner en cours. J'espère que les gens ne vont pas faire attention à moi. Je me prépare et n'oublie pas mon déjeuner puis je pars vers le collège. J'arrive dans la classe en avance, il n'y a que trois ou quatre personnes. Je m'installe à ma place et le prof m'explique ce que j'ai loupé, rien de bien palpitant.

Je prends des notes en français et les deux garçons qui m'avaient adressé la parole la semaine dernière entrent dans la salle, ce sont les derniers. Je me concentre davantage sur ce que j'écris pendant qu'ils s'installent dans la même rangée que moi. Le cours commence et le prof nous dit de nous mettre par trois pour travailler sur un projet. Bien évidemment, je me retrouve seule. Tous les groupes sont faits et moi je n'ai personne. Le prof désigne deux de mes camarades du doigt et me dit de me mettre avec eux puisqu'ils ne sont que deux. Quand je me tourne vers les deux visés, mon visage se décompose. Le brun râle et le blond sourit.

Je n'ai pas le choix alors je me lève et déplace ma chaise vers les deux tables qu'ils ont collées. Je me retrouve face à eux, complètement muette. Je fais semblant de lire les documents mais je réussis à assimiler seulement deux ou trois mots par phrase.

Le blondinet : Pourquoi t'étais pas là ces derniers jours ?

Alors lui, il va droit au but. Je relève le menton, les sourcils légèrement froncés. Son ami lui lance son meilleur regard noir.

Le blondinet : *Il regarde le brun.* Désolé, j'ai pas pu m'en empêcher...

Moi : J'étais malade.

Le blond hoche la tête et ne me demande rien de plus, heureusement. Il prend une feuille et commence à écrire. Cependant, l'autre allonge ses jambes sur la table, en remarquant ses pieds près de moi, je les pousse avec force. Il est déséquilibré et manque de tomber.

Moi : Tu t'es cru chez ta mère la Barbie ?

Je savais qu'un jour, cette phrase me servirait. Malheureusement, je n'ai pas le temps de l'insulter que je sens une main agripper le col de ma chemise. Il s'est levé tellement vite que je n'ai rien vu venir. Nos visages sont proches, il est penché sur moi. Je sens son souffle sur moi et le mien s'accélère mais je ne baisse pas le regard, même si j'avoue que ses yeux sont flippants.

Le brun : Répète un peu pour voir ?

Moi : J'ai dit : tu t'es cru chez ta mère, connard ?

Il lève sa main libre mais le blondinet se redresse et le tire en arrière. Ses doigts quittent mon col et je me sens soulagée.

Le blondinet : Pas ici Baji-san. Puis je croyais que tu ne tapais pas les filles, alors ne deviens pas un menteur.

Donc le brun s'appelle Baji ? Je ne remarque pas leur duel de regard, trop occupée à écouter les remarques des autres élèves qui nous regardent.